Vous les pensiez sur la banquise mais ce samedi, des plongeurs ont pu observer des petits pingouins sur le port de Nice ou encore à Antibes ce dimanche, dans la rade de Villefranche-sur-Mer et à Saint-Laurent-du-Var.
“J’ai vu cet oiseau qui m’a interpellé parce que je m’intéresse à la faune et à la flore, je connaissais le pingouin Torda mais, je n’en avais jamais vu”, raconte Cédric Palerme, plongeur à Nice. Ce samedi matin, alors qu’il s’apprête  à sortir du club d’apnée niçois, l’oeil de Cédric est attiré par un oiseau hors du commun : un pingouin Torda.
Cet oiseau commun en Atlantique Nord, est habituellement visible au large puisqu’il pêche en pleine mer, mais cette fois, plusieurs individus se sont rendus près de la terre ferme et ont été filmés par des plongeurs. “Quand j’ai posté ma vidéo, j’ai eu des retours. D’autres personnes en ont vu à Saint-Laurent-du-Var, à Antibes aujourd’hui et à Villefranche-sur-Mer”, détaille-t-il.
Selon le spécialiste Renaud Vauchot, capacitaire pour le soin à la faune sauvage des oiseaux, l’événement n’a rien d’exceptionnel.
En effet, ces pingouins peuvent se rapprocher de la terre ferme pour plusieurs facteurs : les hydrocarbures, la météo ou encore parce qu’ils suivent un banc de poissons. “C’est quelque chose qu’on a déjà pu observer en Bretagne. Habituellement ils ne restent que quelques jours donc nous attendons de voir comment ça va se passer”, déclare-t-il. 
Sur le site de référencement des observations, faune paca, deux personnes ont justement signalé hier avoir trouvé des spécimens. L’un d’entre eux était décédé près de Sanary-sur-Mer.  Un autre pingouin décédé a été découvert dans la rade de Villefranche-sur-Mer. Un autre individu en vie a été aperçu près du port de Saint-Tropez.
Bien que des décès ne soient pas exceptionnels, le capacitaire déplore un manque d’investigation des causes de la mort des deux pingouins. Surtout qu’en pleine période de grippe aviaire, il craint que les animaux n’aient été contaminés. Une autopsie aurait pu mener à déterminer s’il est nécessaire ou non de renforcer les mesures face à la maladie. 
Surtout que ces décès peuvent être dramatique pour l’espèce puisque l’animal est extrêmement rare. Il n’existe plus que 50 individus en France métropolitaine, selon Renaud Vauchot. En 1960, ils étaient encore 500 couples en vie, soit 1000 pingouins. Reconnaissable en hiver par son aspect rondelet, ses joues et dessous blancs, ses ailes noires avec une barre alaire blanche et son masque noir sous les yeux. Attention, il ne faut pas le confondre avec un manchot qui est incapable de voler. Aussi, initialement il n’existait que deux espèces de pingouins, la première, le grand pingouin a déjà disparu. Il s’agit donc des 50 derniers pingouins vivants en France métropolitaine, toutes espèces confondues. 
Le pingouin Torda est un oiseau migrateur et selon le réseau Mission migration conçu par des associations, l’un des oiseaux marins nicheurs les plus rares de France. Cet oiseau est selon elle, une espèce menacée et est protégée en France par l’arrêté du 17 avril 1981, elle est aussi inscrite à l’annexe III de la Convention de Rome.
Aujourd’hui, à la demande de Renaud Vauchot, Cédric Palerme va surveiller le petit pingouin de Nice. Il va notamment veiller à l’étanchéité de ses plumes et à ce qu’il ne soit pas blessé par des hameçons. En ce qui concerne les autres pingouins, le capacitaire n’a pas eu de contact avec les observateurs de ces individus. Il regrette n’avoir pas de structure pour les oiseaux d’eaux et marins puisqu’actuellement, il n’existe aucune possibilité de prise en charge pour cette espèce. 
Renaud Vauchot le rappelle et insiste : “C’est important que les gens soient respectueux. Ils ne doivent pas essayer de les nourrir, de leur donner du pain ou d’essayer de jouer avec”. En cas de stress, l’animal pourrait se mettre en danger, d’autant qu’il n’est pas habitué au contact avec l’homme et n’est donc pas craintif. 

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