La compagnie irlandaise low cost accuse le site de comparateurs de vols eDreams de payer Google Ad pour apparaître au-dessus de son site officiel, trompant au passage les clients qui réservent en ligne.
Par Jean-Michel Gradt
Le ton monte entre Ryanair et Google. Dans un communiqué publié mardi, la compagnie low cost appelle le moteur de recherche le plus consulté au monde à "appliquer une plus grande transparence sur sa publicité en ligne après les plaintes répétées de clients de Ryanair qui ont été trompés en réservant des vols Ryanair sur des sites non-Ryanair, lesquels sont délibérément conçus pour tromper les consommateurs" (voir le tweet ci-dessous).
Dans le collimateur de Ryanair, le site de comparateurs de vols eDreams : la compagnie irlandaise l’accuse de payer Google Ad "pour apparaître dans les résultats de recherche au-dessus du site officiel de Ryanair" et ainsi tromper les voyageurs qui effectuent leur réservation.
Montant du préjudice ? "Les voyageurs finissent par payer entre 13 et 20 euros de plus" par réservation, a déclaré le directeur commercial de la compagnie, Kenny Jacobs dans les colonnes du journal The Guardian.
Réponse d' eDreams dans le même quotidien : " Ryanair essaie depuis dix ans, et sans succès, d’interdire aux agences de voyage en ligne de vendre ses vols, et elle a trouvé une nouvelle raison de se plaindre, sans fondement". Le comparateur ajoute qu'il a le droit de vendre des billets Ryanair et d’utiliser Google Adwords (voir encadré).
Google Adwords est la plate-forme de référencement payant la plus célèbre et la plus active. Le "référencement payant" désigne l’achat de liens sponsorisés. Il consiste à créer des annonces publicitaires qui vont apparaître dans les moteurs de recherche (ou dans le réseau de partenaires) quand un internaute effectue une recherche à partir de mots-clés sélectionnés par l’annonceur. Si un internaute clique sur l’annonce, ce clic est facturé. Bien sûr, un coût par clic (CPC) maximum a été défini au préalable afin de maîtriser le budget publicitaire. Pour figurer dans les campagnes Adwords, les annonceurs achètent aux enchères les mots-clés sur lesquels ils souhaitent positionner leur site. Le positionnement d'un site par rapport à ceux des concurrents (autrement dit, la manière dont il va "remonter" sur la page écran) dépendra des enchères : celui qui paie le plus gagne la meilleure place, c'est-à-dire la plus haute.
Ce qui est certain, c'est que la low cost dirigée par Michael O'Leary _ elle vient d'installer un comparateur de vols sur son propre site de réservation _ a engagé, et gagné, dans plusieurs pays européens, une série d'actions judiciaires pour empêcher les comparateurs de vols de vendre des billets Ryanair sans sa permission.
Non sans succès. Le tribunal de Hambourg a récemment condamné eDreams à indemniser Ryanair pour infraction de marque et à cesser d’utiliser le sous-domaine ryanair.edreams.de, sur Internet et sur les annonces de Google Adwords. Dans sa sentence, il énonce que ce sous-domaine " suggère de façon erronée aux clients qu’eDreams est Ryanair, alors qu’il n’existe aucune relation commerciale". Un jugement bien accueilli par… les hôteliers.
Quant à Google… pas de réaction officielle.
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