L’intelligence artificielle menace bon nombre de métiers… Celui de rédacteur web est-il en danger ? Interrogeons-nous sur les avantages et les inconvénients du métier face à l’IA.
C'est prévu, l'intelligence artificielle va continuer à se développer et réduire certains métiers à néant. Interpréter des radiographies, établir des diagnostics médicaux, créer des musiques 100 % originales… Tout ça, l'IA le fait déjà… Mais qu'en est-il du métier de rédacteur web ? Est-il voué à disparaître pour laisser place à des robots ? Il est temps de se poser de vraies questions.
Avant de commencer, il semble essentiel de rappeler les tenants et aboutissants de la fonction. Le métier de rédacteur web consiste à lire le briefing d'un client, faire une recherche de sources fiables, puis, rédiger une synthèse des éléments qu'il a trouvés et jugés les plus pertinents. Son travail ne se résume pas à synthétiser, en tant que spécialiste de l'écriture digitale, il écrit des textes fluides et utilise des phrases courtes, adaptées aux supports numériques. Le rédacteur web sait qu'il sera lu sur un écran, que les internautes seront potentiellement distraits par des fenêtres pop-up, des notifications… De ce fait, il met tout en œuvre pour que ses textes soient faciles et agréables à lire.
Enfin, le rédacteur ou la rédactrice web optimise ses textes pour le référencement naturel (SEO), son but est de réussir à séduire à la fois les internautes/mobinautes ET les algorithmes des moteurs de recherche. Cela passe par l'intégration de mots et requêtes clés, par le développement du champ sémantique au sein du texte et dans des zones spécifiques (Hn). Grâce à ce travail d'orfèvrerie, le bon rédacteur web SEO réussira à conserver les lecteurs sur la page, le site de manière plus générale et, idéalement, de convertir les prospects en clients ; car oui, le rédacteur est aussi souvent copywriter.
L'intelligence artificielle ne cesse d'évoluer, de plus en plus de logiciels et entreprises proposent des textes clé en main. Pour rédiger un nouveau contenu, l'IA va chercher sur le web des références intéressantes, les scanner et s'en inspirer (si l'on peut parler d'inspiration) pour créer de nouveaux textes en reprenant des idées et sujets déjà traités sur le web. Le propre de l'IA est qu'elle ne crée pas à proprement parler, elle s'inspire systématiquement des données créées par les humains. Elle les classe, les répertorie. Si l'on prend l'exemple d'une nouvelle œuvre de musique classique créée par une intelligence artificielle, il faut bien comprendre que celle-ci se base sur des milliers de partitions, elle cherche (et trouve) des combinaisons qui fonctionnent (grâce à des algorithmes) et compose une nouvelle musique sur la base de la créativité humaine. C'est la même chose avec les textes : l'IA crée de nouveaux textes à partir de ce qu'elle a trouvé sur la Toile, il n'y a pas de nouveauté. Cette information est capitale.
Reprenons les faits. Le rédacteur connaît son client, ses valeurs, le ton qu'il emploie, ses ambitions et besoins. Il sait se fondre dans l'univers du site pour lequel il rédige, apporte de la valeur grâce à ses recherches sur le web, mais aussi son expérience personnelle. Il fait en sorte de capter l'attention de l'internaute et de lui donner envie de rester sur le site. Pour cela, il peut utiliser l'humour, faire des références culturelles, etc. Par ailleurs, il effectue une recherche de mots et requêtes clés et les place à des endroits stratégiques.
L'intelligence artificielle quant à elle peut également s'intéresser à son client (par le biais d'un formulaire par exemple). Elle peut trouver des centaines de sources (bien plus que le rédacteur web et surtout beaucoup plus rapidement) et synthétiser le tout. En revanche, plusieurs points seront bloquants pour l'IA :
Mais la plus grosse faiblesse de l'IA créatrice de contenu, réside dans le fait qu'elle est… une IA, jugée par d'autres IA ! Pour créer de nouveaux contenus, celle-ci se base sur des textes pré-existants, lesquels auront déjà été crawlés par les algorithmes de Google (et des autres moteurs de recherche).
Si tout le monde se mettait à déléguer la rédaction de ses contenus, alors, le web deviendrait un énorme champ de bataille où les intelligences artificielles ne cesseraient de se renvoyer la balle !
Je vous explique.
Jouons à un petit jeu pour simplifier les choses. Imaginons que nous avons trois IA : Jean-Pierre, Kiyomi et Mustafa.
Vous voyez où je veux en venir ?
Nous pourrions créer une infographie en forme de cercle, avec des flèches qui tournent dans le sens des aiguilles d'une montre. En somme, si l'humain n'intervenait plus, le web constituerait un éternel recyclage d'informations avec, en prime, un appauvrissement programmé du vocabulaire utilisé dans les textes ! Phénomène déjà répandu chez les "obsédés" des outils SEO (oui, je les appelle comme ça) ! Ces derniers ne jurent que par les outils et s'adressent en priorité aux algorithmes, pensant que le placement de mots clé l'emportera sur la qualité des textes : c'est une erreur. La majorité des textes sont destinés à être lus par des êtres humains et l'objectif des moteurs de recherche est de satisfaire des internautes.
Quand on a compris ça, on a compris le sens et l'essence du SEO.
Alors, intelligence ou rédacteur web, qui gagne ? La réponse est complexe. D'après-moi, ils travailleront de concert pour apporter la meilleure expérience possible aux internautes.
Certains textes assez simples à rédiger comme les communiqués de presse, les fiches produits ou les descriptifs en tout genre pourront être délégués aux IA. Pour ce qui est du storytelling, la création d'articles de blog, de chroniques et de pages fixes en tout genre, les rédacteurs ont encore de beaux jours devant eux.
C'est prévu, l'intelligence artificielle va continuer à se développer et réduire certains métiers à néant. Interpréter des radiographies, établir des diagnostics médicaux, créer des musiques 100 % originales… Tout ça, l'IA le fait…
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