A 33 ans, Mickaël Leclerc gère le projet TEL.fr, un annuaire en ligne qui devrait faire de l’ombre à Pages Jaunes dans les années à venir. Retour sur le parcours d’un jeune entrepreneur du web.
Après un master en Arts et médias numérique obtenu à la Sorbonne en 2007, Mickaël Leclerc oriente sa carrière vers le web. Il passe quelques années en tant que webmaster dans le groupe EEMS, puis quelques mois chez Vente-privée et chez PilotPen Europe qui commercialise entre autres les célèbres stylos Pilot « J’y gérais les interactions entre les différents intervenants européens, dans le but d’homogénéiser la politique commerciale de la marque », précise le jeune homme.
En mai 2014, Mickaël rejoint l’entreprise Ecometrie en tant que salarié. Spécialisée dans l’édition de contenu, la société développe notamment le site « Annuaire Inverse France », dont Mickaël prend la responsabilité. « Il s’agit d’un site spécialisé dans les services d’annuaire inversé, qui propose également du contenu pratique à l’attention des utilisateurs, notamment via un forum qui informe les gens en cas d’utilisation litigieuse de tel ou tel numéro de téléphone », précise Mickaël. Pendant deux ans, il s’occupe de ce service sous la houlette de Vincent Grive, fondateur de l’entreprise et spécialiste de l’édition sur le web. Mais l’idée d’un nouveau projet en commun émerge progressivement.
Vincent et Mickaël constatent que les plus grands acteurs du secteur (Pages Jaunes ou 118 000 par exemple) possèdent des listes exhaustives de résultats mais ne proposent pas aux internautes de réponse précise et contextualisée. Les deux hommes réfléchissent alors à mettre en place un annuaire sur lequel les particuliers peuvent retrouver les professionnels notamment en fonction de leur zone géographique, y compris dans des endroits pas nécessairement denses en termes de population. « C’est en partant de cette frustration par rapport à l’offre proposée sur le web que nous avons décidé de lancer le projet TEL.fr », précise Mickaël. « Nous avons voulu proposer à l’internaute une multitude de critères de recherche qui lui permettront de choisir le professionnel le plus pertinent pour répondre à ses besoins. Chaque internaute peut ainsi faire des recherches par quartier, voir quel métro est le plus proche du lieu d’exercice du professionnel, observer le chemin pour s’y rendre, etc. Nous avons constitué nos propres bases de données grâce, entre autres, à l’Open Data. »
Le concept émerge officiellement en février 2015. Après quelques mois d’analyse et de benchmark intensif, Mickaël et Vincent commencent un travail de construction. A partir d’avril, ils dessinent les contours du site web, la maquette et les spécificités à y insérer. Ils financent le projet grâce à la trésorerie de l’entreprise Ecometrie et via l’apport de fonds personnels. Progressivement, TEL.fr prend forme et le site sort en octobre 2015. « Depuis octobre, nous n’avons pas vraiment joué la carte du marketing », décrit Mickaël. « Nous avons bâti et mis le site en production, puis on l’a laissé vivre en l’améliorant sans cesse. Nous avons travaillé notre référencement naturel et développé la meilleure expérience utilisateur possible» Aujourd’hui, même s’il est jeune, le site affiche ainsi entre 6000 à 8000 sessions uniques par jour et une progression de 10 à 15% de ce chiffre à la semaine. Encourageant, mais pas suffisant pour son co-fondateur, qui imagine développer d’autres relais de croissance d’ici la fin de l’année.
Avec 8 collaborateurs, dont Gavor Mimouni, ancien product manager du site Nomao, le projet semble aujourd’hui sur de bons rails. Mickaël voit deux axes de travail principaux d’ici la fin de l’année 2016. D’abord, la structuration des données à proposer à l’internaute qui effectue une recherche est primordiale. « Nous allons travailler avec des opérateurs pour proposer une base de données la plus complète possible », précise-t-il. Les entrepreneurs travaillent également à l’élaboration d’une session professionnelle, dans le but de proposer différentes prestations payantes aux pros. « Cette offre n’aura d’intérêt que si le site développe une visibilité importante », explique-t-il. « C’est pourquoi nous devons d’abord fidéliser nos internautes et améliorer notre trafic avant de développer un tel produit. » Et côté chiffre d’affaires ? « Nous avons très peu de lisibilité sur notre chiffre. Si nous atteignons 50 000 euros fin 2016, ce serait merveilleux ! », conclut l’entrepreneur.

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