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Le catalogue Yvert et Tellier 2020 fait apparaître des hausses ponctuelles pour les timbres classiques et les modernes tout en se rapprochant de plus en plus d’une encyclopédie.
Par Pierre Jullien
Temps de Lecture 8 min.
Le catalogue de cotation des timbres de France de référence, l’Yvert et Tellier 2 020, est paru. Ce volume compte 1 500 pages, contre 1 324 pour l’édition 2019, et pèse 1,4850 kg contre 1,3480 kg !… Notons tout de suite qu’il en existe une version numérique !
Ces différences traduisent d’importants changements, comme se plaît à le souligner Benoît Gervais, le PDG des éditions Yvert et Tellier, dans le mensuel L’Echo de la timbrologie : « Ce catalogue a été totalement remanié, insiste-t-il, en particulier sa partie classique [les timbres émis avant 1900]. Nous nous sommes réappropriés la mise en page, qui a été beaucoup copiée, en présentant dans cette section, un numéro par page et en faisant un effort de pédagogie significatif du n° 1 au n° 60 » : ainsi, chaque timbre à l’effigie de « Cérès « et ceux émis durant l’Empire bénéficient d’une page complète qui donne leurs cotes pour les versions « standards », pour les paires, les blocs, les oblitérations. Rien que cette partie (1849-1871) gagne ainsi une trentaine de pages, qui profitent à des reproductions de timbres sur lettres plus nombreuses.
Au rayon des nouveautés, le lexique philatélique, qui fait l’ouverture du volume, a été entièrement revu, avec « de nombreux termes nouveaux, en supprimant les définitions désuètes. Nous l’avons également parsemé d’illustrations afin d’en rendre la lecture attrayante », précise Benoît Gervais dans l’éditorial du catalogue. Si disparaissent les définitions inutiles de « cadres variés », « décentré », « légende », apparaissent en revanche « « aérogramme », « flamme », « interpanneaux » ou « mon timbre à moi »… Le lexique montre désormais, par exemple, une « impression sur raccord », un « défaut d’essuyage », ou un « piquage à cheval ».
A noter aussi la présentation des nuances du 1 franc rouge de 1849, grâce à un astucieux marque-page, qui permet ainsi de distinguer les couleurs des numéros 6, 6A, 6B, 7, 7A et 7B, dont le 1 franc vermillon, timbre-phare de la collection de France affichant 125 000 euros à l’état neuf.
Réapparaît en outre le chapitre sur les « piquages » absent des précédentes éditions. Dans les premières années d’utilisation des timbres, entre 1853 et 1860, des entreprises privées ont créé leurs propres dentelures en perforant les feuilles (non dentelées) que leur fournissait l’administration postale.
Du côté des visuels, les efforts ont porté sur les émissions de Bordeaux, à l’époque du siège de Paris par les Prussiens en 1870-1871 : « Un collectionneur qui souhaite rester anonyme nous a transmis les visuels de pièces très significatives et représentatives (…) », explique M. Gervais.
Pour les cotes, les « boules de Moulins » et les « ballons montés » de la guerre de 1870 progressent de manière significative et valorisent l’histoire postale au détriment des timbres neufs qui bougent peu pour la période classique : 3 000 euros pour le n° 1 de France, le 10 centimes bistre-jaune « Cérès » ; 35 000 euros pour le 1 franc rouge-brun, tous deux inchangés, alors que la circulaire de retrait du 1 franc vermillon passe tout de même de 100 000 à 115 000 euros.
Petit point d’histoire : lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, la poste déploya des trésors d’imagination pour que le courrier puisse franchir les lignes ennemies, en particuliers celles qui bloquaient Paris : par ballons dirigés par des aérostiers pour sortir de Paris, et par la Seine, pour rentrer dans Paris :
Les « boules de Moulins » sont des boules en tôle de zinc pouvant contenir quelques centaines de lettres qui étaient immergées dans la Seine, à Moulins (d’où leur nom) en amont de Paris. Entraînées par le courant, un filet tendu en travers du cours du fleuve devait permettre de les repêcher. Aucune de ces boules ne sera récupérée durant le siège.
Les philatélistes ont baptisé du nom de « ballons montés et de « boules de Moulins » les lettres transportées par ces moyens.
La section consacrée aux ballons montés – une page par ballon monté ! – passe d’une dizaine de pages à 80 pages d’une édition à l’autre. Si un courrier « ordinaire » transporté par le fameux Neptune reste à 15 000 euros, sa variante « plis confié » aux aéronautes décolle à 50 000, avec un bonus de 50 000 euros s’il comporte le cachet des aérostiers, précisions que donne désormais le catalogue. Un courrier transporté par Le Céleste passe de 550 à 600 euros ; par le Victor-Hugo de 450 à 500 euros.
Pour les spécialistes, le catalogue développe la rubrique des « bureaux français à l’étranger », constituée d’une vingtaine de pages de tableaux donnant les cotes des timbres en fonction des oblitérations – nature (losange de points avec petits chiffres, gros chiffres, cachet à date) et localisation (Alexandrette, Alexandrie, Beyrouth, Cavalle… Yokohama, etc.).
Les cotes restent stables pour le type « Sage », la valeur vedette de cette série, le 1 centime noir sur bleu de Prusse restant à 17 000 euros. On relèvera la rectification pour le 2 francs bistre sur azuré, paru en avril 1900, qui passe de 400 à 200 euros.
On notera également des hausses pour les « Sage » « pour imprimés dits préoblitérés » (1893) : le 2 centimes brun-rouge gagnant 2 000 euros, à 11 000 euros ; le 15 centimes bleu passant de 5 000 à 5 500 euros ; le 50 centimes rose de 35 000 à 40 000 euros, etc.
On passe aux timbres du XXe siècle. Le 4 centimes brun-jaune au type « Blanc » enregistre la seule – petite – hausse de cette série, de 5 euros à 5,20 euros. Il faut regarder du côté des timbres oblitérés pour trouver deux petits sursauts : le « Mouchon » n° 114 (30 centimes violet) grappille 50 centimes à 6,50 euros, le 5 francs bleu et chamois « Merson » passe de 5 à 6 euros.
On passe aux emblématiques « Semeuse » : le 30 centimes orange (n° 141), neuf, passe de 40 à 45 euros.
La série de huit valeurs dite des « Orphelins de guerre » de 1917-1918 passe de 9 150 à 9 260 euros. Pour les années suivantes – séries « Pasteur », Jeux olympiques de Paris, Exposition internationale des Arts décoratifs –, les cotes restent inchangées.
Il faut attendre 1936, et un timbre non émis, le « Paquebot Normandie » bleu-vert, sur un papier différent, pour voir une hausse (de 2000 euros, de 34 000 à 36 000 euros).
La progression des cotes des années complètes reflète la tendance générale pour les semi-modernes, avec des prix inchangés à partir de 1938 jusqu’à 1949, qui prend 1 euro (le timbre sur Buffon passant de 4 à 5 euros). Il faut chercher ensuite quelques petits ajustements, en 1953 (+1 euro), 1955 (+3 euros grâce au timbre à l’effigie de Laplace, de 30 à 33 euros)…
Avec les nouveaux francs, les évolutions paraissent plus contrastées.
Les années 1961, 1962 qui perdent chacune 1 euro, à 67 et 54 euros, pour, respectivement, 44 et 49 timbres émis, amorcent un cycle baissier. L’année 1976 est à -3 euros, pour atteindre 43 euros. L’année 1989 perd 6 euros, et 1993, 1 euro.
En revanche, 1980 est à 49 euros au lieu de 48 euros pour l’édition précédente, 1982 passe à 93 euros (+1 euro), 1986 à 85 euros (+1 euro), 1990, à 88 euros (+2 euros), 1991 à 91 euros (+3 euros). L’année 1998 progresse d’une dizaine d’euros à 144 euros, tout comme 1999, période qui annonce cette fois un cycle haussier régulier pour les timbres en euros, l’année 2005 prenant même 15 euros, ou 2008 jusqu’à 63 euros (pour 201 timbres indexés !) avec le référencement du timbre cœur dessiné par Franck Sorbier dans sa version « TVP 50 grammes », autoadhésif, à 16 euros, absent de l’édition précédente.
Attention cependant : rappelons que les cotes des catalogues ne sont en rien un prix de vente courant. Ainsi, par exemple, la maison Calves, à Paris, propose l’année 1940 complète à 44 euros (pour 207 euros de cote) ; Actualité philatélique, à Cormeilles-en-Parisis (95), affiche à 6 euros l’année 1963 cotée 34 euros par Yvert et Tellier ; La Maison du collectionneur, à Asnières (92), vend l’année 1958 oblitérée cotée 49 euros, à 19 euros. Paradoxalement, Yvert et Tellier fait aussi commerce de timbres et diffuse des années complètes : parmi d’autres, l’année 1982 (74 timbres), affichée à la cote de 93 euros est proposée sur le site Internet de la maison amiénoise à 20 euros.
Autre exemple : la dernière vente sur offres (une vente aux enchères par correspondance) organisée par la maison Behr, à Paris, propose un 1 franc carmin « Cérès » de 1849, coté 16 000 euros, n’ayant pas trouvé preneur à 8 000 euros, au prix de 6 400 euros.
Revenons au catalogue Yvert et Tellier…
Du côté des « spécialités », les timbres autocollants se portent toujours aussi bien, le feuillet « Footix » (1998) progressant de 2 euros à 22 euros ; la feuille « Hermione » (Harry Potter, 2007), de 10 euros, à 90 euros ; la « Galerie des Glaces » (2008), de 7 euros, à 45 euros ; « Honoré Daumier » (2008), de 20 euros, pour atteindre 250 euros ; la « Marianne » de Ciappa et Kawena « et la jeunesse 3D » (2013), prend 4 euros, coté 15 euros désormais.
Piqué ici ou là : le bloc « Salon du timbre 2008 » sur les jardins de France progresse, passant de 80 à 90 euros. Le feuillet « Hello Mestro » (2017) prend 10 euros, à 80 euros. Du côté des blocs-souvenirs, les hausses sont plus systématiques, un effet des plus faibles tirages de ces produits, sans doute : « Coupe de la Gordon-Bennett » paru en 2005 (110 euros), stable ; « Sapeurs-pompiers de Paris « (2011), 90 euros, contre 84 euros l’an passé ; « Benjamin Rabier » (2014), 28 euros contre 26 euros, etc.
Pour les carnets modernes, les hausses sont surtout visibles à partir des carnets « Marianne » de Luquet, pour lesquels il faut scruter les motifs imprimés sur les couvertures, les hausses pouvant dépasser 20 %.
La rubrique des timbres pour colis postaux (apparus en 1892) s’étoffe, avec non émis et spécimens, timbres de « grands réseaux de chemin de fer français ».
Les timbres « personnalisés ou personnalisables » réservent quelques belles surprises : le feuillet de dix timbres sur la Cour des Comptes avec vignette « Cour des Comptes » (2007), passe de 1 500 à 1 600 euros. Les timbres « de bienfaisance » des PTT (sans valeur d’affranchissement) voient leurs cotes, certes modestes, systématiquement réévaluées.
En fin de volumes apparaissent les « pochettes souvenirs » des émissions de La Poste avec d’autres administrations postales étrangères : la mieux classée est celle des relations culturelles entre la France et la Suède (1994), à 75 euros, devant l’émission conjointe avec le Vatican (2012), à 60 euros.
« Catalogue de cotation Yvert et Tellier 2020. Timbres de France », 1 500 pages, 25,90 euros. En vente en librairie, par correspondance chez Yvert et Tellier, 2, rue de l’Etoile, CS 79013, 80094 Amiens Cedex 03, ou sur Internet (Rens. : 03-22-71-71-71).
Pierre Jullien
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Daté du samedi 17 décembre
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