Alors que les combats s’intensifient en Ukraine entre les armées ukrainienne et russe, l’inquiétude monte autour de la Station spatiale internationale (ISS), où cohabitent actuellement des  Américains et des Russes. On pense que des conflits pourraient survenir en raison des oppositions politiques. Mais certains observateurs et des anciens astronautes balaient cette crainte.
Depuis une semaine, la Russie mène une « opération militaire spéciale » en Ukraine après des semaines à faire peser la menace. Cette agression a été unanimement condamnée par la communauté internationale et a coûté à Moscou de nombreuses sanctions économiques ainsi que des bannissements. Elle a surtout suscité de nouvelles tensions entre les Etats Unis et la Russie. Ce qui fait craindre l’apparition de conflits dans la Station spatiale internationale (ISS), où cohabitent actuellement deux Russes, quatre Américains et un Allemand. Ces Astronautes ont accès à internet donc sont potentiellement informés de la situation politique sur Terre.
Dmitry Rogozin, le président de l’agence spatiale Roscosmos (la NASA russe), a attisé la tension le vendredi 25 février quand il a menacé de faire tomber la station sur les Etats Unis s’il le faut. Il a aussi vanté le fait que c’est la Russie qui produit les moteurs des cargos Progress MS. Ceux-ci sont utilisés pour la correction de l’orbite de l’ISS et l’évitement des débris spatiaux. Le responsable russe oublie toutefois de mentionner que ses « propulseurs » vieillissants dépendent désormais de système américain, notamment pour l’alimentation en oxygène. Une interdépendance qui rassure certains observateurs et spécialistes.
D’anciens astronautes pensent qu’il n’y aura pas de conflits entre les occupants actuels de l’ISS pour diverses raisons. D’abord parce que ces spationautes sont tenus à une certaine neutralité politique par le code de conduite à bord de l’ISS. Ils doivent notamment éviter toute déclaration politique ou propagande en faveur de leur pays. Ce qui n’empêche pas certains de faire des entorses comme ces astronautes russes qui ont jubilé lors de l’annexion de la Crimée en 2014. Mais, ils ont été très vite rappelés à l’ordre.
Ensuite, les cosmonautes reçoivent un entraînement pour pouvoir gérer leur émotion et coopérer en temps de crise. On leur apprend à se maîtriser à travers des activités pacifiques et bénéfiques pour l’Humanité. En outre, il existe un certainement cloisonnement entre les équipes russes d’une part, et américaines et européennes d’autre part. Elles occupent des modules différents en plus d’avoir leur matériel propre. Enfin, il faut souligner que l’ISS reste l’un des rares endroits où Russes et Américains continuent à se parler même en cas de crise majeure, comme ce fut le cas pendant la Guerre Froide.
On ne devrait donc pas s’attendre à des palabres à bord de la station spatiale ni à un retrait des Russes du projet. Lancé en 1998, celui-ci devrait prendre sa retraite à l’horizon 2030, en raison de la vétusté de la station et des importantes dépenses pour garantir son fonctionnement. Le désorbitage de l’ISS débutera en octobre 2026 pour un crash au milieu de l’Océan Pacifique en 2031.
La Russie pourrait cesser de toute collaboration au programme avant cette date, peut-être même dès 2024. Elle a déjà prévu construire sa propre station spatiale, en collaboration avec la Chine. De leurs côtés, les Etats Unis souhaitent dorénavant passer le flambeau au secteur privé, notamment à SpaceX, entreprise d’Elon Musk.

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