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Un homme violent fait de la vie de son épouse et de ses filles un enfer. « Sa préférée », de Sarah Jollien-Fardel, premier roman remarquable.
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« Sa préférée », de Sarah Jollien-Fardel, Sabine Wespieser, 206 p., 20 €, numérique 15 €.
« Tout à coup, il a un fusil dans les mains. » Pas le temps de se poser. Dès la première phrase de Sa préférée, la violence est là, prête à ravager un repas de famille parfaitement banal. « La minute d’avant, je le jure, on mangeait des pommes de terre. » Seulement voilà, dans cette famille des montagnes du Valais, en Suisse, un scénario effroyable et répétitif s’est mis en place. Le soir, quand le père rentre à la maison, empestant l’alcool, il suffit d’un rien, un clou de girofle de trop dans le ragoût, la pluie, les bavardages d’une de ses filles, pour qu’il s’énerve. Qu’il crie. Qu’il gifle sa femme ou son aînée, les envoie valdinguer, balance des bouteilles à travers la pièce. Et ­parfois décroche un fusil.
Trois femmes soumises à un routier aux « paluches d’ogre ». Chacune a sa façon de tenir le choc, ou de s’échapper. La mère encaisse les coups et dévore des romans d’amour. L’aînée plaque ses mains sur ses oreilles. Sa sœur écoute tout, au contraire, afin de mieux déceler les bruits, les mots annonciateurs de l’orage. Et surtout, elle écrit. A 8 ans, elle bricole un premier livre et découvre l’immense pouvoir qu’il lui confère : « M’extirper de ma vie. » C’est elle, bien sûr, la narratrice. Celle qui tient tête à son père, et croit aux vertus salvatrices de la fiction.
De chapitre en chapitre, le huis clos se fait plus âpre. Le père ­brutal se révèle violeur, peut-être meurtrier. La sœur se prostitue. Le médecin qui a vu les plaies et les coquards préfère se taire. Le poids de l’héritage familial s’alourdit jusqu’à devenir intolérable. Le lecteur, pourtant, n’est ­jamais tenté de fuir. Il s’accroche. Il accompagne Jeanne à la recherche d’une issue.
Tout le talent de Sarah Jollien-Fardel est là. L’autrice, une journaliste suisse née en 1971, ne mentionne pas Paul Auster dans son texte par hasard. Pour ce premier roman percutant, elle a retenu plusieurs leçons du maître américain. Comme lui, elle saisit fermement la main du lecteur dès le premier paragraphe, et ne la lâche plus jusqu’au point final. Pas de temps mort. Pas de gras. C’est avec un art consommé qu’elle avance de nouveaux éléments au fil des pages, seulement quand ils deviennent nécessaires. Le prénom de la narratrice n’apparaît qu’à la page 21. Celui de sa mère, page 123. Les multiples sens du titre se dévoilent peu à peu. Et lorsque le récit pourrait fléchir, le ­départ de Jeanne pour l’Ecole normale d’instituteurs puis le suicide de sa sœur sont là pour le relancer avec force.
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