Curiosity sur Mars : l'informatique française au cœur du projet C’est Capgemini qui a été retenu pour développer le système d’analyse au sol du CNES. L’application a récolté des données prouvant l’existence d’eau sur Mars.
La France est le principal pays partenaire des Etats-Unis dans le cadre de la mission martienne Curiosity, avec à la clé un volet informatique conséquent. Sélectionné par la Nasa dès 2004, l'Hexagone a participé au développement de deux des sept instruments de mesure embarqués sur le robot.
Le Centre national d'études spatiales (CNES) a été chargé de coordonner cette vaste contribution. Baptisé Sample Analysis at Mars (Analyse d'échantillons sur Mars), le premier de ces instruments est conçu pour détecter une large gamme de composés organiques, et analyser les gaz dans l'atmosphère de la planète. La contribution française, via le laboratoire LATMOS (Laboratoire Atmosphère, Milieux, Observations Spatiales), est un analyseur en phase gazeuse, permettant d'isoler les molécules issues de composés gazeux pour mieux les identifier. Le second instrument (ChemCam) est un spectromètre réalisant des analyses de roches à partir d'un tir laser. La contribution française correspond à la moitié de l'instrument installé sur le mât du rover, à savoir un laser de puissance, un télescope, une micro-caméra et l'électronique associée. Leur développement a été pris en charge par l'IRAP (Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie).
Les briques françaises intégrées au robot Curiosity ont été complétées par la mise en place d'un centre d'opérations à Toulouse par le CNES. Nom de code : FIMOC (pour French Instruments Mars Operations Center). Et c'est Capgemini qui a été retenu pour mettre en œuvre son système informatique. Une plate-forme qui devait permettre d'assurer le suivi des instruments mis au point par la France, et effectuer un premier niveau d'analyse des données en provenance de ces instruments.
Le système français contribue à l'identification de la première preuve de présence d'eau
Coup de théâtre le 16 janvier dernier, cinq mois après l'amarsissage du robot : ChemCam détecte des spectres de roches très différents des compositions martiennes habituelles (basaltiques). Passés à la moulinette du système mis au point par Capgemini, ils mettent valeur une composition de sulfates de calcium, dont le minéral le plus typique est le gypse."Or, sur Terre, le gypse est fréquent sous la forme de veines et se forme par circulation de fluides et précipitation dans les fractures du sous-sol", indique le CNES. Cette découverte de ChemCam serait donc "la première preuve minéralogique de la présence d'eau trouvée sur le site martien de Gale crater". En l'occurrence, il s'agirait de traces d'eau dans le sous-sol lors d'épisodes aqueux passés. Une découverte qui a fortement influencé la décision du projet de procéder au premier forage, actuellement en cours, dans cette zone parcourue de veines de gypse.
Développé en Java, le système Analytics mis en œuvre par Capgemini intègre divers algorithmes. "Certains ont été conçus par nous, et d'autres par les scientifiques qui ont développé les instruments", explique Thierry Racaud, directeur du Centre de Compétences "Espace, Navigation Aérienne et Défense" de Capgemini France. En amont, la plate-forme récupère les données en provenance du rover en se connectant directement au site de la Nasa. Ses algorithmes entrent ensuite en action. Depuis le début de la mission, 65 000 jeux de données ont déjà été traités. Mais, le travail d'analyse dépend du plan de charge du robot, défini par l'Agence spatiale américaine, sachant que Curiosity ne peut effectuer qu'une action et donc qu'une seule mesure à la fois. 
Une plate-forme d'analyse décisionnelle
En aval, un portail web a également été mis au point par Capgemini. Objectif du CNES : fournir à la communauté scientifique un accès immédiat aux mesures brutes, et à des interfaces de visualisation graphique configurables pour étudier les compositions chimiques et minérales. Au final, la plate-forme doit permettre au CNES de redéfinir en permanence les actions de mesure à mettre en place en fonction des nouveaux résultats obtenus, comme cela a d'ailleurs été le cas pour le forage en cours.
"Nous avons mis en place une équipe de 8 personnes sur ce projet. Elle est composée à la fois d'informaticiens experts en aérospatial, mais aussi de thésards pour faire le lien avec le CNES et les scientifiques français intervenant sur la mission", détaille-t-on au sein de la Division Aérospatiale & Défense de Capgemini. L'un des principaux défis du chantier aura été de tenir les délais. Le projet ayant démarré fin 2011 alors que le rover est en route pour Mars, le système devait être pleinement opérationnel lors de son amarsissage en août 2012. Pari tenu.
(lire aussi notre article : Sonde Curiosity sur Mars : un incroyable défi informatique). 

La France est le principal pays partenaire des Etats-Unis dans le cadre de la mission martienne Curiosity, avec à la clé un volet informatique conséquent. Sélectionné par la Nasa dès 2004, l'Hexagone a participé au développement de deux des sept…
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