Avoir un site performant qui “remonte bien” sur les pages Google ? Le saint Graal pour n’importe quelle jeune entreprise ! Pourtant, le référencement reste mal compris et mal intégré dans le management des projets web. Voici comment éviter de vous planter.
Le SEO (pour Search Engine Optimisation) est à chaque fois un casse-tête pour les éditeurs de sites. La première chose à dire, c’est que le SEO, ce n’est pas magique. Ce ne sont pas des techniques de gourous connues uniquement de quelques spécialistes et hermétiques au commun des mortels.
C’est un véritable métier, qui est devenu très complexe au fil des années et demandant une large palette de compétences. Réussir son référencement est  aujourd’hui autant une affaire de stratégie, que de produit ou de technicité.
Les trois piliers du SEO sont, à parts égales : la conception, le code et le contenu. Vous avez optimisé votre code et votre contenu mais pas incorporé le SEO dans la conception de votre produit ? Dommage, il vous manque un pilier essentiel. Vous avez bien pensé votre contenant mais pas pensé à optimiser votre contenu pour être compréhensible des moteurs ? L’impact en terme d’audience restera très limité.
Pas d’autre choix que de mener de front ces 3 aspects pour réussir. Et cela commence dès le démarrage du projet.
La première clé du succès est tout simplement d’intégrer le référencement dans la conception produit dès la première ligne de concept puis tout au long du cycle de vie du produit. Si votre “MVP (Minimum Viable Product)” n’incorpore pas déjà des fondations SEO, c’est déjà très mal parti.
L’un des points cruciaux – et qu’il sera coûteux de faire évoluer par la suite – c’est la navigation. En effet, Google aime les structures claires, bien rangées avec une profondeur d’arborescence ni trop faible, ni trop profonde. L’une des astuces pour qu’il indexe facilement partout, c’est de vous assurer qu’il parviendra à accéder à toutes les pages en moins de 4 clics depuis la page d'accueil.
Les expressions que vous allez utiliser, principalement dans le menu de navigation mais aussi dans les liens que vous allez faire entre vos pages de manière transversale, fera aussi la différence.
Il y a là un aspect plus stratégique : qui est ma cible, que va t-elle rechercher ? En tapant quels mots ? Qui sont mes concurrents et comment se positionnent-ils ? Comment puis-je m’inspirer de leur stratégie de contenus ?
C’est à partir de là que vous pourrez établir une liste des thématiques à couvrir, puis une liste des contenus à produire, avec leur mot clé cible. Cela vous permettra également d’affiner les libellés choisis pour l’arborescence, et de vérifier que celle-ci correspond parfaitement à la stratégie de contenus que vous souhaitez mettre en place, ou en tout cas qu’elle sera extensible sans devoir entièrement la « casser ».
C’est seulement à cette étape que les premiers aspects techniques vont apparaître. En effet, réussir son SEO, c’est proposer à Google des pages facilement compréhensibles dans leur globalité. Le moteur doit pouvoir appréhender instantanément le sujet dont traite la page et la thématique associée.
Il faut avoir conscience que certains choix graphiques, fonctionnels ou techniques peuvent rendre complexes voire impossibles une bonne optimisation SEO. Il est donc primordial de ne pas valider une maquette ou une page intégrée en HTML sans avoir vérifié qu’elle est bien « SEO friendly ».
Certains systèmes de pagination, des textes masqués derrière des onglets, l’absence ou la trop grande quantité de rebonds vers d’autres pages ou parties du site peuvent grever fortement votre optimisation ou représenter un surcoût important en développement si l’on souhaite rester « Google compatible ». C’est par exemple le cas de la pagination infinie à la mode actuellement.
La recherche vocale se développe de plus en plus, et avec elle les recherches en langage naturel comportant plus de mots et à la forme interrogative : « quel est le meilleur brunch dans le 18ème ? », « qu’est ce que le DIY ? », etc.
Pour proposer des réponses pertinentes à ce type de requêtes, Google va avoir besoin que vous lui proposiez dans vos pages des données sémantiques. C’est dans le code html de la page que cela se passe, et l’on nomme cela des “microformats” (ou “rich snippets” en anglais).
Ces microformats sont l’un des aspects importants d’un bon référencement en 2016. Vous devez les prévoir dès la conception de votre site, ou, s’il est déjà lancé, prévoir leur implémentation dans les mois à venir. Cela n’est pas très compliqué à mettre en place, c’est donc un vrai plus.
Ce qu’il faut retenir c’est qu’il n’y a en réalité aucune étape d’un projet web où l’apport du référenceur n’est pas nécessaire. Car la clé du succès, c’est le produit SEO Ready dont le fonctionnel, le code et le contenu auront été pensé dès le départ pour permettre la meilleure compréhension et la meilleure indexation possible par les moteurs.
SUR L’AUTEURVirginie Clève accompagne des startups, des marques du ecommerce, des services, du bancaire et des médias dans le déploiement de leur stratégie numérique. Elle a fondé Largow, une agence spécialisé en stratégie numérique, et tient également un blog Café Référencement.
POUR ALLER PLUS LOIN :  Un cycle “ Fondamentaux du Search » d’une journée, dédié aux entrepreneurs et aux startupeurs sur les aspects SEO mais aussi adwords et réseaux sociaux, est organisé le 1er juin prochain au sein du salon SMX Paris. SMX organise également cette année pour la première fois les SEMY Awards, les « oscars du Search » qui récompenseront les meilleurs talents 2015 de l’industrie SEO et SEA.
Virginie Clève, consultante en stratégie numérique chez largow
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