Le salon VivaTech a pris ses quartiers à la Porte de Versailles (Paris XVe) du 15 au 18 juin, attendant 120.000 visiteurs avec une offre portée à 1.500 exposants. Après un point sur l’expérience singulière de rendez-vous dédié à l’innovation, FashionNetwork.com propose un tour d’horizon de ses solutions high-tech dédiées au commerce, aux secteurs mode, luxe et beauté, avec en toile de fond la montée en puissance du web3 et de ses metaverses.
Les drones, grande attraction du salon avant-crise, se sont fait plus discrets, en 2022. Mais aussi plus concrets. Au-dessus du stand La Poste est suspendu un massif engin à six rotors embarquant deux rangées de quatre colissimos. Plus qu’une promesse d’avenir, l’appareil est d’ores-et-déjà exploité sur deux lignes de livraison, pour atteindre des zones difficilement accessibles du Var et de l’Isère. Mais un autre véhicule autonome de La Poste attire aussi l’attention: le Carreta, développé à Montpellier, et capable de se déplacer par lui-même parmi la circulation. Le véhicule jaune a quatre roues, qui dispose sur le flanc d’une boite aux lettres, peut agir en point temporaire de collecte ou envoi de colis.
Une autre technologie du stand La Poste a particulièrement interpelé: l’exosquelette Cray X pour charges lourdes. Avec ses bras, jambes et colonne vertébrale motorisés, il doit assister les chargements et déchargements de camions et préparations de commandes, en absorbant jusqu’à 70% de la charge. Lui et sa version plus légère sont actuellement testés en opération sur des sites suisses et allemands de Geopost/DPDgroup. Côté clients, étaient présentées des consignes à domicile, destinées à prendre place dans les halls d’immeubles, ainsi que des consignes polyvalentes, offrant d’autres services que la livraison.
Sur le stand du groupe Meta (ex-Facebook), le metaverse occupait évidemment une place importante. Le groupe californien s’était fait fort d’illustrer les possibilités du monde virtuel pour les rencontres entre amis comme pour les réunions professionnelles. Dans les deux cas, les casques virtuels Metaquest 2 (Oculus) apportent une solution immersive, mais d’autres solutions existent.
Est ainsi présenté un logiciel détectant par caméra une personne, dont l’avatar suivra le mouvement dans le metaverse. Dispositif potentiellement destiné à l’animation de colloque, mais aussi aux sessions de live-shopping. Ray-ban a par ailleurs retenu l’attention en présentant avec Meta ses premières “Smart Glasses”, équipées de caméras, haut-parleurs et micro, et permettant de téléphoner ou de capturer photos et vidéos pour les réseaux sociaux.
L’Oreal multiplie les solutions de diagnostic cosmétique
Non loin, l’immaculé stand de L’Oréal n’est pas non-plus passé inaperçu, générant même les plus massives et nombreuses files d’attente de cette édition. Et pour cause: les visiteurs se voient proposer un grand nombre d’expériences. Comme la Scent-station d’Yves Saint Laurent Beauté qui, via les neurosciences, permet en 25 minutes de diagnostiquer quelles senteurs font le plus réagir votre cerveau.
Toujours chez YSL Beauté, le Rouge Sur Mesure permet via captation visuelle de générer une couleur personnalisée pour les lèvres, comme le propose plus loin pour les fonds de teint le Shade Finder de Lancôme. Marque qui propose aussi deux appareils Skin Screen permettant de diagnostiquer la peau via 13 signes cliniques et 15.000 images de référence. Pour aller plus loin, des conseils dermatologiques peuvent aussi passer par les consultations vidéos SkinCeuticals Pro 1:1.
Là encore, le web3 n’est jamais loin. NYX Professionnal Makeup présente sur place son projet de label décentralisé de créateur de beauté 3D, afin de “dessiner les codes de la beauté à l’heure du métavers et des NFT (non-fongible token). Mugler profite de son côté de l’occasion pour lancer ses premiers NFT “3D Angels”, tandis qu’YSL Beauté communique sur les 10.000 NFT Golden Black proposés. “Nous avons un partenariat avec la marketplace de NFT Opensea”, indique un responsable du stand, précisant que l’Oreal opère via des plateformes comme People of Crypto ou Arianee: la plateforme décentralisée d’authentification des produits dont le stand, installé plus loin, a fait preuve d’une fréquentation soutenue.
LVMH et le virtuel au service du réel
A quelques pas, le massif stand LMVH peut lui aussi s’enorgueillir d’avoir été l’un des points forts de cette édition. Seize maisons et vingt-et-une start-up du groupe étaient venues présenter leurs innovations. Christian Dior Parfums propose ainsi une plongée virtuelle dans les paysages de la campagne Miss Dior, ainsi qu’une visite de son magasin digital. Le masque régénérant Dior X Lucibel Ove, “le plus puissant du marché”, promet des effets en 12 minutes. Fred propose d’essayer via réalité augmentée ses bracelets Force 10, tandis qu’un algorithme 3D permet d’en faire de même avec les sneakers Loewe.
Non loin dans une vitrine lévite une montre Bulgari dont l’un des rouages apparents est un flashcode. Sephora présente pour sa part la visite d’un espace virtuel aux tons roses regroupant l’ensemble de ses produits phares. L’enseigne met également en avant l’application MCiQ de diagnostic personnalisé des tons de la peau, et basant ses recommandations sur plus de 10.000 teints enregistrés. Avec l’app Morpho Beauty, Make-Up Forever apporte de son côté des suggestions personnalisées de maquillage.
Mais le metaverse n’est jamais loin. Les visiteurs pouvaient ainsi tenter de gagner l’un des NFT lancé par Kenzo autour de la saison printemps-été 2022. Tag Heuer propose de son côté de connecter facilement à son wallet (portefeuille virtuel contenant cryptomonnaies et NFT) à sa montre, afin d’afficher à son poignet les NFT détenus.
Des solutions dans toutes les directions
VivaTech étant un salon généraliste, une majorité de l’offre s’inscrit au-delà des préoccupations du commerce, mais il n’en demeure pas moins que de nombreuses propositions attirent l’attention. Comme celle du français Bryanthings, qui entend réinventer le commerce notamment pour les marques de luxe, et qui fait tester sur VivaTech ses solutions notamment orientées vers le live-shopping. L’application néerlandaise Drivr se propose de fidéliser et inciter les livreurs via une logique de “ludification”. Les livreurs peuvent ainsi décrocher des trophées (par exemple pour une certaine distance parcourue), qui seraient de nature à renforcer le sentiment d’appartenance à l’entreprise.
Est également présente sur le salon la société Welco qui, précédemment évoquée par FashionNetwork, propose à des particuliers de devenir eux-mêmes des relais de livraison au service des transporteurs. Ou encore Elyn et sa solution clef en main pour déployer le “essayer avant d’acheter” sur les portails de vente. Sans oublier l’entreprise Hiply, positionné sur le marché à forte croissance que représentent les colis réutilisables destinés au secteur de la vente en ligne.
Metav.RS, présente de son côté une solution de création et de vente de NFT en marque blanche, et qui se destine aux marques et agences souhaitant se lancer dans le Web3 et le metaverse. On retrouve sur ce même créneau plusieurs acteurs, dont la solution américaine Bitski qui permet de créer, gérer et vendre les fameux “token non-fongibles”.
Le chinois Huawei présente sur son stand une “super app” permettant de repenser le stockage de données, à l’heure ou celui-ci devient critique en termes de quantités et d’impact environnemental. Plus loin, le groupe Amazon propose pour le secteur industriel un bras robotisé permettant de trier les produits selon leur qualité à la sortie d’une chaine de fabrication.
Côté développement durable, une nouvelle fois très représenté parmi les solutions proposées par les start-up, ressortent quelques entreprises dont c’est le positionnement central. C’est le cas de l’entreprise Recity, venue avec une délégation d’exposants indiens. Cette structure propose un outil de gestion urbaine des plastiques afin de les orienter vers des solutions de recyclage, solution notable à l’heure du basculement vers le polyester recyclé. Mais aussi de MonSiteVert, qui propose de son côté le développement de sites internet verts, qui propose de réduire la consommation d’énergie et de quasiment éliminer l’impact carbone des portails.
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