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Dans les années 1990, un espion sud-coréen avait réussi à infiltrer les plus hautes sphères politiques de la Corée du Nord. Magnétophones dissimulés, liasses de billets, Rolex en toc… Une savoureuse histoire d’espionnage qu'un livre et un film racontent aujourd'hui.
Pyongyang, 1997 : “Vénus noire”, espion sud-coréen, s’apprête à rencontrer l’ancien dirigeant du Nord Kim Jong-il. Avant le rendez-vous, il avait été prié de se faire beau. Ce que les Nord-Coréens ignoraient, c’est qu’il avait caché un enregistreur miniature… dans son pénis.
Peu d’espions ont réussi comme Park Chae-seo à atteindre les plus hautes sphères d’un Etat ennemi. Lui le fit dans les années 1990, soi-disant un homme d’affaires faisant son miel de spots publicitaires tournés dans des sites pittoresques du Nord. “C’était extrêmement stressant d’être un espion”, explique Park Chae-seo, 64 ans, à l’AFP.
Mais à la différence des espions nord-coréens envoyés au Sud, il n’avait pas reçu de pilules pour se suicider en cas de capture : “Nous étions formés à nous suicider à mains nues” grâce à “certains points critiques du corps”, assure-t-il.
Aujourd’hui, un livre et un film, présenté hors compétition au dernier Festival de Cannes, racontent son histoire. Dans un contexte de détente sur la péninsule divisée, “L’espion parti au Nord” est devenu un best-seller. Le film cartonne au box-office, avec cinq millions de spectateurs en trois semaines, soit 10% de la population sud-coréenne – il sortira dans les salles françaises le 7 novembre prochain.
“Vénus noire” commence sa carrière dans le renseignement militaire en 1990, enquêtant alors sur le programme nucléaire balbutiant de Pyongyang. Cinq ans plus tard, il rejoint les services du renseignement, alors appelés Agence pour la planification de la sécurité nationale (APSN), qui lui donnent son nom de code.
Il est alors stationné à Pékin comme employé d’une entreprise sud-coréenne d’importation de produits qu’il fait passer pour des biens nord-coréens exemptés de taxes, ce qui lui permet de se constituer un réseau de contacts nord-coréens. L’espion raconte avoir conquis son monde en facilitant la libération des geôles chinoises d’un neveu de Jang Song-thaek, l’influent oncle du leader actuel Kim Jong-un. Et quand le Nord, victime de l’effondrement de l’URSS qui était son principal financeur, a désespérément besoin d’argent, l’espion aide des membres de la famille Kim à vendre des pièces anciennes de porcelaine céladon à de riches Sud-Coréens.
En 1997, après plusieurs voyages au Nord, il est conduit à la Maison d’hôtes Paekhwawon de Pyongyang, où Kim Jong-il travaille de nuit comme à l’accoutumée, pour un rendez-vous de 30 minutes avec le leader lui-même – son magnétophone est alors caché dans son urètre. Le dirigeant nord-coréen, accompagné d’un haut cadre du renseignement, ne prend pas la peine de serrer la main de son visiteur. L’entretien se focalise sur la vente de porcelaines. “J’étais plutôt soulagé car cela signifiait que j’avais gagné l’entière confiance du Nord”, confie-t-il.
Le numéro un s’intéresse également beaucoup à la présidentielle sud-coréenne. Les années électorales en Corée du Sud donnent souvent lieu à des crises militaires transfrontalières qui permettent aux conservateurs de recueillir les voix d’électeurs indécis, un phénomène appelé “vent du Nord”.
En amont de la présidentielle de 1997, des responsables nord-coréens avaient déclaré à Park Chae-seo que trois soutiens du candidat conservateur Lee Hoi-chang leur avaient demandé d’organiser une attaque armée. Dans une chambre d’hôtel de Pékin, affirme Park Chae-seo, “j’ai vu de mes propres yeux les Nord-Coréens compter des liasses de billets reçus des Sud-Coréens” en échange d’une telle attaque. “Il y avait 36 liasses, chacune contenant 100.000 dollars”, soit 3,6 millions de dollars.
L’espion informe du complot ses patrons ainsi que l’entourage du candidat de l’opposition Kim Dae-jung, qui rend l’affaire publique. L’attaque n’a pas lieu et Kim remporte l’élection de justesse. Sa couverture ayant volé en éclats, Park est limogé par les services de renseignements. Park Chae-seo est arrêté à Séoul en 2010 et condamné pour avoir fourni des informations classées au Nord. Il soutient avoir transmis des renseignements anodins pour gagner la confiance des Nord-Coréens. “J’ai été maintenu à l’isolement pendant six ans”, accuse-t-il, évoquant de représailles politiques.
Quelques semaines après la rencontre historique entre les dirigeants des deux Corées, les relations entre Nord et Sud semblent apaisées pour la première fois en quelques décennies. Mais si le vent géopolitique tourne à nouveau et qu’il se retrouve encore du mauvais côté de la barrière, Park Chae-seo dit pouvoir compter sur une assurance qu’il n’avait pas eu le temps d’utiliser en 2010 : l’enregistrement de ses entretiens avec Kim Jong-il, Jang Song-thaek et d’autres responsables nord-coréens. Ils sont en lieu sûr “quelque part dans un pays étranger”.
L. D. avec AFP
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