La 6G pourrait notamment nous permettre de déployer des capteurs bioénergétiques, n’importe où fournissant une surveillance inestimable en temps quasi réel
La connectivité est l'épine dorsale de notre société. Depuis la création des téléphones analogiques de première génération du début des années 1980, jusqu'aux opérations à distance compatibles avec la 5G d'aujourd'hui, nous avons parcouru un long chemin. Autrefois limités à des appels vocaux altérés par le bruit et les grésillements, nous pouvons maintenant utiliser des téléphones mobiles pour participer à une réunion à des milliers de kilomètres de distance en appuyant sur un simple bouton.
C'est pourquoi, lorsque l'industrie se lance dans la définition de la prochaine génération de connectivité mobile, il est essentiel de collaborer pour répondre aux besoins émergents que la technologie actuelle ne peut satisfaire, mais aussi d’envisager des opportunités, des services et des industries entièrement nouvelles. Participer au projet de recherche phare Hexa-X de l'UE sur la 6G est essentiel. Ce projet phare européen, financé par la Commission européenne, ouvrira la voie à la technologie qui sera développée dans les années à venir pour faire de la 6G une réalité d'ici 2030.
Avec la 6G, nous pouvons nous attendre à voir la convergence des communications, de l'informatique et de l'Intelligence artificielle (IA). Ces deux dernières seront intégrées nativement dans le système 6G au lieu de s'exécuter comme une application au-dessus de l'infrastructure du réseau. Les utilisateurs pourront accéder à une puissance de calcul presque infinie et à des ressources d'IA grâce à des interfaces de type "Compute-as-a-Service" (CaaS) et "AI-as-a-Service" (AIaaS).
Grâce aux capteurs intégrés dans le monde physique, il sera possible d'analyser les événements et agir en temps voulu, mais aussi de simuler, prédire et programmer des actions futures pour accomplir des tâches spécifiques. L’innovation à l'ère de la 6G est en ordre de marche et cette opportunité sans précédent tend à connecter les mondes humains, physique et numérique. Pour guider les recherches sur la voie à suivre et aider à réaliser ce monde hybride, il a été défini un ensemble de trois ambitions audacieuses.
Ces dernières années, la santé a occupé une place centrale dans l'agenda mondial. En raison du vieillissement de la population, du risque accru d’accidents dus à des conditions météorologiques extrêmes et de la possibilité de nouvelles pandémies, les soins de santé à distance et accessibles seront plus essentiels que jamais. Et la 6G sera au cœur de ce développement.
La médecine actuelle adopte généralement une approche unique pour le traitement des maladies et des stratégies de prévention. Avec une médecine de précision, la variabilité individuelle des gènes, l’environnement et le mode de vie de chaque personne seront pris en compte. La technologie 6G pourrait permettre à des dispositifs de suivi de paramètres vitaux de communiquer avec les dispositifs externes, qui à leur tour pourraient transmettre les données via Internet en toute sécurité.
Les technologies mobiles et à distance pourraient également aider les personnes souffrant de déficiences visuelles à s'orienter dans le monde. Les vêtements équipés de capteurs pourraient être utilisés pour identifier des objets, du mobilier urbain et d'autres dangers éventuels, afin que les utilisateurs soient informés à l'avance et prennent des mesures proactives.
Dans ce domaine, la convergence des communications, de l'informatique et de l'intelligence artificielle pourrait également permettre le traitement des images. Par exemple, si une image de la peau d'un patient a été prise, un service d'IA suivant le concept AIaaS pourrait alors la traiter et identifier instantanément s'il y a un motif suspect lié à un cancer de la peau.
Avec la possibilité d'atteindre des vitesses plus de 1 000 fois supérieures à celles des réseaux 5G, la 6G peut ouvrir la porte à un monde de collaboration numérique plus élaboré. Grâce à la réalité mixte et à la « téléprésence » holographique, les silos pourraient être brisés dans les bureaux distants, les téléconsultations et les environnements d'apprentissage en ligne. Les interactions de demain pourraient même inclure des connexions haptiques, c'est-à-dire une communication faisant appel au toucher, à la vue et au son.
Grâce à la conception et à l'utilisation de jumeaux numériques, la 6G pourrait également débloquer des niveaux de collaboration sans précédent, nécessaires à la réalisation de villes intelligentes. Un jumeau numérique est une représentation virtuelle d'un objet ou d'un système du monde physique, qui est mise à jour à l'aide de données en temps réel, et qui utilise la simulation, l'apprentissage automatique et le raisonnement pour aider à la prise de décision.
En facilitant intuitivement le partage des données dans l'écosystème d'une ville, l'approche du jumeau numérique pourrait permettre la collaboration entre les urbanistes, les ouvriers du bâtiment, les fournisseurs d'énergie et les citoyens eux-mêmes. Ici, en conjonction avec le retour d'information en temps réel du monde physique et de ses actifs associés, le modèle de ville jumelle numérique pourrait être un outil puissant pour l'évolution et la planification futures ainsi que pour l'amélioration et l'efficacité des opérations des futures villes intelligentes.
Soutenues par la 6G, nous espérons que ces répliques numériques nous permettront d'optimiser parfaitement la circulation, de construire des maisons capables de résister aux phénomènes météorologiques extrêmes prévus et de gérer des opérations de transport public sans faille.
Enfin, la 6G a le potentiel de nous propulser vers un monde plus durable. De l'efficacité énergétique à la transformation durable, la 6G peut permettre des réseaux économes en ressources qui ont un impact sur la société et permettent de réduire l'empreinte environnementale grâce à une numérisation efficace.
La 6G pourrait nous permettre de déployer des capteurs bioénergétiques n'importe où fournissant une surveillance inestimable en temps quasi réel des aspects environnementaux critiques pour le système, tels que la météo, le changement climatique ou la biodiversité.
Un système mondial de télémétrie peut également être utilisé pour améliorer les modèles météorologiques/climatiques, assurer la surveillance et le suivi de l'état de l'environnement et permettre la mise en place de systèmes d'alerte précoce pour les catastrophes naturelles telles que les inondations ou les glissements de terrain, ou encore mieux protéger les écosystèmes et les espèces menacées par notamment l'exploitation forestière illégale et le braconnage.
Du point de vue de la nature durable du réseau lui-même, les réseaux complexes tels que la 6G sont extrêmement difficiles à paramétrer et à exploiter de manière optimale, car l'environnement, les besoins et les conditions changent constamment. Pour optimiser les objectifs de durabilité, la technologie d'IA intégrée en natif observera constamment le contexte du réseau et adaptera le paramétrage du réseau 6G afin d'améliorer les performances de l'utilisateur en combinaison avec les niveaux de durabilité les plus élevés (par exemple, en matière de consommation d'énergie et de complexité).
En brisant les silos entre les existences humaine, physique et numérique, il est possible de construire un monde plus durable, plus collaboratif et plus sain.
Ces ambitions fixent un objectif clair, dans l'industrie et la communauté des chercheurs. La 6G n'est pas seulement une révolution numérique, mais aussi une révolution sociétale. Une connectivité sans faille permettra de débloquer un monde véritablement hybride.
La connectivité est l'épine dorsale de notre société. Depuis la création des téléphones analogiques de première génération du début des années 1980, jusqu'aux opérations à distance compatibles avec la 5G d'aujourd'hui, nous avons…
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