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Les nouveaux acteurs sur la scène des smartphones sont rares. Face à des marques déjà bien installées et dans un milieu très concurrentiel, Nothing délivre avec son Phone (1) un terminal très équilibré.
Après s’être attaqué au marché des écouteurs sans-fil avec les Ear (1), Nothing investit celui des smartphones — qui n’est pas inconnu de Carl Pei, l’un des cofondateurs de OnePlus. Le Phone (1) est un mobile dont vous avez sûrement entendu parler, notamment grâce à la communication de Nothing misant tout sur la hype, l’attrait de son produit avant même qu’il ne soit présenté. Vente aux enchères sur StockX ou prise en main par le youtubeur américain MKBHD ont formé une stratégie plutôt originale dans le secteur des smartphones, et qui semble avoir payé puisque tous les regards sont rivés sur le Phone (1).
Mais la hype ne fait pas tout et ce premier essai de Nothing prend la forme d’un smartphone de milieu de gamme, marché hautement concurrentiel s’il en est. Il ne nous reste donc plus qu’à vérifier si le tapage autour de ce modèle était mérité.

Le Phone (1) et ses leds dorsales.

Le Phone (1) et ses leds dorsales.

© Les Numériques

Le Phone (1) et ses leds dorsales.
© Les Numériques
L’appareil a été lancé à 469 € dans une configuration 8/128 Go, tandis qu’une version avec le double de stockage est vendue moyennant 499 €. Enfin, une variante plus puissante (12/256 Go) sera proposée à 549 € d’ici la fin de l’été. Le smartphone de Nothing vient se frotter aux Samsung Galaxy A53, Oppo Find X5 Lite et Honor 50, trois ténors dans leur catégorie.
Teasé pendant des semaines, le design du Phone (1) ne peut laisser indifférent. Si les smartphones tendent à se ressembler de plus en plus, Nothing a décidé de prendre le contrepied avec plus ou moins de succès, selon les goûts.
Le terminal se reconnaît entre mille et adopte les codes lancés par la marque lors de la présentation de ses Ear (1). Vu de dos, le téléphone laisse apparaître sa conception interne, mais surtout se pare de leds. Ces dernières ne servent pas qu’à faire joli et offrent des fonctionnalités, servant de témoins lumineux pour la charge, la prise d’appels ou l’alerte de réception de notifications. Toutes ces leds peuvent servir à un meilleur éclairage lors de la prise de vues. Une bonne idée qui aide forcément quand la luminosité vient à manquer.

Les leds placées au dos servent de témoin de notifications ou de ring light pour améliorer la lumière sur vos photos.

Les leds placées au dos servent de témoin de notifications ou de ring light pour améliorer la lumière sur vos photos.

© Les Numériques

Les leds placées au dos servent de témoin de notifications ou de ring light pour améliorer la lumière sur vos photos.
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À l’avant, le Phone (1) reste très classique. Après tout, il est assez compliqué de créer une façade vraiment différenciante. Nous voilà donc avec une dalle de 6,55 pouces qui occupe environ 86 % de la surface totale. Un poinçon vient se loger dans le coin gauche de l’écran et les bordures ne sont pas les plus fines du marché, mais ont le mérite d’être égales sur tout le tour. À dire vrai, cette façade ressemble assez fortement à celle d’un iPhone…

La façade est assez “classique” par rapport au dos.

La façade est assez “classique” par rapport au dos.

© Les Numériques.

La façade est assez “classique” par rapport au dos.
© Les Numériques.
Cette ressemblance s’applique aussi aux contours du Phone (1). L’aspect métallisé des tranches rappelle facilement les derniers modèles en date de la marque à la pomme. Elles sont épurées et sur celle de gauche trônent les deux contrôles du volume. À l’opposé prend place le bouton de démarrage. Avouons qu’un interrupteur comme chez OnePlus aurait achevé de conférer à ce Phone (1) un aspect “cupertinien”. Sur la tranche du bas logent le port USB-C et un haut-parleur, tandis que les bandes plastiques nécessaires à la captation du réseau sont réparties sur le contour de l’appareil.

La vitre arrière laisse apparaître les composants ainsi que le logo de l'entreprise de manière assez discrète.

La vitre arrière laisse apparaître les composants ainsi que le logo de l’entreprise de manière assez discrète.

© Les Numériques

La vitre arrière laisse apparaître les composants ainsi que le logo de l’entreprise de manière assez discrète.
© Les Numériques
Le Phone (1) bénéficie de la norme IP53 qui le protège légèrement face aux éclaboussures. Le Bluetooth 5.2 et le wifi 6 sont de la partie, ce qui n’est pas le cas de la prise mini-jack 3,5 mm. Pour autant, la partie sonore n’est pas négligée puisque les haut-parleurs se révèlent plus que bons. Musique et contenus vidéo seront très agréables avec le Phone (1).
Pour sa dalle de 6,55 pouces, Nothing a choisi la technologie Oled. L’écran est d’une définition de 2400 x 1080 pixels au taux de rafraîchissement à 120 Hz non-adaptatif.
Cet afficheur est étonnamment bien calibré, ce qui n’est pas forcément la coutume sur Android. Deux profils colorimétriques sont proposés et octroient de bons résultats. Par défaut, la température des couleurs est à 6607 K et le delta E à 1,9. Quelques dérives sont présentes, principalement sur le vert et le jaune. En sélectionnant le mode de couleur Standard, la température passe à 6615 K — soit une très légère augmentation — et le delta E tombe à 1,4. Dans un cas comme dans l’autre, l’écran fait mouche.

Nothing Phone (1) : un outsider qui frappe fort

Au niveau de la luminosité maximale, le smartphone ne pointe pas très haut malgré un pic plutôt honorable à 689 cd/m². La gestion des reflets est bonne avec une réflectance mesurée à 43,8 %. La lecture sous le soleil sera donc confortable, tout comme celle dans la pénombre puisque l’écran peut chuter à 2,1 cd/m².
Le contraste tutoie l’infini et le temps de rémanence est inexistant. Le retard tactile est quant à lui mesuré à 58 ms.
Pour son tout premier smartphone, Nothing a choisi Qualcomm et le Snapdragon 778G+, mais dans une version un peu spéciale, développée uniquement pour l’entreprise de Carl Pei et offrant la charge sans-fil au Phone (1). Pour le reste, la puce délivre en théorie des performances supérieures au Snapdragon 778G que nous avons déjà analysé dans quelques smartphones de milieu de gamme.
Sur notre banc de test usant de SmartViser, le smartphone de Nothing s’est montré très véloce. Il fait même partie des plus rapides en gestion de la mémoire vive. En l’état, le Phone (1) est effectivement très fluide à l’utilisation et n’a jamais faibli face à ce que nous lui avons fait subir. Le fait d’avoir une interface quasiment Android stock aide également à la fluidité générale du produit.

Nothing Phone (1) : un outsider qui frappe fort

En jeu, le Phone (1) se comporte aussi très bien. Avec une moyenne à 77 i/s, le premier smartphone de Nothing sait se muer en modèle gaming d’appoint. Au maximum, il pointe à 85 i/s et son minimum est à 65 i/s. Un écart assez faible qui permet au Phone (1) de faire tourner tous les jeux du Play Store. Ajoutons que le terminal ne chauffe que très peu quand il est fortement sollicité.

Nos tests de performance sont réalisés avec viSer, l’application développée par la société SmartViser.
Aller à l’essentiel, c’est en tout cas ce qu’on peut estimer quand on croise les deux modules du Phone (1). Pas de chichi, officient ici un module principal de 50 mégapixels (IMX 766) et un module ultra grand-angle, également de 50 Mpx (Samsung JN1). Une proposition un peu déroutante de prime abord, car la majorité des smartphones sur ce segment offrent généralement un ou deux capteurs supplémentaires. Mais si Nothing a préféré jouer la carte de la qualité au lieu de la quantité, nous sommes preneurs.

Les deux modules de 50 Mpx du Phone (1).

Les deux modules de 50 Mpx du Phone (1).

© Les Numériques

Les deux modules de 50 Mpx du Phone (1).
© Les Numériques
De jour, le module principal délivre un très bon résultat pour du milieu de gamme. La photo est correctement exposée, la colorimétrie est bonne, tout comme le niveau de détail. Le traitement logiciel apposé par Nothing est assez bon de jour et ne vient pas trop écraser l’image, ce qui est assez rare dans cette gamme tarifaire.
De nuit, c’est un peu différent. Le traitement logiciel est alors un peu trop fort et du bruit numérique couvre la scène. Le tout est un peu terne, mais le piqué reste correct.
Par défaut, le Phone (1) shoote en 12,5 Mpx grâce à la technique du pixel-binning. Il est évidemment possible de tirer des clichés en pleine définition, soit 50 Mpx. Toutefois, l’apport est assez moindre. La photo n’est pas forcément plus détaillée, que ce soit de jour ou de nuit.
Pour l’ultra grand-angle, Nothing a également fait le choix du 50 Mpx, qui permet de faire mieux que la concurrence sur ce terrain. En effet, malgré un léger problème de colorimétrie, l’exposition et le piqué sont bons. L’image est un peu lissée, mais rien de bien dérangeant.
En basse luminosité, ce n’est pas vraiment la même chose, car l’image est écrasée par le traitement logiciel. La colorimétrie et l’exposition restent toutefois correctes, mais il est difficile de tirer quelque chose de propre avec l’ultra grand-angle de nuit.
À l’avant, Nothing a décidé de loger un module de 16 Mpx. La qualité photo est assez bonne, le smartphone arrivant à produire une bonne luminosité et un bon piqué. Pour le mode portrait, c’est assez correct également. Le détourage est fait correctement et le flou d’arrière-plan ne semble pas trop artificiel.
Pour la vidéo, le Phone (1) permet de filmer jusqu’en 4K à 30 i/s. La stabilisation optique (OIS) présente sur le module principal autorise les tremblements lorsque vous filmez — les images parviendront à ne pas trop bouger.
Le Phone (1) de Nothing embarque une batterie de 4500 mAh. Un accumulateur plutôt normal qui permet au smartphone de tenir la charge pendant 15 h 34 min. Cette donnée est dans la fourchette basse si l’on tient compte de sa concurrence directe, mais reste dans la moyenne du segment.

Autonomie Nothing Phone (1)

© Les Numériques

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Pour la recharge, vous pouvez compter sur un bloc d’une puissance de 45 W, non fourni avec le smartphone, plus puissant que ce qu’accepte le smartphone (33 W). Il vous permet de retrouver toute votre autonomie en 45 min environ. Grâce à son processeur spécifiquement développé, le Phone (1) dispose de la charge sans-fil à 15 W, ce qui est rare (voire inédit) en milieu de gamme. Enfin, la charge inversée est possible (5 W) et permettra par exemple de charger vos Ear (1) ou d’autres écouteurs true wireless.

Nos tests de batterie sont automatisés par viSer, l’application développée par la société SmartViser.
Les résultats obtenus avec viSer sont issus de mesures effectuées en conditions réelles d’utilisation (appels, SMS, vidéos, lancement d’applications, navigation web…).
Notre score de durabilité permet de déterminer l’aspect durable du smartphone autant pour le consommateur que pour l’environnement. Il s’appuie à la fois sur l’indice de réparabilité, des critères de durabilité (indice de protection, connecteurs standards, durée de garantie et des mises à jour…) et une évaluation des politiques RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). Vous trouverez tous les détails de l’analyse dans notre article présentant le score de durabilité.

Pour son Phone (1), Nothing s’est basé sur Android. Ainsi, le smartphone est livré avec la dernière version en date de l’OS, Android 12. NothingOS, l’interface logicielle maison, est assez épurée, très proche de ce que peut offrir une version stock de l’OS de Google. Nous avions déjà pu essayer cette interface sur certains mobiles lors d’une phase bêta un peu originale, au moyen d’un lanceur applicatif.
En attendant la sortie de son premier smartphone, Nothing met à disposition un “launcher” spécifique pour se faire une idée générale du p…
Et de cette version d’essai, la finale n’est pas bien différente. L’interface propre à Nothing ne vient pas révolutionner le genre, ni même bousculer les codes. Et c’est d’ailleurs un peu dommage. On aurait aimé une proposition drastiquement différente de ce que nous pouvons avoir sous Android, mais il faut croire qu’il est assez difficile d’offrir un vent de fraîcheur à une partie logicielle déjà bien rodée. Malgré tout, certaines fonctionnalités se démarquent du paysage traditionnel, comme la possibilité de communiquer avec sa voiture Tesla nativement ou encore d’afficher sa collection de NFT sur l’écran d’accueil au moyen d’un widget.
Un menu entièrement dédié aux glyphes est présent dans l’interface. Il permet de changer la tonalité des sonneries, ainsi que la façon dont va s’éclairer le smartphone — peu discrètement ! L’écran de paramètres autorise aussi un contrôle de la puissance de l’éclairage.

L'interface des glyphes du Phone (1).

L’interface des glyphes du Phone (1).

© Les Numériques.

L’interface des glyphes du Phone (1).
© Les Numériques.
Il faut bien reconnaître que derrière une communication faite de hype, le Phone (1) est un très bon smartphone de milieu de gamme, qui n’a quasiment rien à envier à la concurrence. Au même titre qu’avec ses Ear (1), Nothing frappe fort sur le segment dans lequel il vient s’installer. L’adage “tout vient à point à qui sait attendre” semble ici parfaitement approprié, preuve que la nouvelle entreprise sait prendre son temps pour ne pas décevoir. Le Phone (1) n’est évidemment pas exempt de défaut, mais face à ses rivaux, il sait offrir une expérience différente, de l’unboxing à la première utilisation. Il est clair qu’il ne révolutionnera pas le paysage du mobile, mais se revendique comme bon smartphone Android. Et c’est tout ce qu’on lui demande.
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