La navigation à facettes représente une opportunité pour l’UX mais aussi pour le référencement naturel. Surtout si elle est mise en place de façon stratégique.
Sur un site vendant des meubles, un internaute cherche un canapé bleu, trois places, amovible, en tissu. La navigation à facette lui permet de choisir des filtres pour voir apparaître en quelques secondes une liste avec uniquement des modèles répondant à sa recherche. En termes d'UX, c'est une bonne pratique. Et en termes de SEO aussi. Car les facettes représentent une opportunité : créer des pages en dur, avec leur propre URL, pour les facettes présentant un potentiel pour le référencement.
Sur un site, les facettes servent à améliorer l'expérience de l'utilisateur en lui permettant croiser les filtres pour restreindre la liste de produits à ceux qui l'intéressent vraiment. Souvent, le listing filtré par les facettes apparaît sur la même URL que le listing complet. Mais les facettes peuvent aussi rendre service aux robots de crawl, en les envoyant vers des pages avec leur propre URL, sur des facettes dont le potentiel SEO est plus intéressant. Pour l'utilisateur, l'opération est transparente. Pour les crawlers, l'ouverture d'une facette est l'occasion d'indexer une page correspondant à une requête fréquente chez les internautes. Pour le référenceur, ce sont des pages supplémentaires pour enrichir le maillage interne du site.
"Pour le référenceur, les facettes sont des pages supplémentaires pour enrichir le maillage interne du site."
La mise en place de la navigation à facettes repose donc, comme il arrive souvent en SEO, sur une recherche de mots-clés. Pour Grégory Richard, consultant SEO chez iProspect, "la construction de l'arborescence sert à assurer des pages produits riches en références. Il faut donc arbitrer entre un niveau de sous-catégorie et une facette". Et de préciser : "le référenceur doit se demander s'il traite les caractéristiques d'un produit en sous-catégorie dans l'arborescence, au sein du listing produit, ou avec des liens de facettes pointant vers les pages sous-catégories".
Frédérik Bobet, fondateur de l'agence Trikaya spécialisée dans l'e-commerce, remarque : "Souvent, un mot-clé intéressant est le croisement entre une catégorie, comme chemisier femme et une facette, comme coton, ou blanc. Mais le croisement de deux facettes ou plus, comme chemisier femme blanc en coton, est rarement lié à une requête prometteuse pour le SEO".
Sur le plan technique, la complexité du déploiement de la navigation à facettes dépend du CMS. Sur un WordPress, par exemple, des plugins existent pour la mettre en place sans avoir besoin de la développer soi-même. En théorie, c'est donc plus facile. Mais Frédérik Bobet recommande la prudence. "Ces solutions sont pratiques mais certaines ouvrent autant d'URL qu'il y a de combinaisons de facettes. Avant d'acheter le premier plugin venu, il faut s'assurer qu'il permet de garder le contrôle sur l'ouverture et la fermeture des facettes".
Quitte à développer en interne son CMS, et donc sa propre solution de gestion des facettes. Aurélien Bardon, fondateur de l'agence Aseox, qui a notamment accompagné la marque Camaïeu dans la mise en place de sa nouvelle navigation à facettes, recommande d'installer "une possibilité de désolidariser les URL et les libellés des facettes". "Sinon, les erreurs 404 vont s'accumuler et il faudra recourir massivement à des redirections chaque fois que l'équipe marketing jugera bon de changer le nom d'un libellé", explique-t-il.
Pour devenir un atout en termes de SEO, les pages issues de la navigation à facettes doivent être bien crawlées. Un objectif qui suppose, selon Frédérik Bobet, de " trouver le juste milieu. Car fermer au crawl toutes les facettes fait perdre des opportunités et les ouvrir toutes représente un danger pour le SEO", de nombreuses pages inintéressantes pour le référencement pouvant se transformer en "spider trap". Des embuscades dans lesquelles tombent les robots de crawl, condamnés à crawler les pages correspondant à toutes les combinaisons de facettes possibles sans issue de secours. Après quelques tentatives malheureuses, le robot risque d'éviter l'ensemble des pages de listing de produits du site à l'avenir.
"Fermer toutes les facettes fait perdre des opportunités et les ouvrir toutes représente un danger pour le SEO"
Les référenceurs s'accordent donc à conseiller de jouer la prudence : "Il vaut mieux fermer toutes les facettes dans un premier temps et les ouvrir progressivement ensuite, au fil des besoins", résume Aurélien Bardon, fondateur de l'agence Aseox. Il ajoute : "Chaque fois qu'on ouvre une facette vers une page, il faut que celle-ci soit optimisée, avec un contenu riche et toutes les optimisations nécessaires en SEO, balise title, méta description, H1, données structurées, etc.". Lui-même se montre également attentif à la structure des URL des pages issues de la navigation à facettes sur les sites de ses clients : "Il vaut mieux programmer soi-même la structure, pour éviter les URL à rallonge, farcies de signes exotiques, comme des dièses ou des ID instables".
Et pour motiver les robots de crawl, Grégory Richard recommande de s'assurer que "les facettes intéressantes pour le SEO contiennent suffisamment de produits, et définir pour cela un seuil minimal, en fonction du catalogue". Il ajoute "s'il n'y a pas assez de produits dans une facette, a minima, les pages des produits doivent être très bien optimisées".
"Les facettes sont appelées à évoluer avec l'offre du site, les attentes des internautes et la saisonnalité", fait remarquer Frédérik Bobet. C'est pourquoi, en plus de surveiller, le trafic généré par ces pages, Grégory Richard conseille de "prévoir des examens réguliers de la base de facettes par listing de produits pour vérifier si de nouvelles facettes peuvent être ouvertes". Pour sa part, Aurélien Bardon recommande également de vérifier régulièrement les stocks et les nouveaux produits. "Si une facette ne correspond plus à aucun produit, ou juste à un seul, comme n'importe quelle page, il faut lui attribuer une redirection 301", indique-t-il.
Sur un site vendant des meubles, un internaute cherche un canapé bleu, trois places, amovible, en tissu. La navigation à facette lui permet de choisir des filtres pour voir apparaître en quelques secondes une liste avec uniquement des modèles…
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