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Dans le cadre d’un procès contre un comparateur de prix, la Haute Cour de justice britannique a fixé un ultimatum au moteur américain : soit il autorise un expert indépendant en référencement à consulter des documents confidentiels sur son algorithme, soit il retire sa défense.
La décision que doit prendre Google ne devrait pas laisser la sphère SEO insensible. Dans le cadre d’un procès qui s’est ouvert en 2012 devant la Haute Cour de justice britannique, la multinationale américaine est accusée par Foundem, un site de comparateur de prix, de pratiques anticoncurrentielles : Google aurait rétrogradé ses produits dans les résultats de recherche de son moteur à partir de 2006. La firme américaine doit désormais choisir entre la divulgation des secrets de son algorithme ou le retrait de documents confidentiels fournis dans le cadre de ce procès.
Alors qu’il n’était accessible qu’à une poignée d’utilisateurs, Foundem est toujours apparu sur la première page dans les résultats de recherche proposés par Google sur des requêtes liées au shopping. Comme le décrit le New York Times, deux jours après son ouverture au grand public, le comparateur de prix britannique a brutalement dégringolé dans l’index de Google, à des dizaines voire même des centaines de pages de son positionnement initial.
Preuve d’un abus de position dominante de la part du moteur au profit de son service Google Shopping, Foundem parvenait dans le même temps à maintenir ses positions dans les SERPs des autres moteurs de recherche. La société a porté plainte en 2012 auprès de la Haute Cour de justice britannique et a demandé à Google des dommages et intérêts pour les pertes subies.
Pour prouver son innocence dans cette affaire, Google a fourni une série de documents confidentiels par l’intermédiaire de deux ingénieurs, Cody Kwok et Michael Pohl. Ces pièces à conviction visent à « expliquer le fonctionnement et les objectifs des algorithmes de classement de Google, et comment ils ont été appliqués aux sites de comparaison de shopping en général et à Foundem en particulier », selon le juge Roth en charge de cette affaire.
Foundem a répliqué en estimant que ces documents, censés permettre de mieux comprendre le fonctionnement de l’algorithme de recherche de Google, étaient trop techniques pour les magistrats britanniques. Cette dernière a ainsi accordé à Foundem la possibilité de nommer un expert SEO indépendant, qui serait autorisé à examiner ces documents confidentiels : il s’agit de Philipp Kloeckner.
L’expert aurait ainsi accès à ce que les britanniques nomment désormais « les joyaux de la couronne » de Google, ce que tente d’éviter par tous les moyens la firme de Mountain View. « L’intégrité des processus de classement de Google repose sur le fait que tous les webmasters ou propriétaires de sites web ont le même degré d’accès aux informations sur le classement de Google… Ce ne sera plus le cas si des informations de ce type sont mises à la disposition de certaines personnes offrant des services commerciaux pour aider à améliorer leur classement dans la recherche », se défend Google.
Le moteur américain a même essayé de décrédibiliser Philipp Kloeckner auprès de la cour britannique, arguant que l’expert avait travaillé pour Trivago et Visual Meta, deux entreprises qui se sont déjà plaintes auprès de la Commission européenne de pratiques anticoncurrentielles contre lui, pour le remplacer par ses deux propres experts, en vain. « Il est fondamental qu’une partie en litige ne soit pas tenue de nommer comme propre expert une personne proposée par l’autre partie », a ainsi déclaré le juge Roth.
Mi-mars, la Haute Cour de justice britannique a octroyé un « délai raisonnable » à Google pour faire son choix : soit il autorise l’expert Philipp Kloeckner à consulter ces documents, avec le risque que toute la communauté SEO puisse connaître les secrets de son algorithme une fois l’affaire rendue publique, soit il retire ses documents confidentiels, ce qui aura comme conséquence de le rendre effectivement coupable d’abus de position dominante dans le procès qui l’oppose à Foundem.
En guise de troisième solution alternative, Google pourrait également proposer au comparateur de trouver un accord à l’amiable à coup de millions d’euros de dommages et intérêts. Si ce choix lui permet de ne pas avoir à révéler ce qui constitue le cœur de son algorithme de recherche, il sous-entend que Google admettrait sa culpabilité dans cette affaire, ce qui ouvrirait la voie à d’autres acteurs web eux aussi victimes des pratiques anticoncurrentielles du moteur de recherche. Dans l’un ou l’autre cas, Google va devoir faire un choix, qui devrait avoir de lourdes conséquences au sein de la communauté SEO.
Source : Search Engine Journal
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