Pourquoi la 5G va faire s'envoler les clouds locaux dans l'industrie Le couple réseau 5G privé – cloud local multiplie les réponses aux différents enjeux de l’industrie 4.0. Le point sur cette tendance de l’année 2022.
Amazon, Microsoft et Google se sont tous lancés dans le déploiement de mini-clouds locaux en partenariat avec les grands opérateurs télécoms. Objectif affiché : les nicher au cœur des réseaux mobiles de cinquième génération, en vue in fine de faire bénéficier les applications de leur faible latence. En évitant de passer par Internet, ces extensions offrent aux smartphones des temps de réponse inférieurs à 10 millisecondes. Les cas d'usage sont nombreux : gaming haute fréquence, streaming multimédia très haute définition, calcul de rendu dans la réalité mixte… Mais le mouvement ne concerne pas seulement le grand public. Il concerne aussi les entreprises au premier rang desquelles les géants de l'industrie. Ces derniers commencent à s'équiper de réseaux 5G privés combinés à des clouds, souvent privés. Le tout installé sur site. Un vaste mouvement qui accompagne l'émergence de l'usine 4.0.
Au sein des factories, le recours à un cloud local en parallèle d'un réseau 5G privatif répond là aussi à un grand nombre de cas d'usage. D'abord le recours à des élévateurs mobiles intelligents. Interagissant avec les ERP de gestion de la production, ces robots autonomes doivent faire preuve de réactivité. Evoluant au milieu des opérateurs de ligne et des machines de montage, ils automatisent l'acheminement des pièces ou des marchandises au sein des campus. "D'où le besoin d'un réseau sans fil fiable, sécurisé et à faible latence combiné à un cloud installé sur place pour réaliser les traitements de manière suffisamment réactive", souligne Ana Giménez, business development partner 5G / MEC chez Verizon. Lobna Karoui, stratégiste et architecte data chez Capgemini, renchérit : "Idem pour les multiples caméras de reconnaissance d'image au service du contrôle de la qualité des produits et de la détection d'anomalies de fabrication à la volée."
Ensuite, quoi de mieux que l'association d'un cloud local avec un réseau 5G privé pour motoriser une méga-factory. "Un réseau mobile de cinquième génération supporte jusqu'à un million d'objets connectés par kilomètre carré", rappelle Lobna Karoui. Ici, l'enjeu n'est pas uniquement de capter au fil de l'eau l'information issue des vastes parcs IoT, mais également de traiter le flux massif d'informations qu'ils produisent. Dans ces conditions, impossible de faire appel à un cloud public distant. Un cloud privé ou un cloud public déporté est nécessaire pour la réactivité des calculs. "Il pourra s'agir de capteurs de contrôle-commande pour vérifier le bon fonctionnement du process de fabrication ou encore de capteurs pour exécuter ensuite des modèles de machine learning orientés maintenance prédictive", anticipe Denis de Drouas, directeur du programme Private Radio Networks chez Orange Business Services (OBS). Autre projet sur la table : la simulation de modifications ou d'ajouts de lignes de production.
"La 5G permet de contrôler la qualité de services des applications tout en offrant une flexibilité sans commune mesure avec les réseaux filaires"
Dans une usine, combiner 5G privée et cloud local apporte aussi des avantages en matière de sécurité. Un apport auquel seront sensibles les sites classés Seveso. "Ils ont besoin à la fois d'une latence faible et stable, et d'une infrastructure de mobile edge computing complétement isolée", argue Denis de Drouas. Et Rabii Ouadi, sales director enterprise & industries d'Ericsson, de compléter : "On pense évidemment en premier lieu aux centrales nucléaires." Chez Verizon, Ana Giménez ajoute : "La G5 permet de contrôler la qualité de services des applications tout en offrant une flexibilité sans commune mesure avec les réseaux filaires".
Les premiers clients des réseaux 5G privés se recrutent également dans l'énergie, pour équiper les raffineries, ou dans les transports et la logistique, pour automatiser les aéroports, les ports, les gares ainsi que les véhicules flottant et roulant (les véhicules autonomes). "Il peut s'agir d'assurer le suivi en temps réel de marchandises, de gérer des casques de réalité augmentée (pour le support industriel impliquant d'avoir les mains libres, ndlr) ou encore de vérifier via la vidéosurveillance et la reconnaissance visuelle que les opérateurs de terrain portent bien les équipements de protection dans les zones où ils sont obligatoires : casque, gants…", détaille Ana Giménez. "Dans la grande distribution, ces solutions sont déployées dans le cadre des magasins 100% sans contact équipés de caméras de vision par ordinateur pour identifier les produits choisis par les clients et automatiser les paiements à la sortie sans passage en caisse."
"En matière de réseau privé 5G, nous avons signé avec 15 clients représentant quelque 70 sites équipés ou en cours d'équipement", confie Denis de Drouas chez OBS, qui cite notamment ArcelorMittal, Butachimie et Schneider Electric. Chez Ericsson, on évoque une demi-douzaine de déploiements dans l'Hexagone au sein de grands comptes, avec à la clé des références comme Aéroport de Paris, Airbus, Air France ou EDF. Evidemment, les constructeurs et équipementiers automobiles sont aussi dans la boucle. Globalement, tous étudient la possibilité de doGter leur infrastructure 5G de clouds locaux en parallèle quand ce n'est pas déjà fait.
"Aux côtés des cas d'usage de mobile edge computing, les réseaux privés 5G visent à remplacer les réseaux radios en fin de vie", rappelle Denis de Drouas. Basés sur des fréquences fournies par le régulateur (l'Arcep pour la France), on distingue trois types de réseau privé de cinquième génération :
Le déploiement de clouds locaux est évidemment privilégié dans les deux derniers cas. "Un réseau hybride permettra de relier des réseaux privés 5G répartis sur plusieurs sites et devant communiquer entre eux. C'est typiquement le cas des gares ferroviaires (des infrastructures reliées entre elles, et dont le trafic doit être supervisé de manière globale, ndlr)", précise Rabii Ouadi. Ce type d'architecture passe par la mise en œuvre du cœur de réseau 5G privé sur un site donné, puis par l'installation d'extensions sur les autres implantations visées via ce qu'on appelle des local break out. Des branches qui déportent les fonctions du réseau localement et sur lesquelles des clouds privés de proximité peuvent venir se brancher.
"La mise en place de ces infrastructures edge complexes et intégrées ne se font pas d'un claquement de doigt. Elles impliquent de définir un plan stratégique sur plusieurs années, qui passe par l'analyse des cas d'usage, le choix d'une plateforme et la définition d'une feuille de route", conclut Ana Giménez.

Amazon, Microsoft et Google se sont tous lancés dans le déploiement de mini-clouds locaux en partenariat avec les grands opérateurs télécoms. Objectif affiché : les nicher au cœur des réseaux mobiles de cinquième génération, en vue in fine de faire…
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