Entrée en service en 2022, la plateforme se caractérise par sa flexibilité et permet de gérer les quelque 3 000 objets connectés dédiés à la surveillance et à la supervision du réseau ferroviaire.
SNCF Réseau évolue à grande vitesse dans l'Internet des objets. Pour gérer au mieux tous ses projets, la filiale de la SNCF s'est dotée de sa propre plateforme IoT au sein du groupe. Celle utilisée jusqu'à présent dans l'ensemble de l'entreprise (SNCF Réseau, SNCF Voyageurs, SNCF Gares & Connexions, les Technicentres, etc.), dénommée Cockpit, date de 2015. "Elle était davantage axée sur la visualisation. Nous voulions avoir notre propre plateforme pour centraliser nos projets de surveillance et de supervision du réseau, dans une logique de remontée et de mise à disposition de l'information, tout en ayant un lien avec les équipes sur le terrain en temps réel", explique Benoît Besson, responsable de l'Agile Studio à la direction générale numérique de SNCF Réseau, représentant les besoins métiers.
Cette nouvelle plateforme se caractérise ainsi par son architecture, avec plusieurs portes de sortie pour la visualisation de la donnée : vers un tableau Excel, vers la solution Microsoft PowerBI et vers le centre de supervision auquel ont accès les agences locales. Hébergée sur Microsoft Azur, elle a été rendue plus flexible pour rendre les équipes autonomes dans leur gestion des visualisations. Une équipe dédiée a été créée sous la direction de Benoît Jaspart, directeur de programme chez SNCF. La migration des projets, qui a débuté dans l'année, est pratiquement achevée. Plus de 3 000 objets connectés déployés dans le cadre d'une vingtaine de projets sont supervisés sur la plateforme. Leur champ d'application : la signalisation, les caténaires et les voies ferrées.
Parmi ces projets, le dernier en date mené dans le cadre du Rail Open Lab par les équipes de Benoît Besson et Nicolas Calon, chef de projets performance DIPR chez SNCF Réseau, vise à garantir le bon déroulé des opérations de manœuvre des trains de travaux sur les voies de maintenance. Le projet appelé TCO Digital, pour Tableau Contrôle Optique Digital, consiste à l'installation d'un dispositif électronique de suivi de position et de contrôleurs connectés sur les essieux, dans les bases arrière ne bénéficiant pas de surveillance automatisée.
Un proof of concept, piloté par les équipes de l'Infralog National, a été lancé en décembre 2020 en Paca. Le résultat a été immédiat : un accident a pu être évité dès le premier soir. "Le dispositif permet, en complément des gestes métier des opérateurs, de confirmer que l'itinéraire tracé est le bon, qu'il est bien dégagé et que l'état d'occupation de la voie de destination est également correct. Sur des bases arrière complexes, il y a de nombreuses manœuvres à faire. Si on oublie une aiguille, cela envoie le train sur mauvaise voie. C'est ce qui aurait pu se passer. Le TCO Digital indique la position des aiguilles qui ne sont pas télécommandées et l'opérateur a vu que le train allait être dirigé sur la mauvaise voie. Le système permet au final une aide à l'autocontrôle supplémentaire pour éviter les défaillances car un déraillement équivaut à une perte de production d'un million d'euros par jour environ", racontent Benoît Besson et Nicolas Calon, pour qui l'IoT est l'un des outils contribuant à la performance de demain.
Une seconde expérimentation de quatre mois a pris la suite à partir de septembre 2021 , 85 capteurs ont servi à monitorer 15 voies en Aquitaine. Au total, 50 000 essieux ont été comptés et 3 000 itinéraires vérifiés. Le projet ne va pas s'arrêter là et ouvre au contraire la voie à de nouveaux développements dans l'IoT et la maintenance prédictive. Les équipes de Benoît Besson étudient la mise en place de montres connectées comme interface supplémentaire aux écrans et aux tablettes, pour alerter les techniciens. Des équipes sont en train de travailler au développement de softwares internes pour élargir les usages des montres connectées. "Nous cherchons une marque de montres connectées qui puisse s'intégrer à notre plateforme IoT et soit financièrement abordable. Nous espérons utiliser une dizaine de montres en fin d'année."
"La technologie nous permet de mieux connaître nos assets et de mieux monitorer le réseau"
Concernant l'autonomie, les possibilités de l'energy harvesting seront à l'étude pour rendre les capteurs autonomes. L'expérimentation devrait être étendue à plus large échelle sur l'ensemble du territoire, bien qu'aucun calendrier n'ait encore été fixé. La solution va être présentée au salon InnoTrans sur les stands de Vossloh, SCLE (Equans) et Vapérail, "celle-ci pouvant répondre à d'autres besoins", souligne Benoît Besson, qui échange avec des industriels et gestionnaires d'infrastructure comme la RATP pour faire connaître la solution.
Chez SNCF Réseau, l'IoT continue donc de se déployer et de se développer. "La technologie nous permet de mieux connaître nos assets et de mieux monitorer le réseau. Elle apporte une meilleure connaissance technique, car les tronçons de voies ont leurs spécificités et leurs contraintes, par exemple la salinité en bord de mer, les écarts de températures dans certaines régions ou la fréquence de sollicitation", explique Benoît Besson, pour qui une prochaine étape dans le futur serait d'effectuer des actions via les objets directement.
SNCF Réseau évolue à grande vitesse dans l'Internet des objets. Pour gérer au mieux tous ses projets, la filiale de la SNCF s'est dotée de sa propre plateforme IoT au sein du groupe. Celle utilisée jusqu'à présent dans l'ensemble de…
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