Comptables, employés de banque, caissiers, manutentionnaires, secrétaires de direction, marketeurs, l’IA est à l’origine de la mutation et même de la disparition possible de certains métiers. Les outils de rédaction à base d’IA fleurissent sur le marché. Faut-il en avoir peur ? Sont-ils fiables ? Menacent-ils à terme le métier de rédacteur web ?
Depuis le début des années 2000, le contenu est un élément crucial dans le référencement d’un site internet sur les moteurs de recherche. Véritable pierre angulaire du SEO, sans laquelle aucune visibilité ne serait possible, une rédaction web de qualité nécessite de la méthodologie, des compétences et beaucoup de pratique. L’intelligence artificielle, dont le concept trouve sa genèse en 1950 grâce au célèbre mathématicien et cryptologue britannique Alan Turing, peut-elle et doit-elle jouer un rôle dans la rédaction de contenu web ?
"Un contenu rédigé par une machine peut-il être aussi qualitatif que celui rédigé par un rédacteur web ?" Cette question agite le milieu du marketing digital. Les vraies limites de l’IA pourraient également résider ailleurs : les spécificités culturelles non prises en compte par la machine, contenus chauds vs contenus froids, pénurie de données sur les sujets de niche, personnalisation du contenu…
Ces dernières années, de plus en plus d’acteurs online proposent des solutions de rédaction nourries à l’IA. Ces technologies ont recours à des modèles linguistiques toujours plus sophistiqués tels que GPT-3, développé en 2020 par la société OpenAI, qui reposent sur le traitement du langage naturel (NLP) et sa compréhension (NLU).
Ces solutions permettent à ceux qui les utilisent de produire des contenus de tous types en un temps record et en grande quantité : articles de blog, publications sur les réseaux sociaux, descriptions de produits. On parle bien ici de rédaction, et non de traduction ou de retranscription de contenu en vidéo ou audio.
Produire du contenu est important mais la quantité ne doit pas être un objectif en soi, au détriment de la qualité qui impacte l’image de marque de votre société et permet de fidéliser votre lectorat. Pour en avoir le cœur net, j’ai testé certains de ces outils pour savoir si réellement la qualité de rédaction était du niveau de celle de rédacteurs chevronnés, dotés d’une belle plume.
Bien qu’encore perfectibles, ces outils tels que Mark Copy, Syllabs ou encore Thundercontent, proposent des contenus sans fautes d’orthographe et compréhensibles, pour peu que vous ayez choisi un sujet sur lequel la machine a suffisamment de données à exploiter. Mais produire un contenu de grande qualité ne se résume pas à assembler des blocs de paragraphes les uns après les autres. La rédaction est souvent très stéréotypée, reprenant des idées largement relayées sur le web, et parfois sans relief et profondeur. C’est à ce moment précis que l’intervention humaine prend tout son sens.
La production d’un contenu de qualité nécessite une certaine méthodologie. Le rédacteur doit structurer sa pensée et construire son article de manière à le rendre le plus intelligible possible pour son audience. Certaines règles d'or sont incontournables en matière de rédaction web.
Des techniques connues et éprouvées par les journalistes et marketeurs comme la méthode des 5W, la pyramide inversée, la méthode PASTOR, ou le modèle AIDA, permettent de hiérarchiser l’information afin de susciter la curiosité du lecteur et générer de l’engagement.
C’est dans le cadre de ce travail préparatoire que les outils à base d’IA peuvent s’avérer intéressants. Ils suggèrent des idées de structure auxquelles vous n’auriez peut-être pas pensé et nourrissent votre réflexion. Ces outils permettent également de rationaliser les ressources humaines en optimisant votre temps d’investigation et de préparation.
Il s’agit d’une toute autre manière d’appréhender la rédaction et d’envisager le métier de rédacteur. Espérer des machines qu’elles proposent du contenu "clé en main" d’une qualité égale à celle d’un rédacteur est selon moi illusoire, mais elles constitueront sans aucun doute à l’avenir un formidable atout dans le processus de rédaction.
Si l’intelligence artificielle a des limites, elles ne seront probablement pas techniques car l’avènement de l’informatique quantique ouvre de nouvelles perspectives en matière de machine learning. Elles seront davantage d’ordre culturelles et émotionnelles.
Selon le sujet abordé, les spécificités culturelles de chaque pays peuvent avoir un impact sur le fond et sur la forme du contenu rédigé. Prenons l’exemple d’un produit éducatif (livre, appli, jeux, cours en ligne)… Pour le vendre à une audience différente, il est nécessaire de s’appuyer sur les caractéristiques culturelles de l’audience, ici les parents. La production de contenu suppose de bien la connaître pour invoquer les arguments qui convainquent. En Asie, la compétition est très rude en matière d’éducation et le niveau extrêmement exigeant, tandis qu’en Europe, le bien-être et l’épanouissement des enfants prennent une part importante dans le processus d’apprentissage aux yeux des parents. Autant de différences culturelles qui, pour le même sujet, conduisent à la rédaction de contenus totalement différents sur le fond et même sur la forme.
L’Intelligence artificielle doit encore s’approprier ces différences culturelles afin de produire des contenus sans s’appuyer nécessairement sur des ressources locales. Cela implique que la machine soit suffisamment entraînée. Néanmoins, il n’est pas à exclure que, demain, l’IA saura prendre en compte ces subtilités.
La deuxième limite majeure que l’on peut entrevoir est que l’intelligence artificielle n’est pas compatible avec tous les types de contenus. A l’heure actuelle, il est difficilement envisageable de demander à une machine d’écrire une chronique, un billet d’humeur, ou un article sur une actualité récente (ou contenu chaud). Ces différents exercices font appel à l’intelligence humaine et au rapport que l’homme entretient avec son environnement lui inspirant traits d’humour, émotions, subjectivité, sens critique et créativité.
L’IA serait-elle capable de rédiger un contenu à caractère humoristique destiné à des publics différents ? Ce n’est pas un secret, le sens de l’humour des Français n’est pas tout à fait celui des Britanniques, et vice-versa.
La troisième limite que l’on peut observer, et qui sera probablement gommée au fil des années, est le manque de données exploitables pour des sujets de niche. L’IA se nourrit des données existantes pour pouvoir générer des contenus. Or sur des sujets encore très peu traités, il est peu probable que l’intelligence artificielle soit d’un grand secours.
A l’avenir, l’IA automatisera davantage les processus de rédaction. Cela ne signifie pas pour autant qu’elle menacera à terme le métier de rédacteur. Comme je l’ai évoqué précédemment, la qualité d’un contenu réside avant tout dans la personnalisation de la rédaction et le caractère singulier de l’écriture et des arguments employés. En cela, le rédacteur aura tout son rôle à jouer. Cependant, il est très probable que le métier évoluera et que toute la phase d’exploration et de préparation, en amont de l’écriture, sera facilitée par l’intelligence artificielle.
S’il est question de remplacement, il faudra sans doute regarder du côté des sociétés de rédaction offshore, basée au Maroc, à Madagascar ou au Bénin pour le français et en Inde pour ce qui est du contenu en anglais. Ces dernières années, les entreprises ont cédé au chant des sirènes des rédacteurs offshore afin d’acquérir du contenu à moindre coût, au risque de dégrader la qualité du rendu final.
L’arrivée de l’intelligence artificielle sera sans doute salvatrice de ce point de vue car l’IA ne tardera pas à égaler la qualité de rédaction d’un freelance offshore, si ce n’est pas déjà le cas.  
Alors point d’inquiétude pour vous, rédacteurs confirmés. Votre créativité, votre esprit d’analyse et votre capacité à tirer profit de l’IA restent des atouts majeurs pour les entreprises attachées à une stratégie éditoriale unique et originale, et soucieuses de leur image de marque.

Depuis le début des années 2000, le contenu est un élément crucial dans le référencement d’un site internet sur les moteurs de recherche. Véritable pierre angulaire du SEO, sans laquelle aucune visibilité ne serait possible, une rédaction web de…
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