Les détracteurs de WordPress prédisent sa fin avec de vrais arguments. Mais la réalité des chiffres montre que c’est tout le contraire qui se passe. Que faut-il en penser et quel CMS faut-il choisir ?
Selon les données de W3Techs, WordPress est utilisé par 43,2% de tous les sites Internet en 2022. Les détracteurs de WordPress prédisent sa fin avec des arguments tout à fait valides. Mais la réalité des chiffres montre que c’est tout le contraire qui se passe. En effet, depuis 2011, ce CMS (Content Management System) bénéficie d’une croissance de 12% par an en moyenne malgré une concurrence accrue.
Remettons les choses dans leur contexte et voyons s’il est pertinent de prévoir une bascule vers une autre technologie en 2023. Si c’est le cas, quels sont les meilleurs candidats pour succéder à WordPress ?
L’évolutivité – WordPress permet de construire à peut prêt tout type de site Internet, du blog jusqu’au site e-commerce. Lorsqu'un projet est mouvant, WordPress permet de lancer un site Web rapidement puis de le faire évoluer au gré des besoins. Les milliers de plugins et la possibilité d’ajouter facilement du code personnalisé permettent d’atteindre n’importe quel type d’objectif.
Le coût de possession – Grâce à sa distribution libre (open source) et les multiples offres d’hébergement bon marché comme o2switch ou digitalOcean, la possession d’un site WordPress ne coûte que 5 à 10€ /mois pour un trafic illimité. Comparativement, les solutions autohébergées sont 5 à 10 fois plus chères tout en proposant moins de fonctionnalités ainsi qu’un trafic limité. Les sociétés qui disposent de plusieurs sites ont par ailleurs tout intérêt à utiliser WordPress, car le coût marginal de possession d’un nouveau site est généralement nul.
L’accessibilité – Avec WordPress, nul besoin d’être développeur pour créer un très bon site Internet. L’interface permet de rapidement prendre en main la création de contenus et les très nombreux thèmes et plugins apportent toutes les fonctionnalités dont on peut avoir besoin sans coder. WordPress est encore aujourd’hui le premier outil low-code d’Internet même s’il ne se positionne pas autant que ses concurrents sur cette tendance de fond. Avec WordPress, manipuler le code n’arrive que dans un second temps pour effectuer une avancée fonctionnelle importante.
La popularité – WordPress profite d’un cercle vertueux grâce à son antériorité et son adoption massive. La communauté de développeurs WordPress est gigantesque, les milliers de plugins permettent d’ajouter n’importe quelle fonctionnalité, chaque question d’utilisateur a sa réponse sur stackoverflow.com et les offres d’hébergement sont extrêmement nombreuses. Finalement, faire le choix de WordPress, c’est la garantie de ne jamais se retrouver dans une impasse. Autrement dit, WordPress n’est jamais un mauvais choix.
Le SEO – WordPress permet à n’importe qui de faire des contenus riches et biens référencés par Google. WordPress est nativement “SEO friendly”. Par ailleurs, les plugins Yoast SEO et Rank Math permettent de cocher toutes les cases des bonnes pratiques du référencement naturel sans coder et sans effort. Le SEO étant devenu extrêmement complexe et compétitif, le poids de ce critère est donc massif.
Le manque de vélocité – La conception même de WordPress engendre des problèmes de performance difficiles à compenser. Ce problème est structurel, car il provient notamment de PHP, bien moins performant que les frameworks JavaScript, de la sursollicitation de la base de données en production, de la lourdeur des plugins et la structure monolithique du CMS (Front Office et Back Office indissociables). Malgré un plugin de cache, un serveur performant, un système de cache côté serveur et d’autres optimisations plus marginales, WordPress reste et restera un CMS lent alors que les utilisateurs attendent des contenus rapides.
Les vulnérabilités et les mises à jour permanentes – WordPress est par ailleurs un système très exposé aux vulnérabilités. Ses failles de sécurité, dont certaines relèvent de la conception même de l’outil, font courir le risque d’attaques aux effets potentiellement dévastateurs (perte de données, de revenus, etc.). Les mises à jour sont par ailleurs incessantes, ce qui génère des coupures incontrôlées et des incompatibilités entraînant parfois l’arrêt du site.
Le manque de fonctionnalités natives – WordPress est un CMS qui n'offre pas nativement les fonctionnalités attendues par la totalité des créateurs de contenus. On pense par exemple aux fonctionnalités SEO de base comme la possibilité d’éditer les métadonnées. Il s’agit aussi de l’insertion de table des matières ou d’un sitemap complet. Ces manques sont compensés par des plugins qui alourdissent le CMS et génèrent des incompatibilités.
Le manque de scalabilité – Du fait de sa conception monolithique et du format “blogging”, WordPress n’est pas conçu pour gérer des contenus structurés avec des attributs complexes, des données produit avec des interdépendances, etc. Par ailleurs, l’augmentation linéaire du trafic fait augmenter exponentiellement le nombre de requêtes en base de données. Ceci provoque des “crash” intempestifs de plusieurs secondes à chaque fois. Pour fonctionner sans coupure, un site WordPress ayant un trafic de plus de 50k visiteurs /mois doit être hébergé sur un serveur dédié premium.
Le coût de la mise à niveau – Certes, le coût de possession d’un site WordPress est très faible comparativement à des CMS propriétaires comme Webflow ou Shopify. Toutefois, le coût pour optimiser et sécuriser un site ainsi que le coût de thèmes premiums, des plugins spécifiques et les développements personnalisés peuvent très vite s’envoler.
Ayant à l’esprit la volonté de conserver ce qui fait le succès de WordPress tout en se délestant des points négatifs, voici une recommandation de “stack” intéressante pour le lancement d’un nouveau site Web en 2023.
1) HUGO + Netlify CMS
HUGO est un générateur de sites statiques. Il est dépourvu de base de données, ce qui lui permet de charger extrêmement rapidement. Il permet tout de même de créer des contenus texte riches et des contenus structurés grâce au support de fichiers markdown, CSV et JSON. Les sites HUGO peuvent être hébergés gratuitement et simplement sur Netlify qui propose un CMS (Netlify CMS) permettant d’éditer les contenus et de régénérer l’ensemble du site à chaque sauvegarde.
HUGO est une excellente alternative à WordPress, car son coût de possession est nul, la sécurité est totale et les performances sont inégalables (aucune requête en base de données lors du chargement d’une page). Il faudra tout de même jouer avec le code HTML et CSS du site, mais cela se révèle être très simpliste, car HUGO n’utilise pas de JavaScript. Il utilise par ailleurs des shortcodes comme WordPress pour insérer des variables là où on le souhaite. Les shortcodes sont exécutés au moment de la génération du site alors que WordPress les exécute à chaque chargement de page.
Ghost est un CMS monolithique comme WordPress. Sa conception autour d’un framework JavaScript est toutefois bien plus moderne et beaucoup plus performante. Les plugins et les thèmes sont par ailleurs plus contrôlés que ceux de WordPress.
La force de Ghost est d’offrir une expérience ultime de création de contenu. Tout est conçu pour permettre à des créateurs exigeants de produire des contenus d’exception. Il met également les créateurs sur les rails du futur de la création de contenu. En effet, le Web s’oriente vers un meilleur respect de la vie privée et l’internalisation des données de son audience. En intégrant des contenus accessibles uniquement aux membres, Ghost permet de développer une audience fidèle et monétisable d’une manière plus pérenne qu’avec l’affiliation ou la publicité.
La combinaison Gatsby avec le CMS Tina.io est une version avancée de HUGO + Netlify CMS. Cette “stack” s’adresse aux plus technophiles qui ont envie de travailler avec un framework JavaScript moderne ainsi qu’un CMS se rapprochant beaucoup de ce que l’on peut faire avec WordPress.
Gatsby est le générateur de sites statiques permettant de concevoir les sites les plus rapides du Web. Le coût de possession d’un site Gatsby est également nul, car, tout comme HUGO, il peut être hébergé gratuitement sur Netlify. Les plugins sont extrêmement nombreux, ce qui rend les possibilités quasiment infinies. Toutefois, il faudra être accompagné d’un développeur React pour arriver à ses fins.
Une fois le site en production, les créateurs bénéficient d’un CMS plus performant que Netlify CMS avec Tina. Tina.io permet par exemple d’éditer les pages de son site comme un “Page Builder” qui n’a aucune conséquence négative sur les performances du site (contrairement à Elementor par exemple).
Strapi est un Headless CMS français très puissant. Il permet à une personne non technique, mais disposant d’une approche structurée de concevoir l’architecture de son site Web ou de son blog assez facilement. Strapi est devenu plus complexe avec les dernières versions, mais il d’autant plus capable de gérer énormément de données et des contenus structurés.
Qui dit Headless CMS dit nécessité de concevoir un front office entièrement. Strapi s’adresse donc aux équipes constituées de développeurs Front End capables de construire intégralement une interface à partir des données de Strapi.
Il y a peu d’incertitudes sur le fait que WordPress restera très établi dans le paysage des CMS encore plusieurs années. Toutefois, WordPress se heurte de plus en plus à la problématique des performances qu’il est coûteux de compenser avec des plugins payants, une optimisation du code et des serveurs premiums.
Il est donc temps d’envisager d’autres CMS open source. C’est sans aucun doute du côté des générateurs de sites statiques que l’on peut réaliser des gains quantiques en termes de performance et de sécurité. Et ce, sans sacrifier les avantages de WordPress auxquels nous nous sommes habitués.
Cela fait 15 ans que je crée des sites de contenus avec WordPress dont le plus récent, Spendways, donne satisfaction sur tous les plans. Cependant, les tests que j’ai pu réaliser avec HUGO et Ghost me convainquent qu’il s’agit là des meilleures alternatives à WordPress pour la majorité des créateurs de contenus.

Selon les données de W3Techs , WordPress est utilisé par 43,2% de tous les sites Internet en 2022. Les détracteurs de WordPress prédisent sa fin avec des arguments tout à fait valides. Mais la réalité des chiffres montre que c’est tout le contraire…
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