Vivre dans sa bulle, ce pourrait bientôt être plus qu’une simple expression. Alors que la pollution de l’air atteint un niveau préoccupant dans les grandes métropoles, certains architectes et designers veulent proposer aux citadins de se réfugier dans des dômes de verre, à l’air préservé des gaz d’échappement et des fumées industrielles. L’idée n’est pas neuve : dans les années 1960, l’architecte américain Richard Buckminster Fuller imaginait déjà une énorme structure de verre au-dessus de Manhattan pour protéger le quartier des affaires de la pollution. Plus de cinquante ans plus tard, son rêve pourrait bien voir le jour, grâce aux efforts des architectes coréens Soomin Kim et Seo-Hyun Oh. Récompensé par la mention honorable du concours de design de gratte-ciel Evolo en 2016, leur projet grandiose vise à placer le célèbre Empire State Building (381 mètres de haut) sous une gigantesque cloche transparente : comme un fromage ! Cette enveloppe cristalline serait composée de centaines d’alvéoles vitrées qui créeraient un bouclier protecteur contre les nuisances sonores et la pollution. Chacune serait reliée, à l’intérieur, à une petite plateforme qui soutiendrait des plantes donnant, de loin, l’image d’une couverture végétalisée autour du gratte-ciel.
Outre l’aspect esthétique, ces végétaux permettront d’absorber le dioxyde de carbone (CO2) à l’intérieur du dôme. Des panneaux solaires capteront l’énergie du soleil et alimenteront en électricité le bâtiment et les petits îlots de verdure. Un système de récupération des eaux de pluie assurera l’arrosage de ces plateformes. Ces dernières disposeront également d’un capteur climatique, capable d’évaluer les besoins en lumière, en eau ou en température de chaque îlot pour optimiser de façon individuelle la culture. Le gratte-ciel pourra ainsi devenir une montagne végétale et fournir fruits et légumes à ses occupants. Des drones survoleront les jardins pour les entretenir. « Pour nous, le gratte-ciel est une sorte d’icône du capitalisme, explique Soomin Kim. Il a conduit à isoler les gens de leur environnement naturel, mais notre monde est en train d’évoluer et nous proposons de l’adapter à cette nouvelle donne. » Quelques obstacles demeurent toutefois, « pas tant sur le plan technologique que sur le plan financier », précise Soomin Kim. Les architectes devront aussi faire face à des difficultés administratives et politiques, car le projet changerait le visage d’un monument phare de New York.
D’autres designers développent des concepts comparables, à une échelle plus raisonnable. C’est le cas du studio britannique Orproject, qui a dessiné un parc extérieur, fermé par un toit transparent. Cet équipement ne permet pas seulement d’aller au jardin les jours de pluie. La température et l’humidité y sont surveillées et ajustées pour créer un climat particulier, comme dans une serre : ni trop chaud ni trop humide, mais parfait pour les usagers et les plantes. L’air y est purifié, idéal pour les mégalopoles comme Pékin ou New York, noyées dans les particules de CO2. La capitale chinoise a d’ailleurs réfléchi à une telle structure pour répondre à la demande de sa population. Les architectes d’Orproject utilisent un plastique très léger, qu’ils présentent comme la meilleure alternative au verre et la moins coûteuse. Un matériau qui a déjà été utilisé pour plusieurs stades, comme ceux de Munich et de Nice.
De tels dômes pourraient également abriter des fermes verticales dans les villes, en leur assurant des températures et des taux d’humidité parfaits pour les cultures. C’est le projet de l’entreprise suédoise Plantagon, qui vient de débuter un chantier à Linköping, près de Stockholm. En plus de protéger de la pollution, cette immense structure permettra de produire fruits et légumes, même dans le rigoureux climat suédois. Autre avantage, les plantes pourront absorber une partie de l’air pollué afin de renvoyer de l’oxygène dans la ville. Pour le moment, les villes sous dômes n’existent que dans les livres de science-fiction. Mais si de véritables mesures ne sont pas prises pour purifier l’air de notre planète, elles pourraient devenir une réalité. Et même s’exporter dans l’espace… Sur Mars, une idée pour rendre la Planète Rouge habitable serait de construire de grands dômes et d’y injecter une atmosphère respirable, créant ainsi une véritable biosphère. Dans plusieurs dizaines d’années.
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