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Avec « Le Magicien », le grand écrivain irlandais livre un superbe roman biographique, hommage nuancé à ce moderne absolu qu’est l’auteur de « La Mort à Venise ».
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Temps de Lecture 4 min.
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« Le Magicien » (The Magician), de Colm Toibin, traduit de l’anglais (Irlande) par Anna Gibson, Grasset, « En lettres d’ancre », 608 p., 26 €, numérique 18 €.
L’œuvre et la personne de l’écrivain allemand Thomas Mann (1875-1955) posent une sérieuse énigme à l’histoire littéraire. Contrairement à bon nombre de ses ­contemporains, ce classique de la modernité, incarnation de l’Allemagne des Lumières, de la ré­conciliation avec les mœurs démocratiques, jouit, depuis les années 1980, d’un regain de faveur aussi bien auprès du public interna­tional que des nouvelles générations d’écrivains allemands. Outre-Rhin, il est rare que les nouveaux auteurs ne caressent pas secrètement l’ambition d’écrire leur « grand roman mannien ». L’homosexualité latente de ce père de six enfants, le brouillage des pistes narratives trop simples et la distance ironique qui caractérisent son style n’ont cessé de captiver cinéastes, auteurs et critiques. Depuis les années 2000, il est devenu un ­sujet de prédilection pour les ­études queer. Comme l’a fort bien ­résumé l’écrivain Daniel ­Kehlmann, lauréat du prix Thomas Mann, en 2008 : « Serait-il possible que sa grandeur soit également inséparable d’un côté ­sombre et que ce qu’il a de grandiose ne puisse être accessible sans ce qui nous dérange en lui ? »
Le vaste roman biographique proposé par l’écrivain irlandais Colm Toibin, Le Magicien, donne une superbe confirmation à cette hypothèse. En insistant sur la dualité ­foncière de l’existence comme de l’écriture de Mann, ce livre fournit l’une des raisons de l’inoxydable et paradoxale familiarité que l’auteur de Tonio Kröger (1903) continue à susciter un peu partout dans le monde. L’ambivalence d’une modernité écartelée entre progrès et barbarie, entre mondialisation et enracinement, se reflète d’ailleurs dans l’entreprise même de Toibin. Quand on est soi-même un auteur prolifique, se vouer à un écrivain enraciné dans un ­espace culturel et linguistique ­différent du sien, se plonger des années durant dans l’immense bibliographie qui le ­concerne ­témoigne à la fois d’une grande générosité littéraire et d’une volonté d’échapper aux ­assignations.
Colm Toibin, qui ne pastiche ­jamais son modèle, met du reste sa démarche en scène, ou « en abyme », dans un passage où Mann, surpris en Suède par la ­déclaration de guerre de 1939 et alors qu’il tente de regagner en toute hâte son refuge américain, est bloqué par des fonctionnaires britanniques : « Quand les douaniers découvrirent un dessin de Thomas représentant une pièce, avec une table ovale au centre et des noms griffonnés tout autour, ils devinrent soucieux. “C’est pour mon roman [Charlotte à Weimar, 1939], expliqua Thomas. C’est un croquis de la salle à manger de Goethe. Voyez, son nom est écrit ici, et les autres noms sont ceux de ses invités. Cela se passait au début du XIXe siècle. – Comment savez-vous qui était présent autour de la table ? demanda l’un des douaniers. – Je n’en sais rien. J’imagine de quelle façon ils étaient ­assis pour pouvoir imaginer leur conversation”. »
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