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De BTS à Blackpink, en passant par Seventeen, Twice, Ateez ou encore Stray Kids… De nombreux groupes de K-pop sont en première ligne d’une révolution de l’industrie musicale  qui accorde de plus en plus de place aux artistes non-occidentaux.
Alors qu’il y a quelques années, il était difficile d’imaginer une performance d’un groupe de K-pop à la télévision française, le “girl group” Blackpink s’est retrouvé en tête d’affiche du concert évènement du Gala des Pièces jaunes, diffusé samedi 28 janvier à 21h10 sur France 2.
Coup de génie marketing de la chaîne ou reconnaissance (tant attendue) de la K-pop en France ? Une chose est sûre : il n’est plus possible de faire l’impasse sur le phénomène musical venu tout droit de Corée du Sud. Un succès incroyable dont les origines remontent à une trentaine d’années.
C’est avec le titre Nan Arayo (I Know) que le trio Seo Taiji and Boys fait ses premiers pas sur scène au sein d’une émission coréenne en avril 1992. Bien que la prestation du groupe ne séduit pas les membres du jury, la chanson connaît une popularité incontestable parmi les jeunes du pays dès le lendemain.
“La musique de Seo Taiji and Boys était inédite, mêlant rap, hip-hop et même un peu de jazz”, décortique Areum Jeong, professeure spécialiste de la K-pop à la Sichuan University-Pittsburgh Institute. D’après la chercheuse, “le groupe a aussi donné une voix à la jeune génération de Corée du Sud grâce à ses chansons traitant de questions politiques et sociales, ouvrant ainsi la voie aux stars de K-pop actuelles”.
Quatre ans plus tard, l’agence musicale SM Entertainment forme le groupe masculin H.O.T., devenant ainsi le prototype du “système K-pop” reposant sur le recrutement des artistes par le biais d’auditions puis comprenant une formation de plusieurs années. “Avant d’être placés au sein d’un groupe, les apprentis suivent des cours de chant, de danse, de langues étrangères et même parfois une formation aux médias”, détaille Areum Jeong. Un modèle adopté depuis adopté de nombreuses autres agences coréennes, telles que HYBE, JYP Entertainment ou encore YG Entertainment.
Si l’industrie de la K-pop se démarque par sa structure organisée, celle-ci est également caractérisée par ses chansons qui mêlent coréen et anglais, et mixent plusieurs genres musicaux. Grâce à ses chorégraphies dynamiques et ses clips spectaculaires, la K-pop fascine et s’exporte au-delà du continent asiatique dans les années 2010, notamment via YouTube. Cet engouement contribue encore largement à la diffusion de la culture sud-coréenne à travers le monde qui, surnommée Hallyu (“vague coréenne”, en français), est portée par la musique, le cinéma, les séries télévisées ou encore la cuisine de Corée du Sud.
“Lorsque vous êtes fan d’un groupe de K-pop, vous allez naturellement regarder leurs interviews dans les émissions coréennes”, souligne Jenna Gibson, chercheuse à l’Université de Chicago. “À partir de là, vous allez vous intéresser au contexte culturel et social qui entoure ces conversations, ou même apprendre le coréen”, ajoute la spécialiste de la Corée.
L’un des principaux attraits de la K-pop repose sur la sincérité de ses idoles.
Détenant un pouvoir de soft power impressionnant, certaines stars de K-pop sont même parfois amenées à adopter un rôle diplomatique. En septembre 2021, les membres du groupe BTS avaient été nommés “envoyés spéciaux pour les générations futures et la culture” par le président coréen Moon Jae-in, avant de livrer un discours aux Nations Unies.
Impossible de se pencher sur le phénomène de la K-pop sans mentionner sa communauté de fans, connue pour sa passion et sa forte mobilisation sur les réseaux sociaux. Les fans soutiennent leurs groupes favoris, que ce soit en achetant leurs albums ou en suivant leur actualité, mais la professeure Areum Jeong précise que ces efforts sont loin d’être unilatéraux : “L’un des principaux attraits de la K-pop repose sur la sincérité de ses idoles.”
Elle précise que “le phénomène est unique en son genre car il favorise une relation particulièrement forte entre les artistes et leurs fans” par le biais d’une communication constante. Cela passe par de nombreux contenus plongeant les fans au coeur du quotidien des artistes, tels que des directs, des vidéos coulisses, la publication de photos et de messages ou encore la mise en place d’événements de rencontre.
“J’ai pu faire un appel vidéo avec un membre du groupe Ateez, Yeosang, après avoir été tirée au sort en août dernier”, raconte par exemple Romane, 24 ans, également fan de Seventeen, Stray Kids et BTS. “J’étais tellement contente de pouvoir lui parler et lui poser toutes les questions que je voulais. C’est une expérience que je souhaite à tou.te.s les fans de K-pop de vivre un jour”, confie la jeune admiratrice.
En parallèle de son succès grandissant, il n’est pas rare de voir la K-pop faire l’objet de débats. Le fonctionnement même de l’industrie, reposant sur un environnement compétitif, amène notamment à se questionner sur le bien-être de ses idoles. “Puisque la K-pop est basée sur un système où les agences investissent beaucoup d’argent sur la carrière des artistes, ces derniers subissent clairement une grande pression”, analyse Areum Jeong. Ces dernières années, la scène coréenne a d’ailleurs été marquée par certains cas d’abus de pouvoir et de dépression, voire même de suicides de têtes d’affiche.
Beaucoup de personnes ont une vision stéréotypée de ce qu’est la K-pop.
“Cependant, je pense que beaucoup de personnes ont une vision stéréotypée de ce qu’est la K-pop, nuance l’enseignante, si nous regardons l’industrie musicale occidentale, celle-ci n’est malheureusement pas non plus épargnée par les suicides et les scandales”. De la même manière qu’en Occident (où Britney Spears a été libérée de sa tutelle après 13 ans et Taylor Swift ré-enregistre ses premiers albums pour reprendre le contrôle sur sa musique), le monde de la K-pop évolue vers un système davantage respectueux de ses chanteurs.euses.
Un changement qui passe notamment par la libération de la parole des artistes, de plus en plus encouragés à communiquer ouvertement sur leur santé mentale.
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