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Dans leur histoire, tous les pays ont eu besoin de réunir leur peuple sous un même symbole afin de créer un sentiment d’appartenance qui l’unit et l’identifie en tant que nation.
 
Les références historiques espagnoles du 16e et 17e siècles suggèrent l’existence d’une bannière impériale, appelée « Suntur Paucar » décrite par Bernabé Cobo dans sa chronique « Histoire du nouveau monde » comme un petit drapeau carré faite en toile de coton ou de laine. Ce drapeau n’était pas le drapeau du Tahuantinsuyo (Empire inca) comme nation mais plutôt un symbole propre et spécifique à chaque Inca qui gouvernait. Cet emblème inca était le plus souvent représenté suivant un modèle avec un arc-en-ciel, deux serpents et un soleil central.
 
Il existe une erreur récurrente qui reconnaît le drapeau arc-en-ciel aux 7 couleurs comme étant le drapeau du Tahuantinsuyo. Cette association ne possède pas en réalité de fondement historique, il s’agit de la création, en 1973, d’une radio qui sera par la suite adoptée pour être le drapeau de la ville de Cusco.
 
Pendant la gestion du territoire péruvien par l’État espagnol, le vice-royaume du Pérou a adopté la bannière royale de la monarchie espagnole symbolisant ainsi la loyauté à la couronne.
 
Cette bannière royale de la monarchie espagnole est celle qui a été remise à José de San Martín une fois obtenue l’indépendance du Pérou. En effet, de 1785 à la bataille de Ayacucho en 1824, les royalistes arboraient le dessin actuel du drapeau espagnol. 
 
Quand ont commencé les soulèvements contre le système vice-royal, plusieurs symboles ont été créés pour différencier les séparatistes des loyalistes à la couronne espagnole. En ce sens, en 1811, le mouvement de Francisco de Zela a levé un drapeau bleu et blanc. Et en 1812, durant la révolte de Huanuco à laquelle a participé Juan José Crespo y Castillo, les patriotes se sont identifiés en portant un drapeau complètement rouge. Pendant la période de l’émancipation, puisqu’il n’existait pas de drapeau qui représentait les troupes indépendantistes du Pérou, l’Amiral Guillermo Miller en a dessiné un pour unir les Péruviens patriotes. Il s’agissait d’un drapeau bleu marine avec en son centre un soleil doré.
 
En 1820, José de San Martín a dessiné un drapeau divisé par deux lignes diagonales, blanc et rouge, avec une couronne de laurier entourant un soleil qui sort derrière des montagnes, au-dessus d’un océan. Ce premier véritable drapeau péruvien a été utilisé jusqu’à l’établissement par le peuple d’un Gouvernement général et l’indépendance du Pérou, le 28 juillet 1821.
 
L’origine des couleurs du drapeau a connu diverses interprétations. Par exemple, pour l’historien Mariano Paz Soldan, les couleurs ont été reprises des drapeaux chilien et argentin, dont les troupes faisaient partie de l’armée de libération du Pérou. Une autre version, sans fondement historique, met en relation les couleurs rouge et blanche du drapeau à celles du plumage de l’oiseau appelé « Parihuana », un flamand aux ailes rouges et le ventre blanc, qui aurait inspiré San Martín lors d’un rêve. Cette version provient du conte « Le rêve de San Martín » publié par Abraham Valdelomar en 1917.
En 1821, a également été approuvé le dessin du premier blason réalisé par José de San Martín, composé par un paysage avec un soleil levant au-dessus des Andes vu depuis la mer, entouré par une couronne de laurier, et en arrière-plan, les drapeaux des États Argentin, Chilien et Péruvien, ainsi qu’un bananier. À gauche, un condor et à droite, un lama, le tout placé sur une base où figure un parchemin avec la devise « Renacio el sol del Perú ».
 
En 1822, José de Torre de Tagle, délégué suprême de la République, a décrété un nouveau dessin avec trois bandes horizontales, deux bandes rouges aux extrémités qui encadrent une bande blanche avec, en son centre, un soleil rouge similaire au soleil du drapeau patriote utilisé par Guillermo Miller. 
 
Ce modèle n’a pas prospéré pour avoir provoqué des ravages sur les champs de batailles à cause de sa similitude avec le drapeau espagnol. Il a donc été modifié cette même année vers une version à trois bandes verticales.
 
En 1825, pendant la dictature de Simon Bolivar, le congrès constituant a promulgué la loi des symboles patriotiques qui a modifié le drapeau en remplaçant le soleil rouge par le blason dessiné par José Gregorio Paredes et Francisco Javier Cortés. Ce blason se divise en trois parties qui représentent les trois royaumes naturels du Pérou : une vigogne à gauche pour le royaume animal, l’arbre de la « quina » pour le royaume végétal et au-dessous, une corne d’abondance pour le royaume minéral, d’où sortent 25 pièces d’or (en relation avec la date à laquelle a été dessiné le blason).
 
En raison de la perte des deux territoires de Taríca et Tarapacá, suite à la défaite du Pérou dans la bataille de Arica contre le Chili, le 7 juin 1880, le blason a été modifié pour faire apparaître deux pointes cassées sur la branche de palmier (à gauche), comme souvenir des deux provinces arrachées à la patrie péruvienne.
 
En 1895, a été créée la marche nationale péruvienne, une chanson militaire qui appelle les Péruviens à l’amour, le respect et le sacrifice pour leur drapeau : « Tout Péruvien doit sentir vibrer dans son cœur l’amour pour le drapeau du pays. Sous ses plis combattre, et si nécessaire, en son honneur, mourir ».
 
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Guillaume FLOR
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