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Nordpresse, un site « parodique » proche des milieux d’extrême droite, a été ce weekend bloqué par Facebook. En pleine affaire Benalla, il n’en fallait pas plus pour crier à la censure de la part du média, et affirmer que le géant US censurait des pages et contenus gênants pour le gouvernement. Cet imbroglio montre à quel point la place de Facebook est devenue cruciale et complexe dans la diffusion de l’information.
Dimanche, le site nordpresse.be crie au scandale, et affirme que Facebook censure les publications du site. Concrètement, il devient impossible de poster le moindre article de nordpresse sur Facebook. En pleine affaire Benalla, le site de parodique (plus proche d’ailleurs, d’une usine à fake news que du Gorafi) affirme, sûr de son fait, que c’est une censure pour empêcher l’information de se diffuser dans la population.
Attention, ceci n’est pas une blague. Facebook est en train de censurer tout le contenu humoristique sur l’affaire #Benalla #affaireBenallamacron #Benallagate pic.twitter.com/9vTTpaSCFn
— Nordpresse (@Nordpresse) 22 juillet 2018
Il n’en fallait pas plus pour exciter les complotistes et opposants de tout poils : médias russes, France Insoumise, et extrême droite se sont tous unis pour dénoncer ce complot médiatique. Il faut dire que le timing posait question…
Et maintenant la censure sur les réseaux sociaux. C’est absolument intolérable.
Une explication, @facebook et @Elysee ?#AffaireBenallaMacron https://t.co/urgoj6dOdn
— Raquel Garrido (@RaquelGarridoFr) 22 juillet 2018
Le sujet est en tout cas sensible et beaucoup en profitent pour rappeler que nordpresse n’est pas un simple satyrique du même acabit que le Gorafi, mais plutôt un site de Fake News à visée politique. Le site est en effet bien plus ambigu qu’un « Gorafi Belge », comme il est souvent qualifié, et son positionnement est proche des mouvances identitaires. Nordpresse se plaît d’ailleurs à brouiller les pistes en modifiants les noms de domaine de ses articles (ce qui est très discutable). Le site utilise en effet des url en « lecanardenchaine.net » ou « franceinfo.com » pour brouiller les pistes.
Face au tollé provoqué par cette disparition de nordpresse, très largement amplifiée par le bruit médiatique autour du scandale Benalla, Facebook s’est feint d’un communiqué pour expliquer la situation. Il ne s’agirait en fait que d’un simple problème technique empêchant le chargement des données de l’aperçu. Facebook précisant clairement que « les contenus de Nordpresse sont autorisés sur Facebook. »
Pas de censure politique donc, et surtout une excellente démonstration de la posture de plus en plus délicate dans laquelle se trouve Facebook face aux informations qu’il doit censurer.
Mark Zuckerberg expliquait quelques jours avant l’affaire Benalla que le rôle de Facebook n’était pas de censurer des informations remettant en cause l’holocauste (rappelons pour information que Zuckerberg est juif et pourrait pourtant être particulièrement sensible à ces discours révisionnistes). Dans cette interview donnée à Recode, le dirigeant de Facebook confirmait qu’il lui semblait normal d’autoriser Infowars, site d’information d’extrême droite révisionniste et conspirationniste, à continuer d’utiliser la plateforme. Leur page ne sera donc pas censurée, mais la portée de leurs posts pourraient être réduite.
Une position paradoxale, où la conception de la liberté d’expression est finalement très anglo-saxonne et particulièrement libérale. Difficile dans ce contexte d’imaginer une lutte sévère contre les fausses informations mises en ligne. En France, Facebook compte sur un réseau de médias partenaires (AFP, Le Monde…) pour fact-checker les informations publiées. Une initiative intéressante, mais qui semble bien dérisoire pour lutter contre les fausses informations. Et compter sur l’auto-régulation des membres et leur capacité à juger de la véracité d’une information semble là totalement illusoire.
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