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Les autorités et une partie du public israéliens ont violemment attaqué « Farha », un film en lice pour les Oscars et disponible sur Netflix qui montre notamment des soldats fusillant une famille palestinienne forcée à l’exode.
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LETTRE DE JÉRUSALEM
La scène principale du film Farha, glaçante, dure une vingtaine de minutes. Une famille palestinienne vient trouver refuge dans la cour d’une maison, la mère accouche d’un petit garçon. Dehors, la guerre fait rage : on est en 1948, peu avant ou peu après la proclamation de l’Etat d’Israël, au moment de la Nakba, lorsque plus de 700 000 Palestiniens sont forcés à l’exode par les milices armées sionistes. Des soldats israéliens font irruption, découvrent la famille. En quelques minutes, de sang-froid, ils fusillent les parents et leurs deux filles. Le nourrisson est abandonné à brailler jusqu’à l’épuisement ; le jeune militaire chargé de l’exécuter désobéit au dernier moment. Cachée derrière les planches en bois de la porte du garde-manger, l’héroïne, Farha, voit tout – et le spectateur est plongé dans l’horreur avec elle.
La réalisatrice Darin Sallam, qui signe ici son premier film, affirme s’être inspirée de faits réels. Des historiens ont documenté les crimes commis par les milices sionistes ; certains ont même démontré, archives à l’appui, qu’ils ne sont pas le fait de bavures isolées mais avaient été planifiés pour aider à la création d’Israël en 1948. En Israël, le sujet, qui touche aux racines mêmes de l’Etat, est tabou. La version officielle veut que les combattants sionistes se soient juste défendus face aux armées arabes qui menaçaient l’existence du pays. Farha est la première fiction à porter un récit palestinien de la Nakba sur grand écran. Avec une puissance de frappe certaine : le film représentera la Jordanie aux Oscars 2023 et est sorti sur Netflix le 1er décembre.
Les Israéliens ont tenté de limiter sa diffusion. Fin novembre, alors la réalisatrice affirme recevoir menaces et insultes sur les réseaux sociaux, des internautes appellent à se désabonner de Netflix. L’équipe du film a dénoncé une vaste campagne orchestrée par des centaines de personnes afin de faire descendre la note de Farha sur le site de référencement IMDb. « Ces tentatives pour faire taire nos voix en tant que sémites arabes et en tant que femmes réalisatrices, pour nous déshumaniser et nous empêcher de raconter nos propres histoires, notre récit et notre vérité vont à l’encontre de la liberté d’expression », s’est-elle indignée sur Instagram.
« Ce déni sert à perpétuer l’oppression et le meurtre de Palestiniens. » Rachel Beitarie, directrice de Zochrot
Les autorités s’en sont mêlées, faisant pression pour annuler la projection de Farha au théâtre arabe Al Saraya, à Jaffa. En vain. « Qu’un théâtre israélien offre sa scène aux mensonges et à la diffamation est honteux », a déclaré, sans avoir vu le film, le ministre de la culture, Chili Tropper. Il a poussé le ministre des finances, Avigdor Lieberman, à demander la suspension des subventions publiques d’Al Saraya – elles représentent environ la moitié du budget du théâtre. « Il n’y a pas de place à la calomnie des soldats » israéliens, a renchérit M. Lieberman, connu pour ses diatribes antiarabes. « Nous avons le droit à la liberté de création artistique », ont répondu les organisateurs.
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