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À Rennes, l’équipe de la start-up Everest (avec Aurélien Pasquier, debout au centre) planche sur le concept de « nanosites ». Pour un Internet moins gourmand en énergie. © Christian Veyre / Ouest-France
De quoi parle-t-on ?
Lancer une requête sur Internet, archiver un mail professionnel, visionner sa série préférée sur Netflix… Tous ces usages participent de notre empreinte numérique. Le cloud, c’est tout sauf virtuel !, explique doctement Frédéric Pineau, directeur technique d’Artwaï, une agence web installée à Rennes. Le hic réside dans le fait, qu’avec le temps, nos usages ne font que s’intensifier. Et ce même s’il existe encore des zones blanches en France et qu’une partie de l’humanité n’est toujours pas connectée…
Pas simple de circonscrire avec précision l’étendue du problème ! Il faut dire que les objets du délit sont nombreux… Et les méthodes de calcul pour le moins aléatoires…
Côté évaluation, là encore, il y a pas mal de paramètres à prendre en considération comme l’inventaire des équipements, les flux associés, l’électricité consommée… Mais il faut aussi évaluer l’impact de la fabrication, de l’utilisation au quotidien, ainsi que de la fin de vie. Et ça marche sensiblement pareil pour les équipements, comme pour les flux.
Doit-on s’inquiéter ?
Il serait grand temps… Trois chiffres pour s’en convaincre, la face cachée du numérique c’est 4,1 milliard d’utilisateurs, 19 milliards d’appareils connectés (prévision de 48 en 2025) et plus de 67 millions de serveurs à travers le monde. Vertigineux ! D’autant que la menace est invisible. Et c’est là que réside le principal danger. Dans son livre, L’Enfer numérique, Voyage au bout d’un like, (éditions Les liens qui libèrent, 2021), le journaliste Guillaume Pitron déconstruit le mythe de la légèreté du net et assure que la pollution numérique n’est en rien immatérielle. Pour lui, cette dernière aurait même une couleur (vert pâle, correspondant aux câbles sous-marins qui glissent au fond des océans), un son (celui de tous ses serveurs qui sifflent étrangement comme une ruche), un goût (celui de l’eau des mers) et même une texture (celle de la roche rugueuse de laquelle on extrait le graphite qui permet de faire des téléphones portables)*. Sans parler des minerais du sang (tungstène, étain, tantale, or) et des rejets toxiques des déchets électroniques qui échappent aux filières de recyclage.
Existe-t-il des solutions ?
Oui, bien évidemment ! Greenpeace identifie, pour sa part, plusieurs leviers d’action. Ses priorités ? Lutter contre l’obsolescence programmée (et donc de privilégier l’achat d’équipements reconditionnés), limiter la lecture de vidéos en très haute définition, proscrire le recours aux appareils connectés à son domicile ou encore interdire les écrans vidéos publicitaires qui colonisent nos villes. Par ailleurs, l’ONG recommande d’éteindre, systématiquement, sa box Internet la nuit et durant ses vacances.
Autre bonne nouvelle : l’adoption, en France, de la loi Reen** en novembre 2021. Cette dernière vise, notamment, à sensibiliser le grand public sur les enjeux à venir, limiter le renouvellement des appareils numériques, développer des usages numériques écologiquement vertueux, promouvoir la sobriété des centres de données et enfin, favoriser les stratégies numériques responsables dans les collectivités. Vaste programme.
Qu’est-ce que le numérique responsable ?
Alors que faire ? La grande tendance est au numérique responsable. En entreprise comme dans les collectivités. Nous sommes au début du mouvement, mais la tendance va s’accélérer dans les mois à venir, estime Aurélien Pasquier, directeur de l’agence Everest spécialisée dans l’éco-conception de site Internet. Sa recette ? Le nanosite. En apparence, c’est un site comme un autre. Autrement dit, élégant en termes de design et performant en termes d’affichage… Seule différence : il émet jusqu’à 10 fois moins de gaz à effet de serre qu’un site Internet classique ! Le secret ? Avec un poids moyen de seulement 300 ko par page (sept fois moins que la moyenne mondiale), nos nanosites sont beaucoup plus légers que les sites classiques.
Cerise sur le gâteau, le nanosite est aussi compatible avec des terminaux (notamment les smartphones) datés et accessibles même avec des connexions bas débit. Frédéric Pineau, qui a participé à la rédaction de l’ouvrage collectif Eco-conception web, les 100 bonnes pratiques (aux éditions Eyrolles), confirme : Les avantages induits de l’éco-conception sont énormes : moins de maintenance, un meilleur référencement, un temps de chargement réduit… Le tout ce n’est pas de jouer uniquement sur le poids des photos et des vidéos, mais de penser contenus et d’avoir la volonté de communiquer moins pour communiquer mieux.
Quelle est l’empreinte de mon site ?
Pour le savoir, rien de plus simple, rendez-vous sur ecoindex.artwai.com
L’écoindex estime la performance environnementale d’une page web en analysant trois critères techniques (serveur, réseaux, terminal de consultation).
Qu’on se le dise : l’empreinte carbone d’un e-mail, avec une pièce jointe d’1 Mo, est équivalente à celle d’une ampoule, basse consommation, allumée pendant 1 h (Source : Ademe). © REUTERS
(1) Selon une étude portée par cinq chercheurs en aéronautique de l’école Isae-Supaéro, de Toulouse, le transport aérien serait responsable de 2 à 3 % des émissions de gaz à effet de serre, et 5 à 6 % de l’impact climatique des activités humaines.
(2) Selon un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement, le transport était responsable d’environ un quart des émissions totales de CO2 de l’UE en 2019, dont 60 % produits par les voitures personnelles.
*Ndlr : pour en savoir plus, lire son interview sur le site de Novethic.
** sur l’empreinte environnementale du numérique
Les bilans carbone sur le site de l’Ademe.
L’ambiance / le décor
Le rapport qualité / prix

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Les applications mobiles Ouest-France disponibles en téléchargement

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