La griffe de maroquinerie Delphine Delafon poursuit sa route sans celle qui l’a fait naître. Pendant l’audience de liquidation, demandée par la créatrice courant 2017, Judith Fabre, employée au sein de la marque de maroquinerie depuis quelques mois, s’est portée repreneur. Une offre acceptée fin novembre par le tribunal.


« La marque, je l’ai montée sans aucun apport et elle s’est bien développée, explique Delphine Delafon, mais au bout de six, sept ans, je voulais la faire évoluer en ajoutant une ligne de prêt-à-porter, pour l’image, tout en gardant les sacs, pour le côté commercial ».

Elle lance sa première collection de vêtements, avec le cuir en fil conducteur, à l’été 2017. Mais cette extension de son univers nécessite l’injection de fonds. Or, « mes associés doutaient de la rentabilité de ces nouveaux produits », regrette-t-elle. Elle qui tablait à l’origine sur une levée de fonds pour mener à bien ce projet regrette le manque de soutien de ces deux investisseurs. L’absence de capital supplémentaire la pousse à demander la liquidation de son entreprise lors d’une première audience au tribunal, en septembre dernier.
Alors que la fondatrice s’était faite à l’idée de la disparition de son entreprise, Judith Fabre, travaillant depuis peu au service commercial de la marque, fait une offre de reprise qui est acceptée par le tribunal, en novembre dernier. Marie Chalamet, aujourd’hui responsable communication de la marque détaille : « Judith Fabre est très attachée à cette marque puisqu’elle était, avant d’y travailler, une cliente fidèle. Elle ne voulait pas voir l’entreprise disparaître ».  Elle s’attèle donc aujourd’hui à son développement, mais sans Delphine Delafon.

Rebaptisée Delafon Paris, la griffe se concentre désormais sur son produit phare : le sac. Et fait disparaître l’offre de prêt-à-porter. La plupart des salariés, dont Clémence Moutoussamy, anciennement freelance pour la marque et devenue aujourd’hui directrice artistique, sont restés au sein de l’entreprise pour travailler sur la collection automne-hiver 2018/19. L’idée est de proposer une ligne de basiques reprenant le sac seau emblématique de la marque et d’y ajouter de nouveaux modèles, comme une besace. Le positionnement de Delafon Paris sera, à l’occasion de la sortie de cette nouvelle collection, réajusté. Auparavant vendus en moyenne 600 euros, les petits modèles devraient tournés autour de 400 euros cette saison, sans rogner sur la qualité, assure la responsable communication.

Côté distribution Delafon Paris s’appuie sur l’ancien réseau de Delphine Delafon, soit une sélection de trente points de vente en France et à l’international, dont Les Galeries Lafayette, Le Bon Marché et By Marie à Paris. La nouveauté portera sur le lancement d’un site marchand, prévu pour la fin de cette année.

Delphine Delafon a choisi de continuer d’évoluer dans le secteur de la maroquinerie en tant que designer freelance. Elle travaille aujourd’hui sur la prochaine collection d’une marque de maroquinerie française et pour d’autres griffes en Asie.
 
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