Dans la winetech, l'IoT arrive à l'âge de maturité L’écosystème s’est enrichi en deux ans d’une centaine de start-up dans l’univers du vin, dont beaucoup proposent des solutions connectées pour répondre à l’enjeu majeur du secteur : la data.
En cette rentrée de septembre, les foires au vin battent leur plein dans les grandes enseignes. Ce que les acheteurs ignorent, c'est que derrière chaque bouteille, le rôle de la technologie IoT ne cesse de croître. Les objets connectés se sont introduits dans le secteur du vin il y a déjà de nombreuses années mais 2022 a marqué un tournant : "L'offre est devenue plus efficace, elle s'est professionnalisée et se déploie désormais à grande échelle", confirme Laurent David, président de l'association La WineTech et copropriétaire du Château Edmus. Un avis partagé par Didier Grychta, le PDG du groupe Frio, spécialisé dans le domaine des caves à vin : "Un grand nombre d'entreprises avaient lancé des produits considérés comme des gadgets. Puis il y a eu une prise de conscience : il faut apporter une vraie valeur ajoutée." C'est selon lui ce qui a conduit à un passage à l'échelle des projets en 2022. Désormais "on compte des volumes importants, à l'image des déploiements du fabricant français d'étiquettes RFID-NFC Wid" qui a connecté au total plus de 3 500 000 bouteilles, corrobore Nicolas Moulin, président et fondateur de La Vie du Vin, start-up française spécialisée dans le suivi des parcours et des conditions de vieillissement des bouteilles de vin, depuis le château jusqu'au consommateur.
"Le digital et la donnée apportent une toute nouvelle expérience dans la production du vin et sa dégustation"
La professionnalisation des solutions connectées sur le marché a pour objectif de résoudre l'enjeu majeur du secteur : l'analyse de la donnée. Un enjeu qui revient à tous les niveaux, de la vigne au verre. "Le digital et la donnée apportent une toute nouvelle expérience dans la production du vin et sa dégustation", observe Laurent David, qui recense dans son association plus d'une centaine de start-up dans cet écosystème, contre 35 il y a deux ans. Pour la production par exemple, il existe des capteurs destinés à surveiller les feuilles de vigne afin de prévenir les maladies, comme la solution de la start-up française Vegetal Signals. "La façon dont on produit du vin n'est plus la même, il faut que le goût soit stable et le château doit réduire son niveau carbone", rappelle Béatrice Dominé, œnologue chez la société D-Vine.
Une fois en bouteille, la surveillance se poursuit, et donc la nécessité d'installer des capteurs. "L'évolution des vins en fonction de leurs conditions de conservation n'est pas documentée. Le vin prenant de la valeur dans le temps, le suivi de son profil gustatif est un paramètre pour lequel l'IoT à beaucoup de valeur", souligne Nicolas Moulin. La Vie du Vin, en proposant une solution d'asset tracking, répond également au manque de visibilité sur le stock du marché et aux problématiques de traçabilité. "Le secteur est marqué par une distribution morcelée", raconte-t-il, citant l'exemple de Champagne Philipponnat, qui a souhaité s'assurer qu'un lot destiné à l'Europe de l'Est suivrait bien le parcours prévu et s'est rendu compte qu'il avait abouti sur le marché italien.
L'internationalisation des ventes est un facteur en parallèle qui entre en jeu. "La Chine et la Grande-Bretagne plantent de plus en plus de vignes. De même, les vins du Nouveau-Monde séduisent toujours plus les consommateurs. Si la France veut rester la principale référence, il faut des outils capables de prouver la qualité du vin", certifie Laurent David, président de l'association La WineTech.
Une fois aux mains de son acquéreur, l'IoT reste un facteur essentiel pour "l'expérience client", rappelle Didier Grychta. Le groupe Frio et la start-up D-Vine ont fait de la connectivité le cœur de leur proposition de valeur. Pour le premier, connecter la cave à fin facilite l'inventaire aux propriétaires de plus de cent bouteilles, pour gérer les entrées et les sorties de chaque vin avec leurs caractéristiques. D-Vine a pour sa part conçu une machine connectée pour servir du vin au verre dans les conditions voulues par le vigneron. 
Les deux entreprises ciblent les restaurateurs. "Nous avions pensé le produit pour les particuliers mais il y a une forte demande des restaurateurs, à tel point que nous développons une offre à venir leur étant destinée", fait savoir Didier Grychta, PDG du groupe Frio. Preuve supplémentaire de la professionnalisation des solutions IoT, l'association La WineTech lance en cette rentrée, ce jeudi 8 septembre, une chaire destinée aux grands groupes comme LVMH ou la Maison Champagne Bollinger qui veulent avoir accès aux technologies.
La technologie en main, les acteurs n'ont plus qu'à convaincre. "Le principal frein aux déploiements reste le coût, qui peut dissuader les consommateurs ou limiter l'usage côté professionnel aux grands domaines", confie Laurent David. Le succès a été immédiat pour la start-up Aveine, qui a remporté un prix au CES de Las Vegas pour son aérateur de vin. Une poignée de fabricants français comme D-Vine se sont lancés sur le marché du vin au verre. "Le vin en capsule choque encore dans le secteur pour une distribution au verre mais c'est ce qui va non seulement modifier l'expérience, mais également la rendre irréprochable. Par exemple dans l'hôtellerie, dans les palaces, c'est ce qui permet de servir le vin en chambre en ayant un historique des goûts du clients", assure Thibaut Jarrousse, président et cofondateur de D-Vine, pour qui les perspectives de marché prévues sont considérables. "Nous avons 1 100 hôtels clients, nous en visons 400 000 dans toute l'Europe", indique le président, qui commercialise 48 000 flacons par mois.
Prochain défi pour l'IoT dans le secteur du vin : accompagner l'essor des NFT et du métavers. "Il y a beaucoup d'annonces dans les NFT, par effet de mode, mais dans le vin les projets sont vraiment prometteurs. Et il est nécessaire d'avoir des objets connectés qui fassent le lien entre le produit virtuel et celui physique", met en avant Laurent David, qui s'y est essayé : 10 magnums NFTisés du Château Edmus et ornés d'une œuvre d'art dessinée par le tatoueur Dimitri Hk ont été mis aux enchères. Quelques entreprises se sont emparées du sujet, à l'image de l'entreprise française Advanced Track & Trace. De son côté, La Vie du Vin prévoit une levée de fonds en fin d'année pour intégrer une blockchain et des smart contracts aux assureurs. Un moyen pour l'IoT de proposer encore une nouvelle expérience client.

En cette rentrée de septembre, les foires au vin battent leur plein dans les grandes enseignes. Ce que les acheteurs ignorent, c'est que derrière chaque bouteille, le rôle de la technologie IoT ne cesse de croître. Les objets connectés se sont…
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