Kim Tae Ri et Nam Joo Hyuk illuminent l’écran dans une série initiatique remplie de nostalgie et parcourue de véritables moments de grâce.
Le buzz était entièrement justifié. Lors de sa diffusion sur tvN entre le 12 février et le 3 avril 2022, Twenty Five Twenty One s’est imposé comme la série coréenne la plus populaire sur les réseaux sociaux. Kim Tae Ri et Nam Joo Hyuk, quant à eux, dominaient le classement des acteurs en Corée, suivis par Bona. Les scores d’audience sont à l’avenant avec une moyenne de 9,636% (chiffres Nielsen) et un pic à 11,513% pour son dernier épisode. Un succès encore prolongé sur Netflix avec pas moins de 171,61 millions d’heures de visionnage.
A l’origine de ce joli phénomène se trouve une équipe de proches collaborateurs talentueux issus de Hwa&Dam Pictures, une société filiale de Studio Dragon. Le projet a été mûri pendant deux ans par la scénariste Kwon Do Eun, qui retrouve une nouvelle fois le réalisateur Jung Ji Hyun après les mémorables Mr. Sunshine et Search WWW. Les retrouvailles ne s’arrêtent pas là, puisque le compositeur Im Ha Young était également au générique de Search WWW. Seul le réalisateur Kim Seung Ho n’a pas encore de drama à son actif.
Comme pour ses précédentes œuvres, la scénariste choisit d’ancrer son histoire dans un contexte à la fois riche et spécifique, en l’occurrence la crise financière asiatique de 1997.
En juillet 1998, lorsque débute l’intrigue en flash-back de de Twenty Five Twenty One, l’économie coréenne est encore lourdement affectée par des faillites d’entreprises en cascade – à titre indicatif, le PIB enregistrera une chute de -6,7% sur l’année. L’héroïne Na Hee Do (Kim Tae Ri), une lycéenne de 18 ans passionnée d’escrime, voit son équipe dissoute brutalement dans ce sillage. Avec la permission de sa mère, la célèbre présentatrice Sin Jae Kyung (Seo Jae Hee), elle finit par postuler dans l’équipe nationale d’escrime où se trouve son idole, la championne Go Yu Rim (Bona). Mais cette dernière accepte difficilement d’avoir une nouvelle rivale à ses côtés.
Durant la même période, Hee Do rencontre Baek Yi Jin (Nam Joo Hyuk), un aspirant journaliste de 22 ans issu d’une famille aisée. Yi Jin voit cependant son rêve s’effondrer lorsqu’il est contraint de devenir du jour au lendemain le pourvoyeur de sa famille après que son père est ruiné. Malgré la distance qui les sépare parfois, Hee Do et Yi Jin développent une affection durable l’un pour l’autre.
Instantané d’une époque, Twenty Five Twenty One décrit de manière très vivante le démarrage dans la vie d’un groupe de jeunes gens, un envol conditionné par les situations sociales et familiales de chacun dans une époque remplie d’incertitudes.
Si Na Hee Do vit dans le confort matériel grâce au travail de sa mère, cette dernière se montre froide avec elle, voire très dure quand l’envie lui en prend. La jeune fille trouve heureusement auprès de sa coach Yang Chan Mi (Kim Hye Eun) le cadre encourageant dont elle manque pour s’épanouir en tant que sportive.
A l’inverse, Yi Jin souffre de la lâcheté de ses parents qui le laissent seul avec de lourdes dettes. Il subit des préjugés de classe qui le poursuivent dans sa carrière et minent son estime de lui-même. Enfin, Go Yu Rim a la chance d’avoir des parents aimants et chaleureux, mais son titre de championne ne lui est d’aucun secours face à la grande pauvreté de sa famille.
Malgré son fond social, la série Twenty Five Twenty One n’est ni didactique ni misérabiliste. Elle est à l’inverse traversée par une énergie positive aussi contagieuse que le sourire de Na Hee Do. Ce sentiment est exprimé à travers la réalisation picturale de Jung Ji Hyun et Kim Seung Ho, qui reste constamment en lien avec les émotions des personnages.
On est notamment émerveillé par le sens du décor, la pureté des couleurs et la justesse des cadrages qui caractérise chaque plan. Les réalisateurs ont également le don de construire de grandes scènes autour d’instants de bonheur fugaces mais essentiels, ces moments précieux dont on sent qu’ils resteront gravés pour toujours, comme la fin magique de l’épisode 2 autour du pacte secret de Hee Do et Yi Jin, ou l’inoubliable scène de vacances du groupe d’amis dans l’épisode 10.
Ces moments de grâce sont sublimés par une très belle bande originale et d’excellentes chansons comme Starlight de TAEIL (NCT), Twenty-Five, Twenty-One 25th de Jaurim ou encore le sublime Your Existence de Wonstein.
Au cœur de l’intrigue, la relation entre les deux amoureux évolue par petites touches à mesure que l’adolescente survoltée devient une jeune femme déterminée. Na Hee Do est un personnage solaire tandis que Baek Yi Jin est résolument lunaire. Lorsqu’il déprime, elle sait spontanément comment lui rendre le sourire. Et quand elle manque de confiance en elle, il lui témoigne un soutien indéfectible. Chacun possède ainsi les qualités indispensables pour guider l’autre dans l’un des moments clés de son existence.
Dans le rôle de Na Hee Do, Kim Tae Ri est fabuleuse. Non seulement elle relève haut la main le défi d’incarner à 30 ans une simple adolescente, mais elle exprime avec une authenticité rare les émotions bouillonnantes de Hee Do, de sa passion pour l’escrime à la confusion des premiers émois amoureux, en passant par la joie de trouver une amie pour la vie et les inévitables peines de cœur.
Drôle et attendrissante, Kim Tae Ri prouve après le drama Mr. Sunshine et les films Mademoiselle et Space Sweepers l’étendue exceptionnelle de son registre. Son interprétation a d’ailleurs été justement récompensée lors des dernier Baeksang Art Awards, où elle a remporté le prix de la meilleure actrice.
Nam Joo Hyuk trouve quant à lui son plus beau rôle à ce jour. Charismatique mais discret, il donne de l’éclat au regard bienveillant de Baek Yi Jin sur Na Hee Do. S’il ne déméritait pas dans l’oubliable Start-Up, il a pris de l’assurance dans son jeu d’acteur et démontre une très belle complicité avec sa partenaire. Fait amusant, on a constamment le sentiment que Baek Yi Jin a 4 ans de plus que Na Hee Do, alors qu’il existe une différence d’âge inverse entre les deux interprètes.
Parallèlement, Hee Do vit une histoire d’amitié tumultueuse avec Go Yu Rim, son éternelle rivale en escrime. Il est rare que le thème de l’amitié féminine soit traité de manière aussi centrale dans un drama. Le fait que cette relation s’inscrive dans un cadre sportif traité avec sérieux évoque les meilleurs animes de sport féminin, comme Attacker YOU ! (Jeanne et Serge en version française), où l’accès à la maturité affective passe par le dépassement de soi. A ce titre, les scènes d’escrime de Twenty Five Twenty One sont palpitantes, à la fois superbement écrites, filmées et exécutées par les actrices.
Vue dans Girls’ Generation 1979, Bona du groupe de K-Pop WJSN fait preuve de beaucoup de justesse et de sensibilité dans son interprétation de Go Yu Rim. Plus on avance dans les épisodes, et plus ses face-à-face avec Kim Tae Ri sont chargés d’émotion, s’imposant parmi les moments les plus poignants du drama.
Malgré les obstacles auxquels ils sont confrontés, les protagonistes de Twenty Five Twenty One sont toujours captivants car ils font valoir leur libre arbitre selon leurs propres valeurs, quelles que soient leurs circonstances personnelles. Et ce, même au risque de sombrer dans de terribles dilemmes, comme Yi Jin qui est tiraillé entre ses sentiments pour Hee Do et son objectivité de reporter lorsqu’il couvre l’actualité sportive.
Ce traitement multidimensionnel vaut pour également pour les deux amis de nos héros, à savoir Moon Ji Woong (Choi Hyun Wook de Jirisan), qui dissimule un grand cœur derrière une façade nonchalante, et l’indépendante Ji Seung Wan (Lee Joo Myung de Kairos), qui ne peut pas rester sans rien faire face à l’injustice. Les deux acteurs se sont d’ailleurs fait remarquer pour leurs prestations respectives, notamment Choi Hyun Wook que l’on retrouve cette année dans le second rôle de Weak Hero Class 1.
A côté de ce feu d’artifice, il est regrettable que les scènes montrant Na Hee Do dans sa vie présente se révèlent si ternes. Non seulement elles n’apportent aucune dimension supplémentaire à la série – un prologue et un épilogue auraient suffi –, mais l’actrice de comédie musicale Kim So Hyun n’est pas convaincante et n’évoque pas un seul instant Kim Tae Ri.
Pour toutes ses qualités citées précédemment, Twenty Five Twenty One s’affirme néanmoins comme l’un des plus beaux dramas de l’année 2022, et sans doute l’une de plus belles séries jamais produites sur le passage à l’âge adulte.
Caroline Leroy
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