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Sur Internet, les articles de 500 à 800 mots sont légion. De nombreux contenus sont calibrés ainsi : suffisamment de mots pour que Google les référence, mais pas trop non plus pour pouvoir en publier beaucoup. C’est sans doute efficace pour obtenir de bons résultats SEO, mais l’engagement obtenu n’est pas optimisé. Face à ce constat, Tristan Ferne (R&D à la BBC) a publié un article sur Medium, Beyond 800 words: new digital story formats for news. 12 formats innovants sont présentés, pour mieux capter l’attention et l’intérêt du lecteur. Ils sont représentés dans cette matrice.
Nous présentons et illustrons ici plusieurs de ces formats qui nous paraissent particulièrement intéressants pour les médias et leurs lecteurs.
Il s’agit de vidéos optimisées pour la lecture sur mobile :
Ces vidéos sont parfaitement adaptées aux réseaux sociaux et permettent de capter l’attention de l’internaute même quand le son n’est pas activé. En France, on pense évidemment à Brut qui utilise habilement les sous-titres (bien que le format soit carré).
Là aussi, il s’agit d’un format adapté au mobile. On affiche des images, des mots ou des vidéos sur l’intégralité de l’écran (format vertical). Pour passer à l’écran suivant, les utilisateurs doivent faire un swipe sur le côté. Alors que le web avait généralisé le scroll vertical, les applications mobiles ont popularisé le swipe horizontal (Snapchat, Tinder…). Sur desktop, ces contenus peuvent être affichés sous forme de cartes, côte à côte et accessibles en scrollant sur le côté. Certaines plateformes proposent des outils pour concevoir ces formats (Medium Series par exemple).
Aller plus loin que 500 à 800 mots ne signifie pas seulement en rédiger 2000. Certains médias proposent des contenus longform très visuels, adaptés au mobile mais pas que. Des contenus de qualité qui mêle souvent plusieurs métiers : journaliste, développeur, designer… En France, on peut notamment citer L’Équipe Explore, qui propose des grands reportages interactifs sous forme de longs formats.
Bien que les réseaux sociaux soient utilisés pour suivre des événements en live, beaucoup de médias créent des articles mis à jour automatiquement. Ces formats sont particulièrement adaptés aux matchs et aux discours, et sont appréciés par Google, qui peut les mettre en avant s’ils sont bien structurés (carrousel LIVE). Récemment, des médias comme Le Télégramme ont retransmis l’allocution très attendue de Carles Puigdemont, président séparatiste de Catalogne. Des blocs variés (texte, tweets, photos, citations,…) étaient intégrés en direct par plusieurs journalistes dépêchés pour l’occasion, via l’outil ScribbleLive. Régulièrement, Le Monde utilise ce type de procédé pour retransmettre des événements et interagir avec son audience.
BuzzFeed fait partie des médias qui ont popularisé les articles sous forme de listes. Certains vont jusqu’à proposer un néologisme pour ce format : les listicles, contraction des mots liste et article. Une dizaine d’intertitres numérotés (H2), quelques lignes et une image pour chaque partie, et le tour est joué (comme sur l’exemple ci-dessous, issu de 11 trucs qui feront plaisir à tous les Bretons qui en ont marre de Paris). Ces contenus sont souvent optimisés pour susciter un fort engagement sur les réseaux sociaux. N’espérez pas trop améliorer votre image de marque avec des listicles.
Les newsletters sont au contenu ce que les GIF sont aux images. Populaires autrefois, puis considérées comme dépassées, elles font aujourd’hui leur grand retour. Certaines newsletters permettent de synthétiser l’information, avec des briefings quotidiens (Matinale du Modérateur). D’autres initiatives, comme Flint, utilisent le machine learning pour passer d’un envoi standard (one-to-many) à une personnalisation complète des contenus reçus par email (many-to-many).
Le format newsletter est intéressant, mais vous pouvez aussi vous tourner du côté des chatbots, intégrés ou non à des plateformes de messagerie comme Messenger. La première application iPhone de Quartz fut conçue en ce sens : proposer du contenu en fonction des demandes singulières de chaque utilisateur.
D’un côté, les textes ne suffisent plus pour captiver l’audience : les internautes apprécient les informations visuelles, comprises en un instant. De l’autre, nous disposons de nombreuses données et d’outils de plus en plus faciles à prendre en main pour les représenter. Sans surprise, la data visualisation a le vent en poupe ! Sur cet article publié par Simon Rogers, datajournaliste et Data Editor chez Google, on voit comment des données peuvent être simplement représentées avec des outils open source. Sur cette carte, on découvre la popularité de la requête Google « Paris St Germain » en fonction des régions françaises (données Google Trends, représentées grâce à l’outil Tilegrams). Quand les données sont bien structurées, quelques minutes suffisent pour créer ce genre de carte.
La VR et surtout l’AR permettent aux internautes de mieux comprendre certains contenus. Des entreprises comme Apple et Google travaillent sur ces technologies pour que les créateurs puissent concevoir des contenus augmentés, qui s’insèrent dans la réalité. Encore une fois, nous pouvons citer l’exemple de Quartz, qui utilise l’ARKit d’Apple pour intégrer la réalité augmentée à son application iPhone.
Pour en savoir plus sur tous les formats évoqués par Tristan Ferne, je vous invite à consulter son article. Il insiste principalement sur le texte, les images et les vidéos, mais certaines initiatives ‘audio’ méritent d’être mentionnées. En France, on pense à Vlan, le podcast marketing digital de Gregory Pouy.
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