Par Clotilde Chenevoy | Le | Communication
Depuis le lancement de son manifeste CAP – Casino Agissons pour la Planète – il y a deux ans, le distributeur a amélioré le pilotage de ses actions RSE, entraînant autant les collaborateurs que les clients. Retour sur ce projet avec Melek Figuet, directrice RSE et communication des Enseignes Casino.
Simple et concret. C’est en résumé le parti pris de Casino pour concevoir son premier manifeste RSE, publié il y a deux ans et baptisé CAP pour Casino Agissons pour la Planète. « Nous avons toujours mené des actions RSE mais elles n’étaient pas structurées au sein d’une démarche dédiée, explique Melek Figuet, directrice RSE et communication des Enseignes Casino. Par ailleurs, nous n’exprimions pas suffisamment ce que nous faisions. Or, les clients ont des attentes sur les sujets RSE. L’objectif avec CAP est d’être au cœur du magasin avec une traduction concrète de nos engagements. »
Le manifeste compile 10 engagements sur lesquels s’engage le groupe qui se structurent autour de trois grandes thématiques : la lutte contre le réchauffement climatique, le bien manger et les solidarités. « Nous avons opté pour un projet simple à comprendre, par nos équipes et par les clients », précise la directrice RSE. Pour s’assurer d’embarquer les équipes, Casino a choisi de diffuser un document imprimé, pour que les équipes s’emparent physiquement du projet et de cette thématique.

« Tout est dans le démarrage, assure Melek Figuet. Il faut être très concret, clair et pédagogique car le sujet de la transition alimentaire ou du changement climatique sont très complexes. Il faut ramener les actions à un engagement très tangible du quotidien. » Les 400 magasins ont d’ailleurs été sollicités pour définir des projets qui pouvaient être mis en place à leur niveau. Certains collaborateurs ont par exemple proposé de mettre en place une collecte de bouchons en plastique. Un projet qui amuserait un expert climatique mais pour la directrice RSE et innovation « c’est un premier pas qu’il ne faut pas inhiber. Il faut commencer par quelque chose de simple et accessible à tous, pour aider ensuite à grandir. »
La nouvelle étape consiste d’ailleurs à recruter des ambassadeurs CAP qui seront alimentés sur les bonnes pratiques. L’objectif in fine consiste à en avoir un par magasin, et d’une centaine pour bien lancer ce réseau car le réseau social d’entreprise aide également à communiquer avec le terrain. Des ateliers sur la Fresque du Climat seront aussi prochainement organisés maintenant que les équipes sont un peu mieux acculturées aux enjeux climatiques. 
Au-delà d’embarquer les équipes, Casino a aussi un enjeu de toucher aussi les clients. Une stratégie de communication a été mise pour à la fois valoriser les engagements de l’enseigne et faire réagir les clients dans leurs habitudes de consommation.
Ainsi, les consommateurs ont été intégrés à ce projet sous forme de défis : CAP d’être plus exigeant sur le bio ? ou CAP de nous faire connaître de nouveaux producteurs locaux ? Par ailleurs, l’enseigne a mené une enquête auprès des porteurs de carte pour identifier ce que leurs clients attendent face à la transition alimentaire et notamment en magasin. Résultats : ils veulent de l’accompagnement. C’est en suivant cette demande que Casino a créé le baromètre de la saisonnalité, avec l’usage de couleurs pour indiquer aux clients si un produit est au début, en plein, en fin ou hors saison.
« Six mois après la mise en place de ces indications, le chiffre d’affaires des produits de saison ont progressé de 10 à 12 %, se rejouit Melek Figuetet nous avons noté un léger recul des marchandises hors saison. L’objectif n’est pas que les clients voient CAP partout, mais qu’ils changent leurs habitudes de consommation en poussant la MDD, le vrac, le bio ou le végétal. Si nous ne constatons pas de changement, cela ne sera pas un succès, car notre mission est d’accompagner le client vers les produits les plus engagés »


Casino mise également sur les labels pour guider les clients mais pour la directrice, des choix s’imposent pour ne pas perdre les clients. Là encore, l’enseigne a voulu miser sur du simple : le nutri-score, affiché sur tous les produits de l’enseigne, et les démarches HVE (Haute valeur environnementale) et Zéro résidu de pesticide (ZRP) pour les fruits et légumes.
Pour apporter encore plus de visibilité à ces actions RSE, Casino a décidé de s’entourer de deux égéries de choc : le chef Mauro Colagreco, particulièrement engagé dans la biodiversité, ainsi que le champion de rugby Antoine Dupont.

Chaque personnalité porte des sujets différents. Si le sportif porte les sujets liés à la nutrition au nutri-score et en 2023 sur la promotion des alternatives aux protéines animales, le chef triplement étoilé travaille sur le projet autour des fruits et légumes pour faire de la pédagogie auprès des plus jeunes et sur l’agriculture régénératrice.
« L’objectif de ce partenariat n’était pas d’avoir un chef pour simplement promouvoir des recettes, mais aussi un chef engagé, avait une vraie rigueur et un lien direct entre sa cuisine et la production agricole, détaille la directrice RSE et communication. En effet, la majorité des fruits et légumes de ses plats proviennent de sa production. Avant d’accepter, nous lui avons montré un magasin ordinaire et expliqué toutes les actions que nous menons. Il y a eu un vrai échange et il a aimé cette possibilité d’avoir un impact fort, de toucher un grand nombre de consommateurs . C’est lui d’ailleurs qui nous a poussé sur la saisonnalité. Et nous avons valorisé des trucs et astuces pour que les clients puissent acheter quand c’est la saison et consommer toute l’année. Ainsi, dans cette même logique, et pour passer de la parole aux actes, nous ne vendons plus de fraises en hiver, mais nous avons expliqué aux clients qu’elles se congèlent, se cuisinent en coulis, sorbet ou confiture. »
Et en bon commerçant, ces recettes sont communiquées au sein du rayon fruits et légumes à côté des bocaux et autres ustensiles nécessaires pour se lancer dans la réalisation de conserve maison.
Si les engagements sont clairement établis avec des actions concrètes, la tension sur le pouvoir d’achat vient, elle aussi, changer les habitudes de consommation. Les ventes de produits bio dévissent et selon Philippe Goetzmann, expert de la consommation, on assiste à « la revanche du placard avec le retour en grâce du PGC, moins cher pour les consommateurs ». 
De son côté, Melek Figuet pointe que le respect de la saisonnalité permet de bénéficier de prix plus attractifs. Néanmoins, elle a constaté une désaffection sur le bio et les ventes sont en recul même si elle soulève que « sur notre MDD Bio, on sent moins ce mouvement car le prix est plus abordable. Nous croyons encore beaucoup aux produits biologiques, surtout pour les produits essentiels peu transformés. Le rapport bénéfice-prix sur ces catégories demeure intéressant. » Verdict dans quelques mois pour savoir si l’appétence des clients pour le mieux manger reste compatible avec leur portefeuille.

Trois actions menées dans le cadre de CAP

• Valoriser l’offre locale

Chez Casino, un produit local est sourcé dans un rayon de 50 kilomètres autour du magasin, entre 50 à 200 km, on passe sur un produit régional. Pour augmenter le référencement de produits locaux, Casino a revu son cahier des charges qui ne peut être le même que pour un approvisionnement national. Le modèle de livraison change également pour passer directement par le magasin. Quant à la gestion tarifaire, l’acheteur en région à la main et s’assure du relais des bons prix. La part de l’offre locale s’est fortement développée depuis deux ans. De 800 fournisseurs locaux, Casino en compte désormais 2300, avec une moyenne de 400 producteurs locaux par magasin.

• Baisser la consommation d’énergie

La plus grande centrale photovoltaïque en toiture de la région Auvergne Rhône-Alpes a été installé sur un bâtiment Casino. - © Casino
La plus grande centrale photovoltaïque en toiture de la région Auvergne Rhône-Alpes a été installé sur un bâtiment Casino. – © Casino

Ce travail a été enclenché dès 2012, Casino ayant signé des contrats de performance énergétique avec GreenYellow, entreprise appartenant jusqu’à peu au groupe de Jean-Charles Naouri. Face au prix de l’énergie qui explose, le distributeur compte généraliser à tous ses magasins une solution de Gestion Technique du Bâtiment (GTB) qui permet de suivre tous les postes de consommation. Actuellement, le taux d’équipement est de 90 %.

Parallèlement, pour les magasins et surtout les entrepôts, le photovoltaïque prend de l’ampleur. 500 000 panneaux ont été installés et en septembre dernier, à Corbas (69), la plus grande centrale du groupe a été inauguré les toits d’un entrepôt. Au total, 26 sites Casino sont en autoconsommation pour couvrir entre 20 à 25 % des besoins.

 • Améliorer la composition des produits

Casino s’est engagé à améliorer la qualité des produits en marque propre : à l’horizon 2025, 70 % des MDD doivent être en nutri-score A, B ou C. Pour la partie gustative, des tests sensoriels des produits sont réalisés pour qu’ils soient devant ou équivalent à la marque nationale. Par ailleurs, tout ce que Yuka indique en rouge comme additifs est progressivement supprimé. Les recettes changent pour qu’elles soient meilleures pour la santé sur le plan nutritionnel. Par exemple, le miel vient remplacer le sucre. A chaque fois, Casino essaie de maîtriser le prix de vente en échangeant avec ses fournisseurs.

Trois actions menées dans le cadre de CAP
• Valoriser l’offre locale
Chez Casino, un produit local est sourcé dans un rayon de 50 kilomètres autour du magasin, entre 50 à 200 km, on passe sur un produit régional. Pour augmenter le référencement de produits locaux, Casino a revu son cahier des charges qui ne peut être le même que pour un approvisionnement national. Le modèle de livraison change également pour passer directement par le magasin. Quant à la gestion tarifaire, l’acheteur en région à la main et s’assure du relais des bons prix. La part de l’offre locale s’est fortement développée depuis deux ans. De 800 fournisseurs locaux, Casino en compte désormais 2300, avec une moyenne de 400 producteurs locaux par magasin.
• Baisser la consommation d’énergie

La plus grande centrale photovoltaïque en toiture de la région Auvergne Rhône-Alpes a été installé sur un bâtiment Casino. - © Casino
La plus grande centrale photovoltaïque en toiture de la région Auvergne Rhône-Alpes a été installé sur un bâtiment Casino. – © Casino

Ce travail a été enclenché dès 2012, Casino ayant signé des contrats de performance énergétique avec GreenYellow, entreprise appartenant jusqu’à peu au groupe de Jean-Charles Naouri. Face au prix de l’énergie qui explose, le distributeur compte généraliser à tous ses magasins une solution de Gestion Technique du Bâtiment (GTB) qui permet de suivre tous les postes de consommation. Actuellement, le taux d’équipement est de 90 %.
Parallèlement, pour les magasins et surtout les entrepôts, le photovoltaïque prend de l’ampleur. 500 000 panneaux ont été installés et en septembre dernier, à Corbas (69), la plus grande centrale du groupe a été inauguré les toits d’un entrepôt. Au total, 26 sites Casino sont en autoconsommation pour couvrir entre 20 à 25 % des besoins.
 • Améliorer la composition des produits
Casino s’est engagé à améliorer la qualité des produits en marque propre : à l’horizon 2025, 70 % des MDD doivent être en nutri-score A, B ou C. Pour la partie gustative, des tests sensoriels des produits sont réalisés pour qu’ils soient devant ou équivalent à la marque nationale. Par ailleurs, tout ce que Yuka indique en rouge comme additifs est progressivement supprimé. Les recettes changent pour qu’elles soient meilleures pour la santé sur le plan nutritionnel. Par exemple, le miel vient remplacer le sucre. A chaque fois, Casino essaie de maîtriser le prix de vente en échangeant avec ses fournisseurs.
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