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Publié par Olivier Andrieu | 24 Mai 2019 | | Temps de lecture : 4 minutes
Hier, on a appris que Google lançait une nouvelle version des ses SERP mobiles, affichant pour ses liens naturels, au début de chaque “carte de résultats” une ligne proposant un favicon puis l’URL ou la marque du site proposé, comme ici :

Sur le principe, rien de troublant, l’ajout d’un favicon (fonction testée depuis plus de 10 ans par Google mais jamais intégrée jusqu’à cette annonce, ceci dit, rappelons – Cocorico – que Mozbot, le moteur de recherche du réseau Abondance, proposait déjà ce type d’affichage en 2005 !) est intéressant et met en avant la marque et la stratégie de “branding” du site web. Jusque là, tout va bien…
Le problème vient surtout et avant tout de la carte “Google Ads” (en d’autres termes, la publicité) affichée exactement sous le même format, ici aux Etats-Unis :

Et en France (merci à Bastien Dantant pour la copie d’écran) avec une situation légèrement meilleure, simplement due au fait qu’il y a plus de lettre dans “Annonce” que dans “Ad” :

Un “look” donc très, très proche de celui des résultats naturels.
La situation est très claire : plus le temps passe, plus la différence entre publicité et résultats naturels devient quasi impossible à faire. On est loin des liens sponsorisés sur fond pastel de la fin des années 2000, comme l’indique ce comparatif :

Aujourd’hui, la différence entre publicité et résultats naturels est devenue tellement faible que la confusion est totale. Et cette situation est voulue par Google, bien sûr. Comme d’habitude, il fait les choses petit à petit et on ne se rend pas toujours compte des différences. Mais les Google Ads étant affichées au début de la SERP, le taux de clic sur ces liens commerciaux va bondir, puisqu’on ne fait plus désormais la distinction entre publicité et “liens bleus”. Déjà que, il y a quelques années de cela, plus de la moitié des internautes ne faisaient pas la différence entre résultats naturels et publicitaires… On voit tout le bénéfice (financier) que Google peut tirer de ce type d’interface. Résultat : plus d’argent pour Google, et peu importe si on y perd en pertinence des résultats fournis…
Bref, on peut parier que les prochaines étapes seront soit le fait d’afficher la mention “Ad” ou “Annonce” de façon beaucoup moins visible (grisé ? couleur pastel ?), soit un picto peu significatif, soit, pourquoi pas, au point où ils en sont, supprimer totalement cette mention ou afficher des publicités en plein milieu des résultats naturels ? Il faut désormais s’attendre à tout…
Il ne reste plus qu’à espérer que des associations de défense des consommateurs s’attaquent à ce problème et fassent en sorte que le moteur revienne en arrière. Jusqu’à quand pour la prochaine tentative ?
Rappelez-moi quand même quelle était la devise de Google, il y a bien longtemps de cela ? Ah oui, “Do no evil”… Désormais, c’est certainement “O Tempora, o mores”… 🙁
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Note :
Toujours plus de fric. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse.
J’en vois ci-dessus qui utilise Chrome, non mais franchement faut être … Jamais je n’ai utilisé ce nid à backdoor, c’est hors de question.
Des alternatives d’excellente qualité il y en a, à commencer par Firefox. Pour ma part je travaille sur le fait de me passer à 100% de google.
Et les moteurs « écologiques » ? Ceux qui achètent un arbre ou un m2 à chaque requête effectuée chez eux ? Ne serait-ce pas là une bonne façon de faire un pied de nez à Google qui, je le pense, abuse de sa position dominante ?
Je réfléchis sérieusement à faire valser au moins le moteur puis pourquoi pas le navigateur !
Le truc, c’est que les moteurs, que j’appelle « écologiques », font-ils vraiment ce qu’ils prétendent… !
Du coup, les utiliser, eux ou Bing, c’est un peu pareil, non ?
Au delà de la fausse promesse d’écologie, car une requête restera toujours polluante, je me doute que la promesse tienne réellement.
Sachant qu’ils se reposent sur l’API de Bing et Yahoo,…
J’ai plus l’impression que c’est un message écologique pour appâter sans réel acte derrière.
Autant utiliser Qwant 🙂
Bonjour Olivier,
Vous savez bien que l’objectif est avant tout (et quasi uniquement) financier.
Sous des airs de « super héro responsable » auprès des utilisateurs, Google cherche à monétiser chaque pixel d’une SERP. Le problème n’est donc pas le SEA mais bien le SEO.
Une des questions qu’ils se posent sûrement étant : Comment fait-on pour supprimer les résultats organiques sans que cela puisse trop se voir ? (Un peu trop long pour une position 0…)
Bah justement, on transforme les résultats en ne proposant plus des résultats mais des réponses directes : position 0, PAA, Discover, shopping actions, … tout est fait pour que l’utilisateur ne quitte pas « l’univers Google »… et puis au passage pour qu’on y capte rien, on supprime progressivement la distinction entre résultats sponsorisés et résultats naturels : on ajoute un résultat sponsorisé de plus (3 à 4), une petite couche de position 0 , de PAA ou de shopping, avec un peu de YouTube, de Google images et hop… le premier résultat organique se retrouve en position 8 voire 9 (faut pas que ça se voit trop quand même !).
En résumé, les référenceurs se battent pour une position 9 ou une position 0, qui au final ne drive quasiment plus de trafic sur les sites. (Je rigole devant la demande d’un client qui cible la position 0 en esperant faire exploser son trafic… la position 0 c’est une réponse directe à la question d’un utilisateur. Sur 100 requêtes affichant une position 0, combien d’utilisateurs vont finalement sur le site qui répond ??)
Et l’utilisateur en redemande avec sa petite Google Home : un nouvel ami si petit et pourtant si envahissant : c’est bien l’avenir la recherche vocale … tu communiques avec Google qui te répond en vidant les poches des annonceurs…
Bref, Google est votre ami…
N’est-ce pas naïf d’espérer une réaction des associations de consommateurs ? Même s’il y en avait une, elle ne ferait loi qu’après avoir été ratifiée au niveau politique. C’est là que les décisions se prennent (et à ce niveau, il y aura du lobbyisme en sens opposés, y compris ceux qui prônent le SEA, les milieux publicitaires, les moteurs de recherche, des geeks,…).
Et alors, même s’il y avait des guidelines plus restrictives, est-ce que les choses changeront: aux USA, il y a des directives du FTC très claires obligeant à différencier les résultats naturels et les publicités. Et pourtant, on voit comment cela évolue chez Google.
Donc, le problème est plus profond: d’abord, il n’y a pas qu’un problème de démarcation. Le seul fait de mettre les ads en première position (versus jadis sur le côté) rend d’office le résultat naturel moins porteur, plus couteux par rapport à son rendement. Donc, la position, tout autant que l’absence/faiblesse de démarcation est partie du problème.
Et finalement, le vrai problème n’est-il pas l’exploitation des données personnelles: quand actuellement, vous dites non à cette exploitation, google continue bel et bien à les exploiter, renonçant simplement à leur historique.
Si effectivement, il n’y avait pas d’exploitation des données personnelles, vous auriez par exemple une pub pour les cartouches d’encre alors que votre recherche et les résultats naturels portent par exemple sur une recette de cuisine. Le moteur serait exactement dans la même position que la TV ou les quotidiens de la presse écrite: Pub sans exploitation des données personnelles.
C’est l’exploitation des données personnelles qui est le problème (et l’origine de la bulle financière des GAFA).
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