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Le cinéaste coréen Lee Chang-dong signe un film déroutant, laissant ouvertes toutes les interprétations.
Par
Temps de Lecture 2 min.
ARTE.TV – À LA DEMANDE – FILM
Avec Burning, Lee Chang-dong, grand nom du cinéma coréen, n’a rien lâché de cette acuité de regard qui fait de chacun de ses films une protestation cruelle contre les formes sourdes de barbarie qui caractérisent la société libérale avancée.
L’affaire se joue ici sur les braises d’un triangle amoureux désynchronisé, entre une fille et deux garçons. La fille se nomme Haemi. Déliée, maniérée, fiévreuse, on la trouve, au début du film, en pom-pom girl aguichant les passants à l’entrée d’une galerie commerciale. C’est là qu’elle rencontre Jongsu, aussi jeune qu’elle, grand garçon à l’air perdu, cachant sous ses silences une sensibilité à fleur de peau. Ils allaient à l’école ensemble et il la trouvait moche.
Elle prend des cours de mime, veut devenir actrice. Il est fils de paysan, livreur, aspirant écrivain. Ils se revoient, se désirent, se possèdent. Leur étreinte est de courte durée. Elle part pour plusieurs semaines en voyage en Afrique, lui laisse les clés de son appartement et le soin de nourrir un chat qui ne se montrera jamais. A son retour, tandis qu’il l’attend à l’aéroport, une nouvelle donne se profile brutalement. Accompagnée d’un jeune homme désinvolte qui porte beau et qu’elle vient de rencontrer dans l’avion, Haemi choisit de repartir avec ce dernier, Ben, en Porsche Carrera, plutôt que dans l’utilitaire rouillé et délabré de Jongsu, qui s’incline sans broncher.
S’ouvre une période indécise, au cours de laquelle les trois jeunes gens se fréquentent, sans que Jongsu, subissant avec stoïcisme l’insupportable suffisance de Ben, puisse déterminer avec certitude les motivations de la jeune fille. A l’étape suivante, Haemi ne se contente plus d’être un mystère, elle devient une absence. Disparue, corps et biens. Jongsu, plongé dans une sorte de mélancolie stuporeuse coupée à la froide rage intérieure, se met à suivre Ben comme son ombre pour tenter de savoir où se trouve la jeune fille.
Tous ceux qui n’exigent pas d’une œuvre d’art des réponses à tout prix devraient se laisser séduire par son indécidabilité. Haemi elle-même a-t-elle vraiment disparu ? Ben, le Gatsby coréen, fait-il brûler des serres par pur désœuvrement ou bluffe-t-il ? Le désir de meurtre qui monte chez Jongsu s’accomplit-il ou est-il la première pierre du roman qu’il se promet d’écrire ?
Il est peut-être moins important de trancher que de se laisser saisir par l’atmosphère. Un ton de fin du jour, une exténuation des passions, une lumière déclinante, un étouffement existentiel baignent Burning. Du tableau émanent d’inconcevables beautés, comme cette scène dans le jardin de Jongsu, enveloppée par la plainte de Miles Davis, où la jeune fille dénudée danse pour les deux garçons silencieux, leurs silhouettes se découpant dans le crépuscule qui tombe sur les contreforts séparant à l’horizon les deux Corées.
Burning, film de Lee Chang-dong. Avec Yoo Ah-in, Jun Jong-seo, Steven Yeun (Corée, 2018, 141 min). Sur Arte.tv jusqu’au 6 mars.
Jacques Mandelbaum
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Daté du mercredi 18 janvier
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