Peu avant la fin de son mandat, le 31 décembre prochain,  à la tête de la confédération helvétique, le président Alain Berset fait le diagnostic des rapports  Suisse-Afrique. Entretien réalisé par Ibrahima Cissé, directeur de publication de www.refletsuisse-afrique.com.  
Votre mandat de 12 mois de Président de la Confédération tire à sa fin. Du point de vue de l’Afrique, quel bilan dresser de cette présidence ?
Du point de vue de la politique étrangère suisse, les relations avec l’Afrique ont sans conteste constitué un point fort de cette année présidentielle. Je suis moi-même allé au Kenya, les présidents du Mozambique et du Bénin sont venus en Suisse en visite officielle, et je me suis souvent entretenu avec des chefs d’État ou de gouvernement africains en marge de rencontres internationales (ONU, Francophonie, World Investment Forum, World Economic Forum). Je suis convaincu que nous avons réussi au cours des derniers mois à resserrer encore davantage les liens qui unissent traditionnellement la Suisse et de nombreux pays d’Afrique.
Que vous inspire ce bilan ?
La Suisse juge essentiels ces rapprochements : l’Afrique se transforme, et même si certaines difficultés subsistent, l’Europe prend de plus en plus conscience des opportunités que représente le continent africain. Les échanges avec le Kenya se sont ainsi multipliés par deux depuis le milieu des années 2000. Et j’ai été fortement impressionné par ma visite du camp de réfugiés de Kakuma, au nord du Kenya, où l’aide humanitaire de la Suisse contribue à offrir aux jeunes des perspectives professionnelles.
 
Durant votre présidence, les défis entre l’Europe et l’Afrique n’ont pas manqué. Ce sont les questions de migration, de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, les problèmes climatiques, de développement, de lutte contre la pauvreté. Comment avez-vous géré toutes ces difficultés pendant ces 12 mois de Président de la Confédération ?
J’ai eu avec les chefs d’État ou de gouvernement africains que j’ai rencontrés des entretiens approfondis sur ces sujets. Pour la Suisse, la promotion du multilatéralisme et le renforcement du système onusien constituent les meilleurs moyens de relever les défis mondiaux. La Suisse est du reste particulièrement active dans la politique de la paix et du développement, aussi bien dans le processus de paix au Mozambique que dans le cadre de stratégies de coopération, comme par exemple dans la Corne de l’Afrique.
 
 Vos fonctions de Président de la Confédération vous ont permis d’avoir une vue plus large sur les relations entre la Suisse et l’Afrique. Que retenez-vous de ces relations ?
Dans de nombreux pays africains, on a pu constater au cours des années passées une amélioration des conditions préalables au développement de la démocratie et de l’état de droit, au progrès économique et à la lutte contre la pauvreté, ainsi qu’à l’accès à l’éducation et à la santé pour une plus grande partie de la population. La Suisse soutient les efforts engagés, en coopérant dans le domaine de l’entraide judiciaire, par exemple, en favorisant les échanges commerciaux, ou encore dans le cadre de la coopération au développement. Les liens qui nous unissent sont divers, et les moyens d’approfondir encore davantage nos relations sont tout aussi nombreux.
A partir de ce constat, comment renforcer ces relations, notamment dans le domaine économique et commercial, de manière à accompagner et soutenir davantage la présence d’entreprises suisses en Afrique, mais aussi soutenir l’éducation et la formation, la promotion des droits de l’homme et de ceux de la femme?
Le monde doit aujourd’hui affronter des défis que nous ne pourrons relever qu’ensemble. L’Europe et l’Afrique, notamment, ont tout intérêt à saisir les opportunités dans les domaines politiques, économiques et culturels et à renforcer leur coopération au niveau international.
Il est essentiel que les pays africains déterminés à se réformer poursuivent leurs efforts, et il est important que l’Europe en prenne acte et les apprécie à leur juste mesure. À cet égard, la Suisse et ses entreprises, notamment celles qui sont actives dans certains secteurs clefs comme les technologies vertes, peuvent les accompagner sur la voie du développement durable.
Au niveau étatique, nous sommes maintenant en train d’initier toute une série d’accords de suppression de la double-imposition avec plusieurs pays africains, ainsi que certains accords de Protection et de Promotion de l’Investissement. Enfin, les accords aériens figurent également en priorité dans cet arsenal d’accords sectoriels qui sont déterminants dans l’établissement de bonnes conditions-cadres offertes aux acteurs économiques suisses en Afrique.
 
Propos recueillis par Ibrahima Cissé, Reflets Suisse
 
 
 
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