Que vaut la série historique coréenne avec Lee Byung hun qui fait l’événement sur Netflix ? Notre avis sur les deux premiers épisodes.
Les amateurs de sagas romantiques et historiques seront aux anges ! Superproduction coréenne diffusée sur tvN et bientôt sur Netflix, Mr. Sunshine est né de la plume de la scénariste Kim Eun Sook, dont chaque série fait vibrer le cœur des Coréens. Plantant son décor dans la Corée du début du XXe siècle, à l’aube de l’occupation japonaise, Mr. Sunshine nous conte une histoire d’amour entre une jeune femme coréenne et un soldat américain d’origine coréenne. Interprété par Lee Byung Hun et Kim Tae Ri, le drama séduit instantanément par ses qualités artistiques, ses scènes d’action à grande échelle et ses personnages glamour.
Obligé de fuir après l’assassinat de ses parents par un haut fonctionnaire de l’Etat, le jeune Choi Yoo Jin embarque pour l’Amérique en 1871. Rebaptisé Eugene Choi, il revient plusieurs décennies plus tard en Corée en tant que soldat américain. Dans son pays natal, l’invasion japonaise se prépare.
Diffusé sur tvN depuis le 7 juillet 2018, Mr. Sunshine bénéficiera d’une sortie mondiale le 19 juillet sur la plate-forme américaine Netflix, qui détient l’exclusivité des droits à l’international. Le drama est produit par Studio Dragon, dont la collaboration avec le géant américain se pérennise, comme nous vous l’expliquions dans la preview.
La sortie de Mr. Sunshine est un événement, puisque le drama réunit la scénariste Kim Eun Sook, dont la plume est synonyme de carton commercial, et le réalisateur Lee Eung Bok, l’association des deux talents ayant donné lieu à deux classiques instantanés : Descendants Of The Sun et Goblin.
Comme le suggéraient les teasers, Mr. Sunshine est une série ambitieuse, et le moins qu’on puisse dire et que cette ambition est visible à l’écran ! Le travail de reconstitution historique, dont le budget est estimé à 38 millions de dollars, nous immerge dans l’ambiance de la fin du XIXe, puis du début du XXe siècle, en Corée comme aux États-Unis. 30 000 mètres carrés de décors ont été construits pour l’occasion à Nonsan et Daejeon et plus de 1000 figurants ont été employés rien que pour l’une des scènes de bataille.
Les lumières cultivent des ambiances variées, entre les intérieurs somptueux où se jouent des affrontements politiques, les ruelles sombres où surviennent des règlements de compte sanglants, et les paysages jonchés de cadavres et enfumés par les affrontements militaires.
Le soin visuel est appréciable à chaque plan, dans chaque recoin du décor, soutenu en cela par une mise en scène fluide et inspirée et une photographie de toute beauté.
Il faut voir, dans l’épisode 2, cette image où Eugene et son compagnon d’arme sortent du champ au premier plan, cependant qu’un drapeau américain enflammé s’effondre au second plan dans un sublime ralenti. Saisissant.
Les périodes de transition font toujours des chapitres historiques passionnants. Mr. Sunshine nous plonge dans un univers crépusculaire puisque l’ère Joseon touche à sa fin. La Corée est sur le point d’être envahie et colonisée par le Japon – l’occupation durera près de 40 ans.
Le royaume est placé sous le signe de la division politique et de la perte d’identité, comme souvent lorsqu’un pays subit de nouvelles influences venues de l’étranger. Ces dernières viennent à la fois d’Asie et d’Occident et les relations commerciales avec l’Europe et l’Amérique ne font pas l’unanimité autour du roi.
Ce contexte passionnant n’est pas sans rappeler celui du film d’arts martiaux de Hong-Kong Il était une fois en Chine (Tsui Hark), dans lequel il était également question de modernisation subie et de passage d’un monde vers un autre, inconnu et inquiétant.
Dans Mr. Sunshine, Lee Byung Hun incarne un héros qui se battra pour défendre la Corée contre l’envahisseur japonais avant la colonisation. Le sujet est rarement abordé dans les dramas et les films, alors que la période coloniale a déjà servi de décor à d’autres œuvres (le drama Bridal Mask, notamment).
Le fait qu’Eugene Choi se trouve dans les rangs américains laisse penser la scénariste souhaite brosser le contexte précolonial dans toute sa complexité, au lieu de se contenter d’une lecture unidimensionnelle du sentiment patriotique qui devrait ressortir de cette histoire.
Le premier épisode de Mr. Sunshine constitue la mise en place de l’histoire, puisqu’il retrace les événements tragiques survenus dans l’enfance des trois personnages principaux.
Enchaînant les bonds dans le temps et entre les destinées des personnages, la narration manque parfois un peu de clarté, mais lorsqu’un point d’incompréhension survient, il suffit de se laisser porter par les événements, les explications arrivant systématiquement par la suite. Cette légère confusion narrative s’estompe au second épisode, où l’histoire entre dans le vif du sujet.
Mr. Sunshine se définit comme un drama historique dans lequel le contexte politique a toute son importance, mais également comme un drama à personnages porté par un souffle romanesque.
Qu’ils soient masculins ou féminins, ces personnages sont bien entendu glamour, à commencer par les trois protagonistes principaux interprétés à l’âge adulte par Lee Byung Hun (J’ai rencontré le diable), Kim Tae Ri (Mademoiselle) et Yoo Yeon Seok (Romantic Doctor, Teacher Kim).
Ils ont en commun un passé familial tragique, teinté de sang, propice à la vengeance. Autant dire que nous disposons, dans ce drama, d’un bon matériau de mélodrame.
Révélée par Park Chan Wook dans le film Mademoiselle, Kim Tae Ri interprète Go Ae Sin, l’héroïne de Mr. Sunshine. Son visage est celui qui marque le plus dans ces deux premiers épisodes. Il y a quelque chose de cathartique à voir cette jeune fille de bonne famille, élevée pour devenir une épouse, se muer en femme d’action masquée et s’embarquer dans des courses poursuites à sensations fortes sur les toits de la ville.
Cette touche de fantaisie et de rêve apporte plus de relief à l’histoire. Le visage enfantin et le regard déterminé de Kim Tae Ri participent au caractère intrigant de son personnage, dont l’entraînement dans les montagnes rappelle, là encore, l’esprit des films d’arts martiaux chinois. En un mot, Kim Tae Ri est très convaincante en héroïne romantique d’action.
J’ai en revanche quelques réserves sur la présence de Lee Byung Hun, excellent acteur dont le talent n’est plus à démontrer, mais qui s’avère un peu trop âgé pour le rôle. Il a 48 ans, alors que son personnage est censé être dans la trentaine, et son âge se ressent lorsqu’il fait face à Kim Tae Ri, qui a 20 ans de moins. Je compte tout de même sur ses talents d’acteur pour me convaincre.
Avec Mr. Sunshine, Lee Byung Hun fait aussi un coup de maître en matière de choix de carrière : les dramas coréens suscitent de plus en plus d’attention à l’international, détrônant peu à peu le cinéma coréen. Il n’y a qu’à voir la vitesse à laquelle Netflix remplit son catalogue dans ce domaine.
Mr. Sunshine risque fort de faire monter en valeur les productions de l’industrie pour l’exportation. Lee Byung Hun assoit ainsi son succès sur tous les tableaux. S’est-il inspiré de la manœuvre de Gong Yoo, qui a conquis le public mondial avec Dernier Train Pour Busan et a enchaîné avec le drama Goblin, de la même équipe que Mr. Sunshine ?
Le reste du casting s’avère réjouissant, à commencer par Yoo Yeon Seok, acteur talentueux qui devrait apporter du piment à l’histoire. Avec sa dégaine de sabreur tout droit sorti d’un manga et son regard assassin, il ménage son suspense dans une entrée en matière réussie, dans laquelle son personnage, Gu Dong Mae, révèle déjà plusieurs facettes.
Pourquoi est-il passé dans le camp japonais ? Quelle est son histoire ? Gu Dong Mae s’impose déjà comme l’un des personnages les plus intrigants de l’histoire.
L’actrice Kim Min Jung (Man to Man) séduit également dans le rôle d’une tenancière d’hôtel dont l’accoutrement à la japonaise annonce des prises de position politiques suspectes.
Plus traître encore est le sombre personnage de Lee Wan Ik joué par Kim Eui Sung (W: Two Worlds Apart, Dernier Train pour Busan), qui semble incarner le mal absolu en période de tourmente politique, c’est-à-dire l’homme qui change de camp en fonction des rapports de force.
On attend également beaucoup du personnage de Byun Yo Han (Misaeng) dans le rôle du fiancé de l’héroïne, qui n’a pour l’instant fait qu’une petite apparition dans l’épisode 2 et dont le retour au pays devrait mettre en danger la relation de la jeune femme avec Eugene Choi.
Enfin, comment ne pas mentionner la participation sympathique de Kim Ji Won et Jin Goo, le couple secondaire de Descendants Of The Sun, qui nous offrent les caméos de stars les plus sanglants que j’aie vus ces dernières années !
Vous l’aurez compris, je vais poursuivre ce voyage avec plaisir et regarder l’intégralité des 24 épisodes de Mr. Sunshine, qui devrait remporter l’adhésion du public local et contribuer à asseoir la crédibilité et le succès grandissant des dramas coréens à l’international.
Mr. Sunshine est diffusé depuis le 7 juillet sur tvN. Dans les pays de langue anglaise et de langue coréenne, les épisodes sont accessibles sur Netflix une heure après leur diffusion sur tvN. Un jour plus tard, ils sont accessibles au Japon. Le 19 juillet, la diffusion débutera sur Netflix dans le reste du monde, notamment en France, avec des sous-titres français.
[UPDATE 07/08/18] Mr. Sunshine réalise des scores spectaculaires à la télévision coréenne, surtout pour une série du câble. Les ratings de la série sont passés de 8,85 % pour l’épisode 1 à 13,53 % pour l’épisode 10. Jusqu’où le succès de la série ira-t-il ? (Données Nielsen Korea)
Elodie Leroy
Sources : Korea Joogang Daily, Wikipedia
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