Plyce est un réseau géolocalisé pour mobiles lancé au début de l’année, dans la lignée de Foursquare. Pour son fondateur et PDG Martin Destganol, la monétisation de son service n’est qu’une affaire de temps.
JDN. En quoi consiste le service apporté par Plyce ?
Martin Destagnol. Plyce est un réseau social géolocalisé pour mobile. A l'image du site américain Foursquare, nous voulons créer du lien social autour de lieux. Aujourd'hui notre site répertorie 1,2 million de lieux en Europe, dont 400 000 en France. Le principe, comme pour Foursquare, est celui du "check-in". Les membres choisissent à chaque fois de manifester ou non leur présence à un endroit, à leurs amis ou à tous les membres. Ils font ensuite les commentaires qu'ils souhaitent sur ce lieu. C'est du déclaratif. Il y a des lieux publics et des lieux personnels qui ne sont visibles que pour les contacts de l'utilisateur. Diffuser sa position à l'ensemble des membres est amusant car cela permet de faire des rencontres. Par exemple, vous assistez à une pièce de théâtre et vous constatez que d'autres membres sont là… Vous pouvez ensuite partager vos impressions.
Plyce est donc un Foursquare français ?
Foursquare est notre principal concurrent. Les services sont assez similaires. Mais il y a une différence notable : ils sont basés aux Etats-Unis et nous sommes en Europe. Or la présence physique compte beaucoup pour nouer des partenariats locaux. Notre premier marché est le marché français et nous y avons un avantage sur les Américains. Nous avons récemment conclu un partenariat avec Le Figaro, qui nous permet de référencer sur Plyce les meilleures tables parisiennes recensées par le Figaroscope, ainsi que les lieux culturels recommandés par Evène (groupe Le Figaro) et ainsi d'enrichir nos suggestions géolocalisées.
Quel niveau d'audience atteignez-vous ?
"L'objectif de Plyce est de rendre service aux entreprises qui ont un rapport avec un lieu"
En France, personne n'a beaucoup d'audience pour l'instant, on n'est qu'au début de l'Histoire de la géolocalisation. Il faut expliquer l'intérêt du service et c'est quelque chose qui prend du temps. Les gens en France ne connaissent pas toujours la valeur ajoutée ce type de service. Ils croient souvent que c'est un réseau social comme un autre. C'est en l'utilisant qu'ils prendront conscience de son intérêt.
Notre objectif est de devenir premier en Europe dans les trois années qui viennent. Nous irons en priorité sur les gros marchés de smartphones en Europe de l'Ouest. Je pense en particulier au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, à l'Allemagne, à l'Espagne et à l'Italie.
Plyce a-t-il un avenir dans la publicité ?
L'objectif de Plyce est de rendre service aux entreprises qui ont un rapport avec un lieu, comme le retail, les restaurants, les musées etc. Toutes les enseignes qui ont pignon sur rue seront potentiellement intéressées par ce type de service pour attirer des clients.
Pour le moment notre objectif est d'attirer des utilisateurs, du trafic. Nous commençons à montrer aux marques les différents types de dispositifs et leur potentiel. Ensuit nous mettrons en place un système de monétisation du site.
Quels types de dispositifs comptez-vous développer ?
Nous pouvons apporter aux entreprises trois prestations : augmenter leur visibilité, augmenter leur trafic sur un point de vente et enfin fidéliser leurs clients.
"Nous travaillons avec une chaîne de magasins dont les clients sont peu réceptifs aux cartes de fidélité"
En proposant aux utilisateurs de gagner une réduction s'ils se signalent au sein d'une boutique physique, nous créons du trafic. Pour la visibilité, l'idée est de créer un lien entre des lieux physiques et le monde virtuel des réseaux sociaux. Un check-in peut par exemple donner droit à une réduction, dont l'utilisation sera mentionnée sur Facebook ou Twitter. Sur ce service, Plyce pourra se rémunérer à la performance. Ensuite nous pourrons restituer une partie à l'utilisateur sous forme de promotions, de bons plans, jeux, ou autres moyens d'animer la communauté.
Enfin, pour la fidélisation, il suffit d'établir un système de points. Nous travaillons aujourd'hui avec une chaîne de magasins orientées vers les nouvelles technologies. Ses clients se montrent peu réceptifs à la carte de fidélité. Les gens ont trop de cartes de fidélité. Mais c'est un public qui sera peut-être intéressé par Plyce.
Pensez-vous utiliser votre base de données pour faire de la publicité ciblée ?
Nous ne voulons pas faire de publicité ciblée pour le moment, ceci pour plusieurs raisons. D'abord l'écran d'un mobile est très petit. Ensuite la publicité n'est pas forcement bien perçue. Surtout, nous ne voulons pas faire de publicité en push comme cela a été le cas aux Etats-Unis sur certains sites, car on sait bien que la majorité des utilisateurs n'apprécie pas cette démarche.
Nous avons une approche plus intelligente et moins agressive. Pour savoir s'il y a une promotion à proximité, il suffit de se "checker" avec son portable. Cela part donc d'une intention de l'utilisateur. Notre but est de créer progressivement le réflexe de sortir son téléphone pour se renseigner sur les commerces alentours et les offres. L'utilisateur ne voit la fiche du lieu qu'au moment utile. En plus de cela, les utilisateurs enrichissent les contenus de leurs commentaires.
Martin Destagnol, 29 ans, ingénieur et mastère HEC, décide de lancer Plyce en juin 2009 en parallèle de son agence web Majes. La société voit le jour en avril 2010. Au même moment, elle annonce l'entrée à son capital de Marc Simoncini (PDG fondateur de Meetic) et de Xavier Niel (PDG fondateur de Free/Iliad).
JDN. En quoi consiste le service apporté par Plyce ? Martin Destagnol. Plyce est un réseau social géolocalisé pour mobile. A l'image du site américain Foursquare, nous voulons créer du lien social autour de lieux. Aujourd'hui notre site…
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