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SEOUL, 25 oct. (Yonhap) — Lee Kun-hee, l’architecte du premier conglomérat actuel de la Corée du Sud, le groupe Samsung, a fait les manchettes dans les rubriques d’affaires, sociale et même politique du pays depuis qu’il a pris la relève de son père pour ses approches et perspectives commerciales originales.
Lee a hérité du groupe en 1987, quand il avait 45 ans, après le décès de son père Lee Byung-chull, fondateur du groupe Samsung d’aujourd’hui. Sous son leadership, le groupe possède le plus grand fabricant de smartphones et de puces mémoire au monde et plusieurs filiales allant de Samsung Life Insurance Co. à Samsung Heavy Industries Co.
Le président du groupe Lee Kun-hee. (Photo fournie par Samsung. Revente et archivage interdits)
Derrière cette image glorieuse de «l’empire Samsung», comme l’on appelle souvent le conglomérat, des conflits familiaux ont éclaté au grand jour et ce chaebol est sans cesse accusé d’être géré en dehors des limites de la loi.
Né le 9 janvier 1942, à Daegu, une ville située dans le sud-est du pays, Lee était le fils le plus jeune de Byung-chull, qui avait trois fils et cinq filles.
Lee Kun-hee n’était pas le successeur désigné au départ. Lee Maeng-hee, l’aîné, était celui qui devait succéder à son père dans une société profondément confucéenne.
Mais ce dernier n’avait pas les qualités requises pour diriger le groupe aux yeux de son père. Les deux frères de Lee Kun-hee avaient été écartés après avoir été condamnés pour contrebande de saccharine. Plus tard, une pétition dont les deux frères seraient à l’origine a été envoyée au bureau présidentiel pour accuser leur père de fraude fiscale.
Cette photo, prise le 22 mars 1988, montre le président du groupe Samsung, Lee Kun-hee, dans un événement à Séoul.
Après des études à l’université Waseda au Japon et à l’université George Washington aux Etats-Unis, Lee Kun-hee a commencé sa carrière professionnelle en effectuant un stage à Tongyang Broadcast Company, une filiale de médias de Samsung à ce moment-là.
Sa participation à part entière dans la gestion de l’entreprise n’a commencé qu’en 1978 lorsqu’il a été promu vice-président du groupe Samsung, premier pas vers le trône.
En 1993, Lee Kun-hee a annoncé sa première philosophie entrepreneuriale phare, appelée «New Management Initiative», adoptée par Samsung comme une doctrine jusqu’à ce jour. La ligne la plus connue de cette philosophie qui a pris forme au bout de presque trois mois de réunions avec les directeurs convoqués en Europe et au Japon, c’est «changez tout, sauf votre femme et vos enfants».
Avant cette annonce, Lee avait été choqué de voir une vidéo montrant plusieurs de ses travailleurs ajuster la porte d’une machine à laver en taillant ses bords à l’aide d’un simple couteau.
Deux ans plus tard, il a brûlé 150.000 téléphones portables pour envoyer à tous les employés le message selon lequel il ne tolérera jamais les produits défectueux.
Lee a simplifié la structure du groupe pour se focaliser de manière sélective sur des secteurs clés. Il s’est séparé en 1991 du groupe Shinsegae Co., en charge de la distribution, et en 1993 de Cheiljedang, qui est connu aujourd’hui sous le nom de groupe CJ.
En 2006, il a annoncé la «Mach Management Initiative» en comparant Samsung à un avion qui doit changer non seulement de moteur mais aussi tous les matériels et systèmes pour voler plus vite, à une vitesse supersonique.
De même, Samsung doit changer son noyau et sa structure pour devenir une marque mondiale, avait-il insisté.
Ces stratégies ont bien fonctionné. Samsung Electronics Co. a dépassé le japonais Sony Corp. dans l’industrie des téléviseurs en 2006 et Apple Inc. sur le marché des smartphones en 2012.
Cela dit, le succès a été accompagné de fiascos. Il s’est lancé dans l’industrie automobile en 1995 en créant Samsung Motors Co. mais l’activité automobile s’est étiolée et est devenue Renault Samsung Motors Co. après que le constructeur automobile français a acquis 80,1% des parts de la société.
Cette photo, fournie par le groupe Samsung, montre le président du groupe Samsung, Lee Kun-hee (à dr.), en train de parler avec des cadres de grands groupes lors d'un événement à Séoul, le 5 juin 2003. (Revente et archivage interdits)
Une autre crise a éclaté en 2007 lorsqu’un ancien conseiller juridique de Samsung a révélé que le conglomérat constituait des fonds secrets et les utilisait pour soudoyer des personnalités, notamment des hommes politiques, des procureurs et des fonctionnaires, pour s’assurer qu’ils ferment les yeux sur les pratiques illégales de Samsung, notamment les transferts de richesses au sein de la famille.
Lee Kun-hee s’est retiré de son poste de patron du groupe en avril 2008 sur fond de pressions croissantes de l’opinion publique à propos de plusieurs soupçons. En août 2009, il a été reconnu coupable d’évasion fiscale et de malversations financières. Les procureurs ont toutefois déclaré n’avoir pas trouvé de preuves sur la présence de caisses noires.
Il a écopé de trois ans de prison avec sursis et d’une amende de 110 milliards de wons. Il a été également ordonné de verser des arriérés d’impôts d’une valeur de 45,6 milliards de wons.
Le magnat a cependant bénéficié d’une grâce accordée par le président de l’époque, Lee Myung-bak, quatre mois plus tard. Le président a dit que le pays avait besoin du dirigeant de Samsung pour remporter l’organisation de Jeux olympiques d’hiver de 2018. Lee faisait en effet partie du Comité international olympique (CIO) depuis 1996.
La ville sud-coréenne de PyeongChang a été par la suite choisie comme ville hôte des JO d’hiver de 2018.
Lee est revenu à la tête de Samsung Electronics en mars 2010 suite à la demande des PDG des filiales du groupe qui ont dit avoir désespérément besoin de son expérience et de son expertise entrepreneuriale pour survivre à la crise à laquelle faisait face le groupe.
La série de smartphones de Samsung, Galaxy, est cité comme l’un des plus grands exploits de Lee.
Sur cette photo, prise le 28 août 2011, le président du groupe Samsung, Lee Kun-hee (à dr.), échange une poignée de mains avec le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge, lors d'un événement à Daegu, en Corée du Sud.
Il a épousé Hong Ra-hee, dont le père a été deux fois ministre. Ils ont eu un fils et trois filles, dont la dernière a mis fin à ses jours en 2005.
Le trône de Lee père a été cédé à son fils Jae-yong qui, comme son père, était prêt à jouer le rôle.
Lee Jae-yong cherche à paver la voie de la succession avec le lancement du nouveau Samsung C&T Corp., la société holding de facto du conglomérat.
Il est actuellement le vice-président de Samsung mais considéré comme le dirigeant de facto de l’empire technologique depuis que son père a subi une crise cardiaque en mai 2014.
Par ailleurs, la fille aînée de Lee, Boo-jin, dirige la branche hôtelière de Samsung, Hotel Shilla Co., et sa deuxième fille, Seo-hyun gère la Samsung Welfare Foundation.
Sur cette photo, prise le 21 avril 2011, le président du groupe Samsung, Lee Kun-hee (3e à partir de la g.), et son fils et vice-président de Samsung Electronics, Lee Jae-yong (2e à partir de la g.) et d'autres employés de l'entreprise entrent dans le bâtiment de Samsung Electronics à Séoul.
mjp@yna.co.kr
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(FIN)
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