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Pour éviter la sensation de vertige face à la montagne de livres chez votre libraire, chaque semaine, le service culture de « l’Obs » vous propose ses critiques littéraires. Romans, polars, BD… Il y en a pour tous les goûts. Bonne lecture !
Rocher, 224 p., 18,50 euros.
Avec son regard de « dormeur éveillé » selon André Breton et ses dons oraculaires, il fut le plus rêveur des surréalistes. Le récit que Yann Verdo consacre à Desnos est un tombeau de papier. Il y croise deux histoires d’amour, celle, tragique et flamboyante, de Robert et de Youki la sirène. Et celle, émouvante et contemporaine, d’un homme et d’une femme rencontrée dans une librairie. Placée sous le parrainage de l’auteur de « Corps et Biens », cette passion révolue hante toujours le narrateur. Pour s’en libérer, il revit le calvaire du poète résistant arrêté par la Gestapo le 22 février 1944. Soit seize mois d’une interminable errance d’un camp de concentration à l’autre. Jusqu’à sa mort à Terezin le 8 juin 1945, foudroyé par le typhus un mois après la Libération. L’écriture et le souvenir de la femme aimée l’aidèrent à tenir debout face à la barbarie nazie. La poésie fut son ultime échappatoire : « Elle est réellement le cheval qui court au-dessus des montagnes », écrit-il à Youki, alors qu’il n’est plus que l’ombre de lui-même. Marche funèbre qui trouve son rythme au fil des pages, ce livre sensible, empreint de ferveur, célèbre la force d’âme de Desno
"Un siècle chinois" de Jean Tuan (C.L.C. Éditions) est une lecture incontournable pour ceux que la Chine intéresse. Il fait découvrir l'évolution de la Chine à travers le parcours du père de l'auteur. Chinois arrivé en France en 1929, il exercera le métier de pédicure soignant des vedettes comme Claude François, Jeanne Moreau, Janine Charrat et autres patrons de grandes entreprises. En 1967, les deux feront un exceptionnel séjour à Pékin bouleversé par la Révolution culturelle. Ensuite l'auteur sera témoin des incroyables changements que la Chine connaîtra de 1980 à 2010. Un témoignage sans parti-pris ni caricatures. Marie Holzman, sinologue respectée, a préfacé le récit.

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