Le directeur général de Solocal Group, rencontré à l’université du Numérique du Medef, veut susciter de nouveaux usages chez l’internaute. Son objectif : 8% de croissance annuelle sur le Web.
JDN. Où en êtes-vous de la transformation digitale de Solocal Group ?
Jean-Pierre Remy. Elle est achevée ! Nous réalisons environ 75% de notre chiffre d'affaires sur le digital en cohérence avec notre programme de transformation Digital 2015. Nous en sommes aujourd'hui à l'étape suivante et venons de lancer en interne le plan Croissance 2018. Son objectif principal est de doubler notre croissance annuelle sur le web en passant de 4% aujourd'hui à au moins 8% d'ici deux ans.
Les opportunités de développement sur notre marché de la recherche locale sont très importantes. Nous devons aussi essayer de susciter de nouveaux usages chez les internautes. Avec notre marque PagesJaunes, nous avons lancé mi-mars une offre d'abonnement gratuit pour les professionnels de la santé à une solution de prise de rendez-vous par Internet, avec une option de rappel par SMS. Cela fait partie de cette stratégie.
Pour que ce plan de croissance digitale soit un succès, nous devons nous libérer de la contrainte financière liée à la dette historique du Groupe, qui date de sa vente en 2006 par Orange. Nous avons dégagé plus de 30% de rentabilité nette en 2015. Ces bénéfices devraient financer les investissements technologiques et commerciaux, pas la dette.
Vos clients et partenaires perçoivent-ils ce basculement au numérique dans leurs rapports avec votre entreprise ?
Dans leurs relations avec nos commerciaux bien entendu, qui ont complètement changé de métier. Avant, les entreprises faisaient appel à notre filiale PagesJaunes pour nous donner leur numéro de téléphone et leur adresse. Désormais, une PME sur six en France a son site web sur les pages de Solocal Group. Nos équipes analysent en détail avec chaque société le nombre de pages vues, l'investissement publicitaire sur Google… Nous avons "ubérisé" les agences de marketing web.
"Je ne crois pas aux équipes numériques, elles libèrent les autres collaborateurs de leurs responsabilités"
D'ici deux mois, nos visiteurs percevront physiquement notre nouvelle identité : notre siège social s'installe à Boulogne-Billancourt dans de nouveaux locaux qui s'inscrivent dans la dynamique des GAFA. Nous sommes même allés plus loin qu'eux, puisqu'absolument tous les bureaux seront en open space, même le mien. Et 30% des postes ne seront pas attribués à un collaborateur précis : les équipes décideront des personnes avec lesquelles elles ont besoin de s'installer en fonction de leurs projets du jour.
Avez-vous embarqué vos collaborateurs dans cette métamorphose en vous appuyant sur une direction du digital ?
Pas du tout. Je ne crois pas à la création d'équipes dédiées au numérique. Elles libéreraient tous les autres collaborateurs de leur responsabilité dans le processus de mutation de l'entreprise. Dans le plan Digital 2015, nous avons lancé une cinquantaine de projets numériques auxquels ont participé plus de 60% de nos salariés. Sur le plan RH, plus de 80% de nos collaborateurs ont été formés aux nouveaux enjeux et métiers du digital et 100% le seront d'ici fin 2016. Nous avons ainsi consacré 4 à 5% de notre masse salariale entre 2013 et 2015 à ces formations, soit beaucoup plus que la moyenne des entreprises de notre secteur.
Nous avons essayé de diffuser un esprit start-up dans l'entreprise, en rachetant une quinzaine de jeunes pousses entre 2012 et 2013, avec leurs salariés. Ces millennials, comme on les appelle, ont diffusé le numérique dans toute notre organisation, un peu comme un vaccin dans le corps humain.
Ne craignez-vous pas d'être un jour sabordé par les "barbares du net", en particulier Google ?
Google, Apple ou Microsoft sont loin d'être des pirates pour nous. Ils sont au contraire des partenaires essentiels de notre activité. Il y a 5 ans, notre audience n'était pas du tout liée aux requêtes des internautes sur leurs moteurs de recherche. Nous avons mené un profond travail de référencement sur Google mais aussi sur Bing, qui représente aujourd'hui 10% des requêtes car c'est le moteur de recherche par défaut du système d'exploitation Windows 10. Aujourd'hui, plus d'un tiers de notre audience vient de ces sites, soit environ 800 millions de visites sur les 2,5 milliards que nous totalisons chaque année.
Solocal Group réunit différentes filiales, notamment PagesJaunes, Mappy, A Vendre A Louer, ou encore Ooreka.
JDN. Où en êtes-vous de la transformation digitale de Solocal Group ? Jean-Pierre Remy, directeur général de Solocal Group © Jean Chiscano Jean-Pierre Remy. Elle est achevée ! Nous réalisons environ 75% de notre chiffre d'affaires…
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