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Le Burkina Faso dispose depuis 2018 d’une association chargée de la gestion des noms de domaine Internet, notamment ceux en .bf. A quoi sert un nom de domaine, comment fonctionne cette association ? Quels sont ses avantages ? Pourquoi le .bf n’est pas très prisé ? Nous avons rencontré Izaï Toé, secrétaire exécutif de l’Association burkinabè des domaines Internet (ABDI).
Pouvez-vous vous présenter ?
Je me nomme Izaï TOE, ingénieur informaticien, spécialiste en transformation digitale et gouvernance de l’internet. J’ai suivi un cursus universitaire d’informatique sur 5 ans ; 3 années de licence en informatique générale plus deux années de master en réseaux, systèmes et télécommunications. Je suis le Secrétaire exécutif de l’Association Burkinabè des Domaines Internet (ABDI), l’opérateur du registre des noms de domaine de premier niveau « .bf ». J’ai eu l’honneur de servir mon pays en tant que Directeur général des technologies de l’information et de la communication, Responsable du programme budgétaire télécoms/TIC, Président du comité spécialisé « stratégie et investissement » au sein du Conseil d’administration de La Poste Burkina Faso, Directeur de l’exploitation et du support technique à l’Agence nationale de promotion des technologies de l’information et de la communication et Chef du service des outils de communication et de la sécurité à la Direction générale de la coordination des programmes de développement des technologies de l’information et de la communication.
A l’entame de cet interview, je voudrais vous remercier pour l’intérêt porté sur le développement de l’internet au Burkina Faso et pour l’opportunité que vous m’offrez de parler de l’Association Burkinabè des Domaines Internet et de ses activités.
Présentez-nous votre organisation
L’Association Burkinabè des Domaines Internet (ABDI) est une organisation de la société civile, à but non lucratif, créée par les acteurs du secteur des technologies de l’information et de la communication du Burkina Faso. Officiellement reconnue par le Gouvernement burkinabè le 19 juin 2018 sous le récépissé n° N00000431401, elle a pour mission de contribuer au développement de l’Internet. Par délégation de l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP), elle occupe la fonction d’opérateur du registre des noms de domaine de premier niveau « .bf » et assure ainsi la gestion de ce registre, la promotion de la migration des adresses IPv4 vers IPv6 et la gestion du fonds de soutien au développement de l’Internet au Burkina Faso.
L’ABDI est administrée par une Assemblée Générale, un Conseil d’administration et un Secrétariat Exécutif. Trois Comités de concertations (Task Force IPv6, Utilisateurs et Bureaux d’enregistrement) mènent des réflexions sur des thématiques spécifiques et donnent des avis d’experts aux organes de pilotage et de gestion.
Notre vision est qu’à l’horizon 2027, l’Association Burkinabè des Domaines Internet devienne un registre performant offrant des services innovants et de solidarité numérique. Cette perspective est consacrée par son plan stratégique de développement baptisé « GAMBRE Hakili 2027 » qui définit trois objectifs stratégiques pour l’association à savoir consolider la gouvernance et renforcer les capacités de l’organisation, renforcer les ressources Internet et améliorer leur gestion et renforcer l’inclusion et la souveraineté numériques.
L’atteinte de ces objectifs passent par la réalisation des actions suivantes :
o Le pilotage et la gestion administrative ;
o L’équipement et la formation ;
o La gestion du registre des noms de domaine « .bf » ;
o La promotion de la migration vers IPv6 au Burkina Faso ;
o La mise en place et la gestion du fonds de soutien au développement de l’internet ;
o La promotion de services de certification électronique en local ;
o La promotion de services de messagerie électronique en local ;
o La promotion de services d’hébergement web en local.
C’est quoi un domaine Internet ?
Un nom de domaine est un identifiant mémorable pour l’humain d’une ressource sur internet. C’est un alias c’est-à-dire un équivalent d’un numéro appelé adresse IP (Internet Protocol). Chaque équipement connecté à internet dispose d’une adresse IP qui l’identifie de façon unique à l’image des numéros de téléphone qui identifient nos smartphones sur le réseau téléphonique ou du numéro de porte qui identifie notre domicile. Ces adresses IP sont difficiles à retenir par les internautes à cause de leur format. A titre d’exemples, l’adresse IP en version 4 du site web de l’ABDI est 196.28.247.94 et l’adresse IP en version 6 du site de Google est 2607:f8b0:4006:821::2003. Ce sont ces numéros complexes et difficile à retenir par l’homme que les ordinateurs, smartphones et autres terminaux comprennent et utilisent pour accéder à internet. Vous constatez avec moi qu’un être humain a des difficultés à retenir ces numéros en vue de les utiliser au besoin pour accéder aux sites web de l’ABDI et de Google. Ceci devient encore plus complexe puisqu’il faudra retenir les adresses de l’ensemble des ressources que l’on souhaite consulter sur internet. Le système des noms de domaine ou Domain Name System (DNS) a donc été inventé pour palier prioritairement cette difficulté en permettant aux internautes d’utiliser des noms usuels, simples et facilement mémorisables pour accéder aux ressources sur internet. Ainsi, pour accéder au site web de l’ABDI, vous saisissez www.abdi.bf et pour celui de Google, www.google.com. abdi.bf et google.com sont des noms de domaine. Le système de noms de domaine se charge de faire la correspondance adresse IP/nom de domaine en quelques secondes et de façon transparente à l’internaute de sorte à ce que ce dernier puisse accéder au site web souhaité.
Il existe deux grandes familles de noms de domaine ; il y a les noms de domaine générique ou Generic Top Level Domain (gTLD) comme par exemples .com, .org, .net, .agency, .book, . et les noms de domaine correspondant aux codes pays tels que .bf pour le Burkina Faso, .ci pour la Côte d’Ivoire, .sn pour le Sénégal, .fr pour la France, .us pour les Etats Unis d’Amérique, etc. Ces extensions de noms de domaine constituent aujourd’hui les territoires virtuels jalousement protégés et développés par chaque pays au même titre que les territoires physiques.
En résumé, un nom de domaine est une adresse sur Internet. Le système des noms de domaine est le dispositif technique de gestion de ces ressources indispensables pour le fonctionnement de l’Internet. Cette gestion est faite de façon distribuée à travers les registres de noms de domaine qui sont des organismes qui détiennent et mettent à jour la base de données c’est-à-dire l’annuaire des noms de domaine. Avec le développement du web, les noms de domaine sont également devenus une image de marque pour les organisations.
Quel est l’état des lieux du domaine .bf ?
Le domaine « .bf » se porte à présent très bien. Depuis 2015, l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP) a engagé un vaste chantier de modernisation des infrastructures et plateformes techniques, de réforme institutionnelle et de renforcement du cadre règlementaire qui ont permis de positionner le « .bf » dans une nouvelle dynamique de performance et de croissance.
D’abord pour ce qui est de la modernisation des infrastructures et plateformes techniques, le « .bf » est hébergé aujourd’hui sur des serveurs informatiques de dernière génération et de façon redondante, ce qui lui garantit une haute disponibilité et une grande stabilité de fonctionnement. Une nouvelle application de gestion de registre de noms de domaine a été implémentée avec des fonctionnalités d’exploitation respectant l’état de l’art en la matière. Des mesures de sécurité sont actives autour du dispositif qui reste un des nœuds névralgiques de l’internet dans notre pays.
Ensuite, les réformes institutionnelles réalisées sont la création de l’ABDI et la délégation de la gestion du « .bf » à cette organisation qui se consacre prioritairement à cette mission. Aussi, le modèle de gestion du « .bf » passe d’un modèle que nous appelons 2R pour Registry/Registrant à un modèle 3R pour Registry/Registrar/Registrant. Ce dernier modèle est recommandé par l’organisme mondial en charge de la gouvernance et la gestion de l’internet à savoir « Internet Corporate for Assigned Names and Numbers » (ICANN). Le modèle 3R positionne un intermédiaire (Registrar ou Agent d’enregistrement) entre le détenteur du nom de domaine (Registrant ou Titulaire) et l’organisme en charge de la gestion du registre des noms de domaine (Registry). Ce modèle favorise le développement de l’entreprenariat numérique et particulièrement la promotion de l’industrie des noms de domaine.
Enfin, le renforcement du cadre règlementaire a concerné l’adoption de décisions relatives à la charte de nommage, au cahier des charges type applicable aux agents d’enregistrement, aux conditions et à la procédure d’accréditation des agents d’enregistrement, à l’autorisation de délégation de la gestion et à la signature de la convention de délégation de la gestion des noms de domaine sous le domaine de premier niveau « .bf ». Ce dispositif juridique émane de l’ARCEP qui est le registre officiel du « .bf ».
En termes de statistique, le registre « .bf » dispose d’un parc d’environ deux mille (2 000) noms de domaine. Il est administré au quotidien par un effectif de quatre (04) personnes. Ces ressources humaines passeront à sept (07) permanents en début 2023. Le premier bureau d’enregistrement a été accrédité par l’ARCEP en fin novembre 2022 et plusieurs autres entreprises de prestation de services numériques sont dans la file d’attente de l’accréditation. Nous espérons une vingtaine d’agents d’enregistrement accrédités, aussi bien au niveau national qu’international, pour le « .bf » d’ici à fin 2023.
Quels sont les avantages du domaine .bf ?
Le « .bf » confère au détenteur d’un nom de domaine des avantages que les internautes auront du mal à trouver ailleurs.
En effet, il est symbole de proximité avec les internautes du Burkina Faso. C’est du « MADE IN BURKINA FASO » et comme l’a dit le Président Thomas SANKARA, « Consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons ». Le « .bf » est le label du consommons local pour le public burkinabè sur internet.
Par ailleurs, un nom de domaine en extension « .bf » vous apporte plus de notoriété et un professionnalisme avéré. Par exemple, ça fait plus sérieux de communiquer avec une adresse e-mail qui se termine par « .bf » qu’avec une adresse générique d’une plateforme de messagerie électronique publique quelconque qui ne vous valorise pas.
Aussi, un nom de domaine « .bf » donne une meilleure image, une bonne perception et plus de crédibilité à votre organisation. Le nom de domaine constitue la première vitrine d’accès aux organisations en ligne et donc un véritable patrimoine de marque qui donne une première impression importante sur la structure à l’internaute. En plus, la recherche sur internet à partir des moteurs de recherche comme Google est basée sur le référencement. Le « .bf » vous accorde un meilleur référencement naturel pour les recherches en direction du Burkina Faso.
Enfin, l’enregistrement de votre nom de domaine « .bf » contribue fortement à la protection du nom commercial de votre organisation, de vos marques, propriétés industrielles, produits et services contre les enregistrements illicites et les usurpations d’identité.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’une même ressource internaute peut être accessible à partir de plusieurs noms de domaine grâce à la technique de redirection. C’est ce qui est d’ailleurs conseillé. Lorsqu’une organisation a des intérêts dans un pays, il lui est conseiller de prendre un nom de domaine correspondant au code de ce pays en plus de son nom de domaine initial. Vous remarquerez par exemple que www.google.bf ou www.google.com ou www.google.fr fonctionnent tous ; c’est sur la base de ce principe.
Pourquoi les usagers rechignent-ils à utiliser le domaine .bf ?
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les usagers commencent à s’intéresser fortement au « .bf ». Ce changement de paradigme va s’accentuer davantage courant l’année 2023 avec l’entrée en vigueur des agents d’enregistrement qui vont contribuer à simplifier la procédure de demande de noms de domaine « .bf ». Les réticences à l’utilisation du « .bf » sont révolues et nous sommes à l’ère de la croissance et de la préférence pour ce domaine. Le chantier de modernisation des infrastructures et plateformes techniques, de réforme institutionnelle et de renforcement du cadre règlementaire évoqué tantôt ont positionné le « .bf » dans une dynamique croissante de performance. Les allégations d’indisponibilité et de lourdeur de la procédure d’obtention sont estompées. En moins de quarante-huit (48) heures, vous obtenez l’enregistrement d’un nom de domaine « .bf » contrairement au délai d’avant qui était incompréhensible. Les améliorations vont se poursuivre jusqu’à l’automatisation intégrale de la procédure de demande pour atteindre un délai quasi-instantané pour l’enregistrement de nom de domaine.
Comme vous l’avez signalé tantôt, il est aussi question de faire migrer les adresses de IPv4 à IPv6 ; de quoi s’agit-il ?
Sur internet, chaque équipement dispose d’une adresse unique, un numéro décimal ou hexadécimal qui l’identifie. Cette adresse est conçue dans le cadre d’un protocole, d’une technologie, d’un ensemble de règles dénommé « protocole Internet » ou « Internet Protocol » (IP).
Il existe deux versions de protocole Internet aujourd’hui, IPv4 et IPv6. IPv6 vient pour succéder à IPv4.
Avec IPv4, le nombre d’adresses possibles est limité à moins de 4 milliards (232). Ce qui signifie qu’on ne peut pas avoir en théorie plus de 4 milliards de terminaux connectés à internet. Or, avec le développement fulgurant de l’internaute et la démographie mondiale qui affiche de nos jours 8 milliards d’habitants sur Terre, il est impératif de penser à une autre solution. C’est ainsi que IPv6 est né pour pallier au déficit d’adresses IP sur internet. Il offre une plage d’adressage théorique de 2128. Cependant, le manque d’espace d’adressage n’est pas la seule raison de passer à IPv6 qui apporte également des améliorations sur le plan de la sécurité, de la mobilité, de la qualité de service, de l’évolutivité de l’architecture réseau et de l’acheminement du trafic sur internet. IPv6 est mieux adapté aux réseaux évolutifs et convergés.
Tout comme le changement de la numérotation téléphonique est passé de six (6) à huit (8) chiffres au Burkina Faso pour prendre en considération le nombre croissant des abonnés au pic de la révolution mobile, il est impératif de nos jours de migrer de IPv4 à IPv6 pour absorber le dividende de l’internet des objets et de la croissance de la population mondiale.
L’IPv6 a été standardisé en 2017. Son implémentation prend du temps eu égard aux coûts important des investissements à réaliser. En effet, certains équipements réseau doivent être remplacés par d’autres de nouvelle génération et compatibles IPv6. Cette opération de mise à jour est à conduire aussi bien dans les réseaux des opérateurs de téléphonie que par les fournisseurs d’accès internet et les organisations.
Quels sont les impacts de ces changements ?
Comme je le disais tantôt, ces changements vont permettre d’offrir plus d’espace d’adressage sur internet en disponibilisant un nombre suffisant d’adresses pour les terminaux et donc les internautes. Cette identification unique va apporter plus de sécurité dans le cyberespace et rendre la traçabilité plus efficace.
Ces changements sont malheureusement budgétivores mais indispensables pour la viabilité d’internet. C’est pourquoi, chaque pays s’organise pour conduire de façon organisée et optimisée ce processus impératif de migration technologique vers IPv6.
Au Burkina Faso, la coordination de cette migration est assurée par l’Association Burkinabè des Domaines Internet (ABDI) qui a déjà mis en place la « Task Force IPv6 Burkina Faso » pour mener des réflexions stratégiques, tactiques et opérationnelles pour réussir le virage de façon optimale.
Les acteurs burkinabé des TIC ont-ils pris la mesure de l’importance de tous ces changements ?
Non pas entièrement. Ils commencent à prendre progressivement la mesure de l’importance de tous ces changements pour la stabilité et la viabilité de l’internet. Les acteurs, sous l’exigence des internautes qui demandent de plus en plus des services de qualité et sécurisés, savent qu’ils doivent opérer cette migration. Ils sont plutôt en phase de maturation d’une stratégie moins onéreuse et de techniques opérationnelles fiables et adaptées pour opérer ces changements.
Que faut-il faire pour accélérer le mouvement ?
Il faut accentuer la sensibilisation et organiser les acteurs, développer des compétences en ressource humaine sur cette nouvelle technologie, élaborer et mettre en œuvre une stratégie de migration et opérer un encadrement règlementaire de cette migration.
Cela nécessite une intervention combinée du gouvernement, des acteurs du privé et des organisations de la société civile.
Pour le gouvernement, il s’agira de mettre en place un environnement favorable à la migration à travers par exemple un allègement des taxes sur les opérations entrant dans le cadre de la migration. Il pourrait également agir sur le cahier des charges opérateurs de téléphonie pour inclure des obligations de migration vers IPv6.
Les acteurs du privé doivent désormais prendre en compte la migration vers IPv6 dans leur plan de développement stratégique et d’investissement.
Quant aux organisations de la société civile, elles doivent inscrire parmi leurs actions de veille citoyenne, la surveillance de la migration vers IPv6 dans les réseaux des opérateurs de téléphonie et des fournisseurs de services internet.
Que fait l’ABDI dans ce sens ?
L’ABDI assure la coordination, au niveau national, de cette migration vers IPv6 au Burkina Faso. Dans ce cadre, elle a créé en son sein, un comité de concertation consacré à cette action dénommé « Task Force IPv6 Burkina Faso ». Ce comité a pour rôle de mener des réflexions stratégiques, tactiques et opérationnelles en vue de donner des avis d’experts aux organes de gouvernance et de gestion de l’ABDI pour réussir, de façon optimale, le virage vers IPv6.
Des sessions de développement de compétences des ressources humaines sur la technologie et des webinaires sont organisées régulièrement pour contribuer au processus de transition IPv6.
Des actions de sensibilisation et de plaidoyer sont également inscrites dans son plan d‘actions opérationnelles 2023-2025 et relatives à la promotion de la migration vers IPv6.
Un forum national dénommé « Burkina Faso IPv6 Forum » est même envisagé annuellement, avec pour objectif de promouvoir la migration vers IPv6 au Burkina Faso. La Première édition de ce forum aura lieu en marge de la 18ème Semaine du Numérique au Burkina Faso qui se tiendra du 17 au 21 janvier 2023.
Au terme de cet interview, je voudrais réitérer, au nom de l’ABDI, ma gratitude et ma reconnaissance à la rédaction de l’organe de presse Lefaso.net pour m’avoir déroulé le tapis rouge à travers cet entretien qui m’a permis de parler de notre association. Toutes mes félicitations et encouragements aux Éditions Lefaso, pionnières des organes de presse en ligne au Burkina Faso et qui fait la fierté de notre pays.
J’invite les internautes à adopter le domaine « .bf » qui s’est investi pour être à la hauteur de leurs attentes.
Interview réalisé par C. Paré
Lefaso.net
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