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PARIS: Jeunesse, économie, transition énergétique. Le menu s’annonce consensuel pour Elisabeth Borne, qui se rend en Algérie dimanche et lundi avec pas moins de 16 ministres pour concrétiser la réconciliation scellée par les présidents des deux pays fin août.
La Première ministre française sera accompagnée d’une délégation conséquente de 16 ministres et de plusieurs chefs d’entreprise pour ce déplacement lors duquel elle devrait rencontrer le président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon Matignon.
Sa visite portera essentiellement sur la jeunesse et la coopération économique, alors que des dossiers plus sensibles sur l’immigration ou la question mémorielle font toujours l’objet de discussions.
La question d’une augmentation des livraisons de gaz algérien à la France, dans le contexte de la raréfaction du gaz russe en Europe, ne sera quant à elle “pas à l’ordre du jour” de la visite, selon Matignon.
Cette visite vise à concrétiser la “Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé”, signée par les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune le 27 août au terme d’une visite de trois jours du chef de l’Etat français en Algérie.
“Emmanuel Macron a déblayé le chemin et le temps est propice à ce genre de coopération. Aujourd’hui, on est à un tournant de la relation, on a besoin d’une certaine durabilité”, dit à l’AFP Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam) à Genève.
“Le pari du président français est de gagner la confiance des Algériens en avançant dans des dossiers qui ne constituent pas de grandes difficultés pour les deux parties pour finalement s’attaquer aux sujets difficiles, comme la question migratoire”, ajoute le chercheur.
«Soupape»
Les présidents des deux pays avaient fin août ouvert la voie à un assouplissement du régime de visas accordés à l’Algérie, pour les étudiants, entrepreneurs, scientifiques, sportifs ou artistes, en échange d’une coopération accrue d’Alger dans la lutte contre l’immigration illégale.
Mais “les discussions n’ont pas encore abouti au moment où on se parle”, a indiqué jeudi Matignon.
La question des visas a empoisonné la relation bilatérale ces derniers mois après une division par deux de leur nombre par la France pour l’Algérie, jugée pas assez prompte à réadmettre ses ressortissants expulsés de France. Fin août, Paris avait relevé toutefois une hausse du nombre de réadmissions en Algérie et dit espérer une “levée” prochaine des derniers “blocages”.
“L’exercice est difficile”, admet auprès de l’AFP l’ancien ambassadeur à Alger Xavier Driencourt, alors que “le visa a une valeur politique considérable en Algérie, c’est une espèce de soupape à une société qui va mal”.
L’autre sujet sensible de la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie ne sera pas non plus au coeur de cette visite.
La commission d’historiens algériens et français qui doit être installée pour examiner “sans tabou” les archives des deux pays, “est encore en cours de constitution”, selon Matignon.
Ce qui n’empêchera pas la cheffe du gouvernement français de déposer, à son arrivée et comme c’est la tradition, une gerbe au Monument des Martyrs, haut lieu de la mémoire algérienne de la guerre d’Indépendance (1954-1962) face à la France, avant de se rendre au cimetière Saint-Eugène à Alger, où reposent nombre de Français nés en Algérie.
Mme Borne présidera ensuite avec son homologue algérien Aïmene Benabderrahmane le cinquième Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), dont la dernière édition remonte à 2017.
Une visite à Alger avait été envisagée en avril 2021 avec le prédécesseur de Mme Borne, Jean Castex et quelques ministres, mais elle avait été reportée à la dernière minute, dans un contexte de relations tendues avec l’Algérie.
Les deux pays devraient signer des accords dans les champs de la formation, de la transition énergétique, de la coopération économique, de la jeunesse et de l’éducation, mais aussi sur des projets plus régaliens.
Les ministres Bruno Le Maire (Economie), Gérald Darmanin (Intérieur) Catherine Colonna (Affaires étrangères) Eric Dupond-Moretti (Justice), Olivier Dussopt (Travail), et Pap Ndiaye (Education) seront notamment du voyage.
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BOBIGNY : La troisième tentative aura été la bonne pour l’ex-député et chef de l’UDI Jean-Christophe Lagarde qui a été élu dans la nuit de vendredi à samedi conseiller municipal dans son fief de Drancy (Seine-Saint-Denis) après deux annulations de scrutin.
A l’issue d’un conseil municipal nocturne, débuté vendredi à 19H00 pour s’achever après 02H00 du matin, M. Lagarde, 54 ans, a été élu 11e adjoint à la maire de la ville, son épouse Aude Lagarde.
Son indemnité s’élèvera à “3878 99 euros bruts”, un des postes les mieux rémunérés au sein des adjoints, selon des documents consultés par l’AFP, qu’il pourra cumuler avec son allocation chômage d’ancien député.
Pour l’élu centriste, les deux premières tentatives pour se faire élire s’étaient soldées par un échec pour cause d’irrégularités.
Lors du conseil municipal du 7 juillet, la démission de l’adjoint auquel M. Lagarde succède n’avait pas été enregistrée par les services de la préfecture de la Seine-Saint-Denis.
Le 14 juillet, lors d’un second conseil convoqué en urgence avant la pause estivale, la procédure n’avait pas non plus été réalisée dans les règles, avait estimé début septembre le tribunal administratif de Montreuil.
“On aurait pu penser que les recours en justice et le procès actuel l’invite à plus de modestie mais il s’accroche à ses indemnités, a commenté l’élu de l’opposition Hacène Chibane, à l’initiative des recours. “En s’y reprenant pour la troisième fois, il va encore mieux gagner sa vie en bénéficiant même du dégel du point d’indice, contrairement à de nombreux Français”, a-t-il ajouté.
Sollicité par l’AFP, M. Lagarde était injoignable samedi.
Défait aux législatives de juin par l’Insoumise Raquel Garrido (Nupes) après 20 ans de règne et quatre mandats successifs, l’ex-député de Seine-Saint-Denis se retrouve sous le coup d’une condamnation, soupçonné d’avoir octroyé un emploi fictif d’assistante parlementaire à sa belle-mère.
Jugé le 3 octobre pour “détournement de fonds publics”, le Parquet national financier a requis à son encontre un an d’emprisonnement avec sursis, assorti d’une privation des droits civiques de cinq ans.
Le jugement est attendu le 7 décembre.
Par ailleurs, un de ses anciens collaborateurs a été mis en examen début septembre, dans l’enquête sur les fausses accusations du magazine Le Point ayant visé, pendant la campagne, les députés LFI Raquel Garrido et Alexis Corbière.
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BESANCON: La cour d’assises du Jura a condamné en appel le mari de Razia Askari à 30 ans de réclusion pour l’assassinat sauvage de son épouse en 2018 en pleine rue à Besançon, confirmant la décision rendue en première instance, a-t-on appris samedi auprès de l’avocat de la défense, Me Patrick Uzan.
Condamné en décembre 2021 par les assises du Doubs à 30 ans de réclusion pour ce féminicide, Rashid Askari, 42 ans, avait fait appel de sa condamnation, estimant sa peine “beaucoup trop sévère”, selon son conseil d’alors, Me Randall Schwerdorffer.
Après trois jours de procès débuté mercredi, la cour d’assises d’appel de Lons-le-Saunier a confirmé dans la nuit de vendredi à samedi la décision de première instance, la peine étant à nouveau assortie d’une période de sûreté des deux tiers.
Le 30 octobre 2018, Razia Askari, une Afghane de 34 ans, rentrait dans un logement de l’association Solidarité femmes à Besançon où elle avait trouvé refuge, lorsque son mari l’a attaquée. Après l’avoir suivie, il lui avait asséné 19 coups de couteau, l’égorgeant, avant de l’abandonner dans une marre de sang.
Rashid Askari avait été arrêté trois jours plus tard à l’aéroport d’Athènes où il avait fui.
Il avait reconnu avoir tué son épouse mais réfuté avoir prémédité son geste.
“On est content que la condamnation de première instance ait été confirmée en appel, et que la préméditation ait à nouveau été retenue”, a réagi auprès d’un correspondant de l’AFP Eva Bronnenkant, la président de Solidarité femmes à Besançon.
Au cours de son premier procès l’an dernier, Rashid Askari avait minimisé sa responsabilité, accablant la jeune femme décédée, sa belle-famille et l’Etat français, au grand dam des deux fils adolescents du couple qui n’attendaient de lui qu’une seule chose, “qu’il assume ce qu’il a fait à (leur) mère”.
Originaire d’Afghanistan, Razia Askari avait rejoint avec ses enfants son époux en 2017 pour s’installer en France. Très vite, elle avait déposé sept plaintes contre lui pour violences volontaires sur conjoint, violences aggravées, viol et menaces de mort réitérées. Après avoir demandé le divorce, elle avait obtenu en juillet 2018 une ordonnance de protection délivrée par un juge des affaires familiales, interdisant à son mari de l’approcher.
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PARIS : Deux ans après l’assassinat de Samuel Paty par un jeune homme radicalisé, le président de Reconquête! Eric Zemmour a rendu hommage samedi à Paris au professeur victime selon lui d’un “francocide évitable”, aboutissement d’un “continuum de violence”.
Ce crime était “non pas un fait divers, un accident ou l’acte d’un fou” mais “un francocide, la mort d’un Français parce qu’il est Français”, a lancé l’ancien candidat à la présidentielle (7%) devant des centaines de partisans au square Samuel-Paty, face à la Sorbonne, à Paris.
“C’est un crime digne d’un pays en guerre, qui nous rappelle les antiques guerres de religion et la guerre en Algérie”, a estimé Eric Zemmour.
“Nous nous inclinons respectueusement devant la douleur” de la famille de Samuel Paty, “mais la mort de Samuel Paty dépasse Samuel Paty”, a-t-il insisté, réfutant toute récupération.
Cet attentat, a tonné le responsable d’extrême droite, s’insère dans un “continuum de violence”: “Ici c’est une décapitation mais ce sont chaque jour des crachats, insultes, (…) agressions, vols, viols”. Il s’agit à ses yeux d’un “changement de peuple et de civilisation”, un “grand remplacement” qui aboutit “à chasser les Français” de “leur vieille terre de France, catholique depuis 1.500 ans”.
Ce crime était “évitable” en appliquant plusieurs mesures, a-t-il ajouté: “Refuser l’asile aux personnes suspectées d’être dangereuses”, “s’attaquer aux lieux de culte propageant la haine” en les fermant, ou encore “supprimer les aides sociales” aux parents dont les enfants ont “fait pression sur les enseignants”.
Alors que les incidents liés au port de signes religieux à l’école sont en augmentation en septembre, M. Zemmour a pointé du doigt “une vaste offensive” qui n’est “pas le reflet d’une simple mode” mais “l’expression d’une conquête d’un espace par une culture, une religion, une civilisation”.
Avant lui, Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête!, a dénoncé le “pas-de-vaguisme” à l’école face à “un problème d’immigration, de démographie, d’assimilation”.
Le sénateur Stéphane Ravier a épinglé une montée du “communautarisme”: “C’est très bien que les islamistes vivent entre eux, personnellement j’y suis favorable, mais s’ils veulent s’habiller comme au bled, qu’ils rentrent au bled!”, a-t-il lancé sous les applaudissements.
Le ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, sera présent à la Sorbonne samedi après-midi aux côtés de Mickaëlle Paty, soeur de l’enseignant, pour la remise du premier prix Samuel Paty, organisé par l’Association des professeurs d’histoire-géographie (APHG).
 

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