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Publié par Olivier Andrieu | 29 Déc 2022 | | Temps de lecture : 5 minutes
Depuis quelques semaines, l’outil ChatGPT d’Open AI défraie la chronique par son système de questions-réponses assez bluffant (même en français) et nourri par l’intelligence artificielle. Le système a certes ses limites, mais il reste performant pour un certain nombre de requêtes, notamment informationnelles.
Voici deux exemples de questions pour lesquelles la réponse de ChatGPT est plutôt de bonne qualité :
Questions sur le SEO et Google, réponses de ChatGPT. Source : Abondance
Mais il faut bien constater que souvent, les réponses sont truffées d’imprécisions, voire d’erreurs. Voici quelques exemples parmi tant d’autres, avec les explications en légende :
Question sur Spirou, qui a été créé par Rob-vel et non Franquin. Un groom n’est pas vraiment un valet de chambre. Spip est un écureuil et non pas un hamster. Les autres dessinateurs n’ont pas attendu la mort de Franquin pour reprendre le personnage. Etc. Source : Abondance
Question sur Iznogoud : ici Goscinny est le scénariste et non pas dessinateur (bien qu’il l’ait été avant d’être scénariste). Mais pour Iznogoud, il est clairement le scénariste et pas le dessinateur. Jean Tabary est français (bien que né à Stockholm) et pas franco-belge. Source : Abondance
Question sur Abraracourcix : le nom de la femme du chef du village gaulois est Bonemine et non pas Bonnaire. Source : Abondance
Question sur le vin Klevener : Pas de mention au début d’Heiligenstein, berceau du Klevener depuis 1742 et unique ville productrice de ce vin. Heiligenstein se situe de plus dans le Bas-Rhin et non pas le Haut-Rhin. Etc. Source : Abondance
On voit sur ces quelques exemples (qui n’ont pas vocation à être une étude scientifique de la fiabilité de ChatGPT mais qui pourraient être répété quasiment à l’infini) que cet outil peut difficilement être utilisé sans vérifier sur d’autres sources le résultat renvoyé. La fiabilité n’est clairement pas (encore) au rendez-vous… Posez à ChatGPT une question sur un sujet que vous connaissez bien et vous vous en rendrez immédiatement compte. Il est inconcevable aujourd’hui de se servir de ChatGPT comme d’un moteur de recherche lambda pour ses besoins quotidiens de recherche d’informations.
Il n’empêche que l’outil est remarquable par la forme des réponses qu’il renvoie (des phrases structurées et longues, descriptives, sans faute d’orthographe) et en cela, il est prometteur de ce que cela donnera lorsque les nombreuses erreurs actuelles seront corrigées. Aujourd’hui, on peut estimer que 90% du contenu des réponses fournies sont assez fiables. Mais quand, dans cette réponse, 10% est faux, cela ne permet pas d’avoir une confiance inaltérable en l’outil. En cela, il nous semble impossible qu’il puisse concurrencer aujourd’hui Google. En revanche, cela peut bien montrer à quoi ressembleront les moteurs de recherche d’ici quelques années, de façon évidente.
En tout cas, la sortie de ce produit a provoqué un « code rouge » chez Google et les dirigeants de la firme de Mountain View semblent avoir demandé à ses ingénieurs de presser le pas dans le développement (en cours, bien sûr, depuis de nombreux mois, notamment autour de LaMDA) d’une technologie équivalente. Mais il est clair que les dimensions de fonctionnement effectif entre ChatGPT et Google ne sont pas les mêmes :
Sundar Pichai, PDG de Google, et et Jeff Dean, responsable de l’IA au sein d’Alphabet, temporisent : « Il s’agit d’un domaine où nous devons être audacieux et responsables. Nous devons donc trouver un équilibre (…) Pour la recherche, les questions de véracité sont vraiment importantes ; et pour d’autres applications, les questions de partialité, de toxicité et de sécurité sont également primordiales ». D’ailleurs Sam Altman, PDG de OpenAI, ne dit pas autre chose et a dernièrement admis les limites de son outil : « ChatGPT est incroyablement limité, mais assez bon dans certains domaines pour donner l’impression trompeuse d’être génial. Ce serait une erreur de compter dessus pour quoi que ce soit d’important à l’heure actuelle (…) il y a beaucoup de travail encore à faire en termes de robustesse et de véracité. »
Il faut donc certainement passer au-delà de l’aspect « Wahou » (qui est clairement réel) de ChatGPT et se dire qu’il s’agit avant tout d’une vision de ce que seront les moteurs de recherche à moyen terme (sachant que sur Internet, la notion de moyen terme est relative : on parle ici de quelques années seulement). Il est clair que les « 10 liens bleus » vont bientôt disparaître, sous leur forme actuelle, en tout cas. Il est d’ailleurs probable que 2023 soit une année charnière à ce niveau et que Google va nous montrer des choses prochainement, peut-être dès l’événement Google I/O du mois de mai prochain.
Reste à voir alors comment le SEO s’adaptera à cette nouvelle norme, ces nouveaux standards d’évolution. Car l’adaptation risque d’être importante et pas si facile…
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