Au Cameroun, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a organisé en juillet un camp de codage de filles pour combler le fossé numérique entre les sexes. Au total, 1500 jeunes femmes ont été formées à des techniques comme l’animation, les jeux, le développement Web, la robotique et l’Internet des objets.
D’après un rapport de la Commission économique des Nations unies, publié en juin 2021, seules 22,5 % de femmes ont accès aux TIC en Afrique, contre 33,8% d’hommes. Aussi, 28,4 % d’entre elles ont eu l’occasion de pratiquer les sciences, technologie, ingénierie, arts et mathématiques (STEAM). Une situation qui accentue la faible représentativité des femmes dans les domaines techniques. Pour réduire ce fossé numérique, la Commission UN pour l’Afrique (CEA) a décidé de former 8500 jeunes filles au codage informatique sur tout le continent, dont 1500 au Cameroun. La formation dans ce pays a eu lieu à Yaoundé (capitale) du 28 juin au 9 juillet dernier. A la fin de l’apprentissage, les bénéficiaires ont acquis des compétences en codage et dans d’autres domaines connexes.
Âgées de 12 à 25 ans, ces jeunes filles ont concrètement appris du codage informatique avec son langage propre. Ce langage parfois très technique; ce qui rébute les non initiés.Les cours ont particulièrement concerné la mode avec l’outil de broderie Turtle Stich. Mais, les adolescentes ont aussi appris l’animation visuelle, les jeux vidéos, le développement Web, l’impression 3D, la robotique et l’Internet des objets (IoT). En outre, les formateurs leur ont enseigné des processus cognitifs génériques tels que le développement de projets et le design thinking. Toutes les sessions ont se sont déroulées via une plateforme virtuelle qui a profité d’une connexion décentralisée à la « Silicon Mountain » camerounaise de Buea.
« Je compte créer mes propres comptes scratch pour pouvoir créer mes propres bandes dessinées, mes propres jeux », confie au micro de France 24 Gloria, une participante de 12 ans qui s’intéresse principalement à l’univers de la mode. Lise, une autre adolescente, rêve elle de faire des trucs étiquetés « garçons ». « J’ai quelques idées que j’aimerais mettre en place grâce à la robotique. C’est un domaine du codage qui souvent n’intéresse pas les filles, mais moi ça m’a vraiment intéressé », explique-t-elle. Pour Gloire Junior Bidias, formateur et codeur professionnel, ce genre de camp permettra de battre en brèche les stéréotypes. Et surtout de rendre accessible aux femmes des métiers informatique aujourd’hui largement occupés par des hommes.
Le camp de codage des filles africaines de l’ONU permettra aux femmes de jouer pleinement leur rôle dans le développement de l’économie numérique en Afrique. Elles pourront se lancer plus audacieusement dans l’entrepreneuriat et contribuer à l’éradication de la pauvreté. Ceci par l’appropriation accrue des outils numériques modernes et la création de solutions aux problèmes du quotidien. Ces solutions pourraient toucher à tous les domaines : intelligence artificielle, Big Data, santé et énergie. Jean Paul Adam, directeur de la Division technologie, changement climatique et gestion des ressources naturelles (TCND) de la CEA, espère seulement que ces adolescentes auront l’opportunité de continuer à se perfectionner. Il invite d’ailleurs le secteur privé en Afrique à les aider à poursuivre des études supérieures en TIC.

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