Par Luc Monge
Le site Doctolib, dans la tourmente depuis quelques mois, a décidé d’exclure le référencement de 5 700 praticiens non réglementés : naturopathes, sophrologues, magnétiseurs, etc..
Depuis quelque temps et notamment avec l’affaire de la naturopathe Irène Grosjean – elle avait poussé un homme atteint d’un cancer de la prostate à ne plus se soigner ; il était décédé trois mois après – de nombreux médecins et internautes ont critiqué et dénoncé les pratiques et les inscriptions de praticiens de thérapies alternatives, des disciplines sans fondement médical sur le site Doctolib, l’application pour la gestion et la prise de rendez-vous en ligne.
Dans le collimateur des médecins, de l’Ordre des médecins (qui avait appelé Doctolib à « renforcer ses règles éthiques pour s’inscrire sur sa plateforme »), les professionnels dits du bien-être : naturopathes, sophrologues, magnétiseurs, médiums, etc.
Dès lors, le site internet a pris la décision, au terme de six mois de consultation de 40 acteurs (Conseils Nationaux des Ordres de santé, syndicats de professionnels de santé, représentants des praticiens exerçant des professions de bien-être, associations de patients, collectifs d’experts, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), ainsi que les autorités sanitaires), d’exclure de son listing de référencement, 5 700 de ces professionnels, sur environ 170 000 selon Le Parisien. Une décision qui sera effective d’ici 6 mois, cela pour permettre aux personnes exclues de se réorganiser. Les seuls autorisés à utiliser Doctolib seront les professionnels dotés d’un numéro RPPS ou d’un numéro ADELI.
Si les médecins se réjouissent de cette décision, c’est moins le cas pour les professionnels exclus. Comme en témoigne pour Le Parisien, Florence : « Je comprends l’origine de cette polémique, puisque le site s’appelle Doctolib et que nous ne sommes pas des docteurs. Mais je suis un peu surprise qu’ils s’en aperçoivent maintenant, après avoir pris nos 130 euros par mois pendant plusieurs années » Elle qui espérait voir le site Doctolib mettre une partie de son site à la disposition des professionnels non référencés par les autorités de santé.