Par Valentin Cimino – @ciminix
Publié le 23 mai 2022 à 09h03
Selon un récent rapport publié par le New York Times, des hackers chinois ont tenté de voler des données de sécurité essentielles dans des instituts militaires russes en mars 2022. L’enquête montre que ces cybercriminels sont soutenus par le gouvernement chinois.
Le 23 mars 2022, un mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, des hackers soutenus par Pékin ont envoyé des e-mails contenant des liens vers des logiciels malveillants à des scientifiques et des ingénieurs travaillant pour le compte de plusieurs instituts militaires russes. Selon le rapport, ces e-mails semblaient être envoyés par le ministère russe de la Santé. En apparence, ils semblaient contenir des informations intéressantes. En réalité, l’objectif était d’inciter les russes à télécharger et à ouvrir un document contenant un logiciel malveillant.
Le rapport montre que malgré les liens étroits entre Pékin et Moscou, le gouvernement chinois estime que la Russie est « une cible légitime pour le vol d’informations technologiques militaires sensibles ». Après s’être rapprochés par solidarité contre un ennemi commun (les États-Unis), la Chine et la Russie pourraient donc se retrouver dos à dos. Selon la société de cybersécurité Check Point, le cyber-espionnage chinois à l’encontre de la Russie aurait en réalité commencé en juillet 2021, quelques mois avant que la Russie n’annonce son « opération spéciale » en Ukraine et que cela ne se transforme en un conflit armé de grande envergure.
D’après Itay Cohen, responsable de la recherche chez Check Point, l’attaque de mars 2022 était « très sophistiquée ». Il a ajouté que cela démontrait des capacités « habituellement réservées aux services de renseignement soutenus par l’État ». Les hackers ont utilisé des méthodes et des codes similaires à ceux utilisés dans des attaques précédentes, attribuées à des groupes de pirates affiliés à Pékin. Au cours des dix dernières années, Xi Jinping a renforcé les cyber-capacités de son pays. La Chine fait désormais partie des pays les mieux armés sur le sujet.
Cette cyberattaque montre que la stratégie de Pékin consiste à obtenir des informations stratégiques pour atteindre un objectif de supériorité technologique et de puissance militaire. En revanche, ce n’est pas parce les hackers soutenus par Pékin s’en prennent à la Russie qu’ils ont choisi leur camp. Non, car ces mêmes pirates s’en sont prix à l’Ukraine quelques mois tôt. Un groupe de hackers connu sous le nom de Scarab, aurait envoyé à plusieurs institutions ukrainiennes un document proposant des instructions sur « la manière de filmer les preuves des crimes de guerre russes ». Là aussi, il s’agissait d’un piège.
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