Libéré des contraintes des solutions propriétaires, l’IoT satellitaire peut prendre son envol, à condition que les opérateurs travaillent particulièrement le prix, la miniaturisation et la sécurité.
Une révolution est en train de se jouer dans le spatial, selon Rui Colmonero, strategy associate chez l'opérateur Sateliot, car l'IoT par satellite (SatIoT) est devenu un standard et n'est plus dépendant de solutions propriétaires. La version 17 du 3GPP, une coopération entre organismes de normalisation en télécommunications, établit une norme mondiale pour l'interopérabilité des appareils entre les réseaux terrestres et satellites. En démocratisant l'accès à la technologie, le secteur du spatial se verticalise pour répondre à des business précis. Sateliot entrevoit par exemple de nombreuses perspectives dans le fleet management. De son côté, la start-up française Technatium, qui développe des solutions de cartographie géospatiale, mise sur la surveillance des territoires dans l'agriculture et la smart city. Si les offres se multiplient, il est néanmoins nécessaire de s'appuyer sur trois critères pour séduire sur le marché, selon les acteurs interrogés.
Premier élément essentiel dans une stratégie d'IoT satellitaire : offrir une solution low cost. Le spatial a longtemps été perçu comme dispendieux, les acteurs tentent donc de se positionner en affichant l'accessibilité de leurs solutions. Ainsi, l'opérateur Astrocast met en avant son offre à 1,30 dollar par mois pour un kilobytes de données, sans frais de veille. "Ce qui permet par exemple aux agriculteurs de ne pas payer l'offre l'hiver quand ils n'en ont pas besoin", précise le COO Laurent Vieira De Mello, présent en ce mois d'octobre au Gitex à Dubaï pour présenter l'offre. De son côté, Sateliot mise sur les LPWAN pour faire baisser les coûts. "Nous avons développé une nouvelle technologie qui combine la connectivité par satellite en orbite terrestre basse (LEO) avec le réseau NB-IoT. Un moyen de proposer de l'IoT par satellite compatible avec la 5G pour quelques dollars, sans qu'il y ait besoin de changer de matériel", vante Rui Colmonero.
Le deuxième point clé concerne la miniaturisation de l'offre. "La taille des appareils, leur consommation énergétique et leur fiabilité sont des préoccupations clé lors de l'évaluation des technologies disponibles", détaille Laurent Vieira De Mello, dont l'entreprise a développé pour la logistique un device dont la forme est faite pour s'adapter aux encoches des conteneurs. Un avis partagé par Mathieu Bailly, responsable de l'activité spatial chez Cysec, société suisse spécialisée dans la cybersécurité, pour qui la compacité des solutions transforme le secteur. Astrocast mène par ailleurs un POC avec UnaBiz, repreneru de Sigfox, sur la compatibilité des réseaux satellitaires et LPWAN. Conscients que les composants sont un enjeu, Bpifrance et le Cnes mènent jusqu'au 12 septembre 2023, pour le compte de l'Etat, un appel à projets pour le développement et l'industrialisation de nouveaux composants, systèmes et sous-systèmes de constellations de satellites et leurs technologies.
La cybersécurité constitue le troisième critère phare dans l'IoT spatial. "L'IoT spatial, c'est un tout, du matériel lancé au signal reçu par le client. Beaucoup oublient le terminal de l'utilisateur", observe Geoffroy Lerosey, cofondateur et CEO de la deeptech française Greenerwave, qui conçoit des surfaces reconfigurables pour une meilleure réception du signal. Les composants doivent être sécurisés, tout comme l'architecture, par exemple avec de la cryptographie. Pour le Cysec, la cybersécurité demeure sous-estimée. "Le satellite peut se faire pirater au même titre qu'un objet connecté, il faut donc penser aux outils pour sécuriser la constellation de bout en bout. Ce sont finalement les mêmes enjeux que pour l'IoT, et qui sont une fois de plus oubliés", martèle Mathieu Bailly, qui a travaillé avec Astrocast sur ce sujet. Un besoin d'autant plus important que la demande ne cesse de s'accroître. En 2021, l'IoT par satellite comptait 5 millions d'abonnés dans le monde, selon IoT Analytic, qui prévoit que la connectivité IoT par satellite basée sur les constellations LEO (low earth orbit, c'est-à-dire en orbite terrestre basse, ndlr) augmentera de 25% en taux de croissance annuel composé entre 2022 et 2026.
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