Pendant les fêtes de fin d’année, le monde du numérique et des plateformes n’est pas resté inerte. Petit florilège d’informations non-exhaustif.
– YouTube a acquis des droits de diffusion de matches du championnat de football américain NFL aux Etats-Unis, selon un communiqué du 22 décembre, une première pour sa maison mère Google. Selon plusieurs médias américains, Google va verser environ deux milliards de dollars par an, sur sept ans, pour pouvoir retransmettre les matches joués le dimanche, via son service de vidéo payant YouTube TV, qui n’est disponible qu’aux Etats-Unis. Pour avoir accès aux rencontres par ce biais, les abonnés au bouquet de chaînes YouTube TV devront s’acquitter d’une somme supplémentaire au prix de leur abonnement. Ils ne pourront pas voir les matches joués dans leur zone géographique immédiate, c’est-à-dire de leur équipe locale, qui font l’objet d’un contrat distinct. Le contrat n’assure pas d’exclusivité car les deux chaînes nationales Fox et CBS détiennent déjà conjointement les droits de ces rencontres et continueront de les diffuser aux Etats-Unis.
– Meta, propriétaire de Facebook, a accepté de payer 725 millions de dollars pour mettre fin au procès lancé en 2018 réclamant des dommages et intérêts au réseau social accusé d’avoir laissé des tiers, dont la société Cambridge Analytica, avoir accès aux données privées des utilisateurs. “Les 725 millions proposés par l’accord constituent le montant le plus élevé jamais atteint dans un procès en nom collectif sur les données privées et jamais payé par Facebook pour mettre fin” à ce type de poursuites, ont affirmé les avocats de la défense dans un document judiciaire déposé auprès d’un tribunal de San Francsico, publié le 23 décembre. Facebook n’a reconnu aucune infraction, selon les termes de cet accord qui doit encore être approuvé par un juge de ce tribunal.
– L’Allemagne a appelé le 22 décembre la Commission européenne à davantage réguler Twitter à la suite des “changements brusques” dans la réglementation de la plateforme de messagerie depuis sa prise de contrôle par Elon Musk. La nouvelle “réglementation de la plateforme Twitter, ses changements brusques et son application arbitraire” suscite une “grande inquiétude”, écrit le secrétaire d’Etat au ministère allemand de l’Economie, Sven Giegold (Verts), dans un courrier à la Commission européenne. M. Giegold, en charge des questions de concurrence, appelle l’exécutif bruxellois à procéder “le plus rapidement possible” à un examen légal en vue de désigner Twitter comme un “contrôleur d’accès” (“gatekeeper”) au sens de la nouvelle directive sur les marchés numériques (DMA). Les “contrôleurs d’accès” sont des entreprises comme Google ou Facebook qui occupent une position particulièrement forte sur le marché, ce qui les soumet à des exigences particulières telles que des restrictions sur le traitement des données personnelles des utilisateurs. Twitter ne remplit pas encore ces critères stricts au sens de la directive, reconnaît M. Giegold, mais la plate-forme “exerce une grande influence sur la formation de l’opinion publique dans le monde et aussi en Europe”, ce qui justifie de la surveiller plus étroitement, argue-t-il.
– Des employés de l’entreprise chinoise de nouvelles technologies ByteDance ont eu accès, à tort, à des données de la plateforme TikTok pour traquer des journalistes afin d’identifier les sources à l’origine de fuites d’informations aux médias, a admis l’entreprise le 23 décembre. Ceux-ci espéraient identifier des liens entre le personnel et un journaliste du Financial Times ainsi qu’un ancien journaliste de BuzzFeed, selon un courriel du conseiller général de ByteDance, Erich Andersen, vu par l’AFP. Les deux journalistes ont couvert des affaires liées à cette entreprise par le biais d’informations obtenues de manière confidentielle. Les employés identifiés par Bytedance comme ayant été en contact avec ces journalistes ne travaillent plus pour l’entreprise, a fait savoir M. Andersen, sans donner plus de détails sur le nombre total de salariés dans ce cas. Dans une déclaration à l’AFP, ByteDance a condamné cette “initiative malencontreuse qui violait gravement le code de conduite de la société”.
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