Economiste renommé, ancien haut fonctionnaire du FMI et ancien ministre sénégalais de l’Economie et des Finances, Mamoudou Touré avait déclaré :« La CSS fermée, les employés payés à ne rien faire, l’Etat y gagnerait d’avantage ».
C’était en 1984 selon une citation du journal Sud Hebdo du 3 août 1993. Pout toute réponse, le ministre fut dessaisi du dossier CSS par Abdou Diouf. La compagnie signa une nouvelle convention le 29 novembre 1984 fixant l’autosuffisance à 1987. Le reste est connu. En 2014, le Sénégal n’était pas encore autosuffisant en sucre et son partenaire, serait la trentième fortune de France. Plusieurs conventions ont été signées en 44 ans. Survol des grandes dates.
-1822: Le baron Roger, gouverneur du Sénégal de l’époque, entreprend de créer un jardin d’essai à côté du premier noyau de la ville de Richard Toll: l’Escale. Cette décision a été prise à la suite de travaux de chercheurs et de techniciens français dans la vallée du fleuve Sénégal. Le projet est confié à un horticulteur français du nom de Richard. Les essais échouent du fait de l’hostilité des populations spoliées de leurs terres et des multiples contraintes techniques et physiques. Cependant, l’exploitation du jardin ne s’arrête pas pour autant car, en 1932, le coton irrigué allé être expérimenté.
-1946: Une société publique dénommée Mission d’aménagement du Sénégal (MAS) est instituée. Cette société emménage un casier de 6.000 ha dont l’exploitation allait se faire, non seulement avec la population locale mais aussi avec des immigrants venant des localités proches
-1960: La MAS est remplacée par la Société de Développement Rizicole du Sénégal (SDRS), qui sera liquidée en 1972 pour problème de gestion.
-1966: L’Institut de recherche agronomique tropicale (IRAT) réalise des essais pour l’implantation de la canne à sucre à Richard Toll. Les tests sont concluants.
1970-1972: convention d’établissement entre le Gouvernement du Sénégal et la CSS, approuvée par le décret n° 70-898 du 20 juillet 1970. Une convention a été signée et, par la suite renforcée par le décret 72/116 du 21 février 1972, entre l’Etat et le groupe français. Attribution de 17 000 hectares. création de la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS) à Richard Toll, soit 370 km au Nord du Sénégal. Cette convention garantissait à la CSS, le monopole de la production et la vente du sucre ainsi que l’exonération d’impôt sur le chiffre d’affaires et la réévaluation annuelle du prix de sucre . L’une des clauses prévoyait que Mimran remplace progressivement l’importation par la production locale. La politique de substitution des importations par la production locale était alors en vogue dans le tiers monde, en Amérique Latine et en Afrique.
1975: Jean Claude Mimran succède à son père Jacques Mimran, fondateur de l’Usine.
Mars 1996. La CSS dépose 7 plaintes de citations directes contre le journal Sud Quotidien qui l’avait accusé d’avoir importé du sucre blanc propre à la consommation au lieu du sucre brut destiné à être transformé. Bien qu’une expertise de la douane sénégalaise commandée auprès de laboratoires français ait alors déclaré le sucre importé blanc, le gouvernement sénégalais se fondant sur « des normes sénégalaises » avait ignoré l’avis scientifique. Mimran réclamait 2 milliards de FCFA pour laver son honneur. Le verdict fut sévère: 500 millions de francs CFA de dommages et intérêts et un mois de prison ferme pour les cinq journalistes poursuivis.
2012: en juin, la CSS est exclue officiellement de l’importation du sucre blanc. Par cette mesure, les autorités souhaitent ramener le groupe dans sa vocation de toujours, produire localement pour satisfaire le marché local.
2013: La fortune de Mimran est évaluée à 1,6 milliard d’euros, ce qui le renforce dans le club des 30 personnes les plus fortunées de France. Quant à la production de la CSS, elle était de 73 200 tonnes à la fin 2013 contre 47 000 tonnes en 1978 et 1 500 tonnes en 1973.
2014: les enjeux: la CSS est cofronté à un coût de production élevé (politique managériale à revoir, equipements amortis?). En même temps, le groupe est mis sous pression par l’Etat afin qu’il revienne à sa vocation de toujours: satisfaire le marché sénégalais. Dans cette optique, le groupe maintient son projet KT 150 pour produire 150 000 tonnes avec un investissement de 90 milliards FCFA. La CSS exige de l’Etat 4 000 hectares dans la communauté de Mbane. Les villages concernés sont réticents.
-Sources:
http://www.ferloo.com/Ibrahima-Sene-sur-La-crise-du-marche-du-sucre-au-Senegal_a5137.html
-_DEA_de_Karalan_SY_
-http://books.google.fr/books?id=UU_-1iW_LWYC&pg=PA72&lpg=PA72&dq=Monopole+du+sucre+au+S%C3%A9n%C3%A9gal&source=bl&ots=EXv1Yu7xMa&sig=PciMJmBXsiBlyhX7WRL-sFg2N2s&hl=fr&sa=X&ei=ZKcjU42nLIid0QWvzoGICQ&ved=0CEsQ6AEwBTgK#v=onepage&q=Monopole%20du%20sucre%20au%20S%C3%A9n%C3%A9gal&f=false
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